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Saype – en 10 oeuvres


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LAND ART

J’aime les artistes qui sont “ancrés” dans notre monde. Guillaume Legros, artiste franco-suisse, dit Saype, de la contraction de “say” (dire) et “peace” (paix) nous parle de celui-ci. Il nous permet de nous affranchir des galeries d’art et de la rue en nous offrant des oeuvres qui interagissent avec la nature et qui sont éphémères. Il pratique savamment l’anamorphose en jouant avec la perspective des paysages mais pas que… En effet nombreux artistes pratiquant le land art modifient le paysage en assemblant des matériaux naturels… Ce n’est pas son “credo” ! Saype nous délivre un message puissant dans chacune de ses oeuvres. Il déclare vouloir“attirer l’attention des gens et influencer les mentalités sans laisser de traces dans la nature”. Je tiens à préciser que les produits qu’il emploit sont 100% dégradables.

01 – Beyond walls Project- Le projet de toute une vie

Step 1 : Paris

En 2019, Saype entame un projet d’envergure mondiale intitulé “Beyond Walls” qu’il initie à Paris, sur le Champ de Mars, au pied de la Tour Eiffel. Son ambition : créer symboliquement la plus grande chaine humaine au monde, dans plus de 30 villes sur plusieurs années. Son but est d’inviter les peuples à l’entraide, la bienveillance et le vivre ensemble, pousser les êtres humains à franchir les murs qui les séparent ou les enferment dans des compartiments mentaux ou géographiques. Saype : “Ce n’est qu’ensemble, main dans la main, que nous pourrons surmonter les plus grands défis de notre temps”.

Après Paris, Genève, Berlin, Ouagadougou, Yamoussoukro, Turin, Istanbul, Cape Town, Ouidah, Dubai, Venice, Belfast, Rio de Janeiro, Brumadinho, Montreal, Defne, Vilnius, le Caire…

Le message de Saype, pour ce projet à travers le monde : “solidarité, entraide, dépassement des frontières géographiques ou sociales”.

À chaque nouvelle étape, Beyond Walls poursuit ce même message de bienveillance et de connexion humaine. En peignant des mains géantes s’étreignant au sol, Saype souhaite incarner visuellement le lien qui unit les humains, quel que soit le lieu. À Vilnius, cette symbolique prend une résonance particulière, car c’est précisément ici qu’en 1989, plus de deux millions de personnes se sont unies pour former la Voie balte, une chaîne humaine reliant Vilnius, Riga et Tallinn, en faveur de l’indépendance des États baltes. Cette action pacifique reste, à ce jour, l’une des plus grandes manifestations de solidarité humaine de l’histoire.

02 – Message from future – 2019

Saype peint cette fresque en soutien à l’association SOS Méditerranée. “Cette oeuvre éphémère nous rappelle simplement que les migrants ont un visage que chacune et chacun doit pouvoir regarder en face… j’espère que ce message, délivré au coeur de la ville de Genève internationale aura une certaine résonance à un moment où la montée des populismes en Europe prend une tournure inquiétante” Guillaume Barazzone (conseiller administratif de Genève).

Tout le paradoxe de son oeuvre réside dans le fait que son art est éphémère mais qu’il reste ancré dans nos mémoires. Depuis le lancement de son projet, Saype a peint ces mains jointes à Paris, Berlin, Ouagadougou, Istanbul, le Cap… Le message est universel, c’est ce qui crée sa force et sa longévité.

03 – Beyond crisis – 2020 – Leysin Suisse

En période de pandémie mondiale, Saype s’exprime : “J’ai fait cette oeuvre dans un objectif d’apporter un peu d’optimisme dans un moment qui, je crois, est assez dur au niveau du sentiment général qui règne. L’idée était de pouvoir donner un peu d’ouverture sur le monde et aussi de rappeler les choses qui me semblent essentielles en période de crise, à savoir l’entraide, la bienveillance et finalement l’idée de se serrer les coudes, même si on ne peut pas se toucher, dans un moment qui est compliqué pour tout le monde”.

04 – All of us – 2023 – Genève Suisse

Il y a 25 ans, Handicap International avait dévoilé ce siège à trois pieds pour représenter les dégâts causés par les armes sur les civils, notamment les mines antipersonnel. En 2023, Mandaté par Handicap International la fresque de Saype, place des Nations, “nous tous” vise à soutenir la lutte contre les bombardements de civils. Selon Saype “l’art a toute sa place pour relayer un message dans les débats de société et face aux tensions politiques”.

05 – World in progress jardin de l’ONU Genève – 2020

Cadeau de la Suisse à l’occasion des 75 ans de la Charte des Nations Unies, World in Progress est une ouverte poétique et écologique qui évoque la construction collective du monde de demain, “l’avenir que nous voulons”. Selon l’artiste “l’écologie doit être au centre de notre réflexion sur notre lien au monde et à la nature… c’est ensemble que nous devons réfléchir sur le monde de demain.”

06 – World in progress – 2021 – New-York

Pour célébrer le 75ème anniversaire des Nations Unies, la Suisse a offert une réplique de la fresque créée en 2020 à Genève, à son homologue américain. Les ambitions de cette oeuvre selon Saype : “rappeler aux générations actuelles leur devoir à l’égard des générations à venir, celui d’une paix entre les nations, qui ira de pair avec la préservation du patrimoine environnemental mondial”.

07 – The sea cleaner – 2021 – Suisse

En 2021, Saype réalise cette oeuvre dans les vallées de la Caquerelle, en Suisse, au profit de The SeaCleaners qui combat la pollution plastique dans les océans. “Je trouve ça intéressant de créer une oeuvre, ici, dans une région très terrestre, pour soutenir une association qui va aider à dépolluer les océans. Cela permet de rappeler que les océans et la terre sont étroitement liés: les déchets jetés à terre vont forcément terminer dans les fleuves et autres, donc pour moi la logique est claire.” Les bénéfices de la vente de 200 lithographies de l’oeuvre ont été reversés à l’organisation pour ses actions en faveur de la dépollution des océans.

08 – Un tissu social – 2022 – Roubaix-France

Au sein du festival URBX de Roubaix, dans le nord de la France, Saype rend hommage au passé textile et à la communauté roubaisienne. Petit rappel historique… Après un âge d’or au début du XXe siècle, l’industrie textile se maintient durant l’entre-deux-guerre dans la région et connaît des restructurations importantes après 1945 avant d’entrer dans une crise grave à la fin des trente glorieuses. La cause principale de cette crise est l’émergence d’une production textile massive dans différents pays du monde, notamment en Asie. Seules subsistent aujourd’hui sur le territoire des productions hauts de gamme ou faisant appel à des technologies de pointe.

09 – Encordés – 2023 – La Plagne-France

Quel beau message : deux enfants qui unissent leurs efforts pour gravir une montagne et ouvrir la voie. Le message est qu’ils doivent collaborer, chacun ne peut avancer sans l’autre. S’unir pour définir l’impossible, tel est le message de Saype.

10 – Etoile polaire – 2024

Dans les oeuvres éphémères de Saype, les enfants sont au coeur de ses représentations, dans le sens ou ils sont notre avenir pour transmettre des messages sur l’union entre les peuples, la préservation de l’environnement, la transmission intergénérationnelle…

C’est au coeur des Alpes vaudoises que Saype réalise cette fresque éphémère, visible depuis le sommet du Chamossaire. “Le cairn est un point de repère pour guider les randonneurs en montagne, c’est une création avec les éléments naturels qui font écho à mon travail de land art”.

Millo en 10 oeuvres


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SERIE STREET ART

J’aime les artistes qui nous parlent de notre monde. Francesco Camillo Giorgino aka Millo, muraliste, né en 1979, nous propose une réflexion sur notre environnement urbain, dans ce sens il est engagé. Ses fresques sont facilement identifiables : omniprésence du noir et blanc, rares touches de couleur, fonds d’immeubles enchevêtrés, personnages disproportionnés… Mais derrière tout cela se cache la dénonciation de la réalité urbaine de notre temps, toujours métaphorique et poétique. Millo fait non seulement le procès des urbanistes et architectes, mais aussi celui de la classe politique, complices des entreprises de constructions qui, au nom du profit, ne prennent pas en compte les besoins des habitants. Sa passion du dessin est le fil conducteur de toute son oeuvre, qui se révèle pendant son enfance et lors de ses études d’architecture en Italie, son pays d’origine.

01 – Concours B Art – Italie 2014

En 2014, Millo remporte de Concours B Art, ce qui lui donne l’énorme opportunité de réaliser 13 grandes fresques murales dans la ville de Turin. C’est à ce moment qu’il acquiert une visibilité dans le monde du street art.

02 – “Backpack home” – Ascoli Piceno, Italie 2016

Millo réalise cette peinture murale lors du Festival Arte Pubblica. “Cette fois, mon personnage porte avec lui toute son histoire, ses souvenirs et ses racines. Je l’ai dessiné comme une maison sac à dos… L’histoire, les souvenirs, les racines, la maison, les amours sont ce que nous portons en nous, même si nous sommes loin ou forcés d’être loin”.

03 – “Childhood dream” – Shanghai, Chine 2016

Dans la culture chinoise, le poisson rouge est un symbole de l’excédent et de la richesse. Certaines légendes chinoises parlent d’une période de sécheresse qui aurait pris fin lorsque le dernier poisson rouge du monde aurait sauté hors d’un puit. “Goldfish ne représente pas seulement la fortune, mais la notion qu’il est possible pour tout le monde d’atteindre ce qu’il veut”.

04 – “Blind” – Bonito, Italie 2016

Millo a réalisé cette fresque pour “Impronte 2016”, évènement organisé par le Collectif Boca, en collaboration avec la Fondation Salvatore Ferragamo, natif de Bonito. “Chaque artiste s’inspire d’un modèle de chaussure de Ferragamo. J’ai été inspiré par les chaussures arc-en-ciel, modèle conçu en 1938 par Ferragamo pour Judy Garland alors qu’elle interprétait Dorothy dans Le magicien d’Oz.”

05 – “Rivoluzione” – St Petersbourg, Russie 2017

En italien, le mot “rivoluzione” a deux significations. La première exprime un changement complet et soudain, la seconde exprime la rotation d’un corps céleste autour d’un autre. Ici Millo a voulu exprimer le deuxième sens en représentant une série de cercles qui traversent le personnage central qui, à l’image d’une planète vit des “révolutions” successives dans sa vie. Le message que Millo veux donner ici est la nécessité, pour chacun, de trouver sa propre révolution personnelle.

06 – Free art – Canada 2018

Millo réalise ici sa première fresque à Montréal qui fait référence à la culture Québécoise : la densité de la ville, la densité du trafic aérien, les food trucks de rue. Il souligne ici le rôle primordial que joue l’art et la culture dans la vie des habitants des villes.

07 – “Manipuler avec soin” – Casablanca 2019

Suite au ravalement de façade de l’immeuble du quartier Derb Omar, cette fresque de Millo a été effacé à peine un an après sa réalisation lors du Festival Sbagha Bagha.

Millo partageait sa déception et son indignation dans Maroc Hebdo : “Vous savez, quand on travaille dans le «Street art», on intègre ce risque et on peut s’attendre à ce genre de mésaventures. Toutefois et malheureusement, j’ai remarqué qu’au Maroc, voir disparaître ce type d’oeuvres est plus courant que dans d’autres pays. Les gestionnaires de la ville de Casablanca doivent comprendre qu’il s’agit d’une ressource et non seulement d’un investissement à court terme. Casablanca est une très belle ville et avoir autant de «Street art» ne peut que contribuer à attirer davantage de touristes. Ce type d’art permet également d’embellir certaines zones qui sont délaissées urbanistiquement parlant. Et ça, je pense que les Marocains le savent déjà”. En effet, les marocains se sont mobilisés sur les réseaux sociaux pour dénoncer cet acte et montrer leur engagement et leur respect envers cette forme d’art.

08 – “Le coeur avant tout” – Italie 2020

Millo, lors de la pandémie de Covid, crée une campagne de financement en mars 2022 pour recueillir des fonds dans la région de Pescara dont il est originaire. “Il est urgent d’acheter du matériel, des machines ainsi que tous les équipements pour la sécurité des soignants travaillant en soins intensifs… Les fonds collectés (en achetant le print) seront directement reversés à l’hôpital Santo Spirito.”

09 – Série “At the crack of dawn” – Los Angeles 2021

Dans le cadre du “Thinkspace Projects”, Millo réalise plusieurs fresques avec son style bien reconnaissable. Ses personnages surdimensionnés, perdus dans des décors architecturaux austères, incarnent l’état de transition entre le sommeil profond et l’éveil. Les seules touches de couleur mettent l’accent sur les personnages, la nature, les animaux, le système solaire. Selon Millo : “Je capture les sentiments inconscients passés à travers la brume de l’ombre jusqu’à l’aperçu de la lumière, façonnant ce qui est silencieux”.

10 – Festival “Walls can dance” – Hambourg, Allemagne, 2022

Pour le Festival Walls Can Dance, Millo a créé cette fresque sur un bâtiment récemment construit par une ONG qui soutient, depuis plus de 60 ans, des personnes souffrant de problèmes de dépendance et qui aide les sans-abris ou les réfugiés, premières victimes de l’inflation du prix des logements. Pour Millo : “Accueillir est un acte d’amour”.

STIK EN 10 OEUVRES


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SERIE STREET ART

On connaît peu de chose sur Stik, à part qu’il est né à Londres dans les années 80 et qu’il a vécu dans la misère la plus totale avant d’être reconnu. SDF pendant de nombreuses années, c’est en 2009 que sa vie d’artiste prend un nouveau tournant. Relogé dans un centre d’aide dans le St Mungo’s Hostel à Hackney, il devient un street artiste productif, et quitte définitivement la rue. Stik n’est pas un artiste de la gentrification. Malgré une popularité aujourd’hui incontestable il reste humble et veut en retirer une “autre” richesse humaine et spirituelle. Aussi, il reverse à chacune de ses créations l’argent qu’il récolte à des associations caritatives. Son but n’est pas lucratif mais vital, son amour pour l’art l’a aidé à sortir des méandres de la rue et il s’en sent redevable. Ce qui nous interpelle c’est son art excessivement minimaliste et épuré, ce qui donne à son message un poids d’autant plus remarquable. Ces représentations, androgynes et enfantines se composent de 6 lignes et de 2 points pour les yeux, des personnages silencieux qui observent le monde. “Je trace juste 6 lignes et 2 points, ainsi, chaque ligne doit raconter une histoire”.

A Londres, dans la rue Cordy House, il peint cette fresque pour exprimer ce qu’il ressent en tant que SDF et révèle les changements qui s’opère dans son quartier alors qu’il est sans abris. “Cette oeuvre parlait de se cacher derrière les volets et de la façon dont les gens regardaient le quartier qui changeait… il devenait de plus en plus difficile pour nous de rester dans ce quartier à cause du coût de la vie”.

“A couple hold hands in the street” montre une femme en niqab tenant la main à un personnage. Stik a créé cette fresque quelques jours après une tentative d’attaque contre un dessinateur suédois dépeignant le prophète Mahomet comme un chien. “J’ai fais des recherches et j’ai trouvé qu’en fait, au sein de l’islam, si vous choisissez de représenter des êtres vivants, il faut le faire de manière bidimensionnelle sans aucune illusion de profondeur, c’est tout moi !… En tant qu’artiste de rue, vous devez trouver un moyen de révéler la liberté, c’est ce que je fais ici”. Sept ans plus tard, “A couple hold hands in the street” avait été adopté par la communauté musulmane locale et est devenu une sorte de “trésor national”. Dans un sondage du Guardian en 2017, l’oeuvre a été élue oeuvre préférée au Royaume-Uni.

Cette oeuvre, à Londres, se voulait protestataire contre les Jeux Olympiques, dévoilant un niveau de toxicité des sols autour du parc Olympique inacceptable. Aussi, les figurines “baton” de Stik, habituellement poétiques apparaissent ici sous forme de figurines “mutantes” qui émergent du sol avec des tentacules de monstres.

En partenariat avec le British Council et An Urban Reflection Residency, Stik organise le premier grand Festival d’art de rue en Jordanie, à Amman, en collaboration avec 10 artistes locaux. Nous sommes en Jordanie en 2012, époque à laquelle le roi coupe les subventions du carburant domestique pour ses habitants.

Three boys – Version originale, Murillo, Bartolomé Estéban ((1660)

The Guardian Angel – Version originale, Marcantonio Franceschini (1716)

Adam et Eve – The fall of man – Version originale, Pieter Coecke Van Aelst (1520-30)

Couple in a landscape – Version originale, Thomas Gainsborough (1753)

Ici, Stik dénonce le déracinement des populations qui doivent quitter leur habitat pour laisser place à des immeubles luxueux, un symbole de protestation contre la destruction des logements sociaux. “Big Mother représente les familles vulnérables et le besoin de logements sociaux. La destruction du bloc de logements sociaux sur lequel il a été peint ne fait qu’ajouter à sa signification”. La plus haute fresque murale de Stik a été démolie mais les habitants ont sauvé une partie de son oeuvre pour collecter des fonds.

Stik a peint ses personnages sur l’un des châteaux d’eau emblématiques du centre ville de New York, à Union Square. “Cette oeuvre représente huit personnages se tenant par la main, symbolisant l’union des quatre points cardinaux… Elle fait face à toutes les directions simultanément”.

Stik rend hommage aux générations de migrants qui ont élu domicile dans le Lower East Side de Manhattan, sur Allen Street, plus connue sous le nom d’Avenue of the immigrants. Une exposition des oeuvres de l’artiste a permis de recueillir des fonds pour le Programme Shared Journeys du Tenement Museum, qui développe un programme d’aide aux familles pour l’apprentissage de l’anglais et de l’histoire du Lower East Side.

Piccadilly Lights, le plus grand écran public d’Europe, présentait, pendant le confinement, une oeuvre numérique de Stik représentant un groupe de jeunes se tenant la main comme un symbole d’espoir et de solidarité pendant cette période difficile pour le monde entier.

Stik, qui habite à Hackney au nord-est de Londres, a voulu distribuer aux foyers de son quartier 100 000 posters de son oeuvre “Holding hands”, une sculpture installée dans un square du quartier, pour leur remonter le moral pendant la pandémie. Une partie de ses affiches a été volée et mise en vente sur internet. “Ces oeuvres ont été conçues comme un cadeau pour les habitants de Hackney” déclare Stik, qui s’investie beaucoup dans de nombreuses causes sociales. Les fans qui ont acheté des exemplaires sur internet, qui ne se doutaient de rien, ont rendus leur exemplaire lorsqu’ils ont appris que la manière dont ils avaient acquis ces oeuvres ne reflétait pas “l’esprit dans lequel l’artiste” avait pensé ce projet.

Quoi de plus gratifiant pour un artiste que la reconnaissance de son travail… Pendant le confinement, des enfants de tous âges ont dessiné “à la façon de Stik”, ses personnages “batons” pleins d’humour et de poésie. Ces créations ont dû faire sourire l’artiste, qui reçoit ici des preuves d’amour, lui qui donne tellement dans ses engagement sociaux…

MONKEYBIRD EN 10 OEUVRES


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SERIE STREET ART

Monkeybird propose des œuvres hors normes dans le monde du street art. Leur univers chimérique nous invite à pénétrer dans un monde surréaliste et merveilleux, sorte de fable philosophique qui parle avec poésie des hommes et du monde. Mondeybird est un collectif, créé en 2012, de deux jeunes artistes qui se sont rencontrés sur les bancs de l’Ecole d’Art Visuel Créasud de Bordeaux. Edouard Egea (Témor) est un grapheur passionné de design, tandis que Louis Boidron (Blow) est un poète amateur d’illustration et de graphisme.

« Nous puisons notre univers dans l’imaginaire collectif, en nous spécialisant sur le symbole et son influence au travers des âges. Notre travail est donc un héritage du courant symboliste ».

Le singe et l’oiseau

Monkeybird propose des œuvres de l’ordre de l’anastylose : une construction de l’imaginaire de la représentation d’architectures métaphysiques où l’Oiseau et le Singe cohabitent. En effet, depuis leur rencontre, les deux artistes ont chacun leur animal totem. Blow (l’oiseau), entre symbolisme et éthologie, poésie et philosophie artistique, représente la communication du duo. Témor (le singe), inspiré par les traités de géométrie, de mécanique, de cosmologie et d’astronomie, représente le perfectionnisme et la débrouillardise du duo.

« Nos animaux parlent des hommes, il y a cette idée de la fable sous-jacente à nos compositions ».

Les techniques

Le duo travaille en pochoir monocouche et en noir et blanc, ce qui permet de creuser les volumes et d’obtenir une grande profondeur. Le noir représente la matière à la fois solide et liquide, le blanc la lumière vaporeuse, tel le souffle de l’âme, l’ensemble donnant équilibre et vitalité aux œuvres. La finesse de la découpe, entièrement à la main, proche du travail de la dentelle, aboutit à une véritable création de pièces d’orfèvrerie.

La symbolique

La présence systématique des animaux nous renvoi de manière ludique, comme dans les fables pour enfants, à nos préoccupations humaines : entre la liberté du désir et de l’élévation et nos obsessions matérielles dont l’homme ne peut se détacher. « Deux réalismes de l’humanité, le singe étant le réaliste et l’oiseau étant un rêveur ».

Monkeybird s’inspire de la monumentalité éphémère, des peintures religieuses, des vitraux et de l’art nouveau. Les œuvres incorporent des détails du « vieux monde » comme l’architecture classique (arches, voutes, rosaces), des éléments mécaniques tels que des horloges, des engins de construction, des sabliers et des balances.

“Le Monkeybird c’est l’ensemble d’une alchimie de nos deux pensées, un lien de l’esprit à la matière”.

Magnifique livre à découvrir…

FINTAN MAGEE EN 10 OEUVRES


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SERIE STREET ART

Surnommé le « Banksy australien », Fintan Magee, né en 1985, appartient à une jeune génération de street artiste qui fonde son travail sur notre réalité sociale. Très concerné par le changement climatique, le sort des réfugiés, la critique du capitalisme et les pratiques d’exploitation, ses œuvres représentent aussi, très souvent, des modes de vie, des valeurs et des croyances qui lui sont chères. Le réalisme de ces fresques qui nous rappelle les illustrations de notre enfance, nous touche au cœur avec douceur tout en révélant un message politique très fort. Fintan Magee est un artiste prolifique qui dissémine de nombreuses oeuvres à travers le monde, le résumer en 10 oeuvres est compliqué… Ici nous retiendrons nos favorites.

« Je suis avant tout un peintre réaliste et un conteur. Je lis les actualités bien plus que ce qui est sain, alors je réagis à ce qui se passe autour de moi, je suppose. »

A Perth Australie, Fintan Magee consacre cette fresque au thème de la crise des migrants dans le monde. Il y représente ces personnages emblématiques portant leur maison sur le dos et contraints de fuir. On y reconnait bien son style très réaliste et enfantin, la maison sur le dos faisant penser au dessin animé « Up ».

Inspiré par des enfants syriens confinés dans des camps de réfugiés en Jordanie, Fintan Magee a peint l’exil, une peinture murale d’une jeune fille déchirée entre deux mondes qui regarde vers un futur incertain. Son reflet au deuxième plan regarde en arrière vers le monde qu’elle a laissé derrière elle. “ J’ai été surpris par le nombre de personnes que j’ai rencontrées dans le camp qui avaient rejeté la réinstallation dans d’autres pays car ils estimaient que s’ils quittaient le camp, leur patrie serait perdue pour eux, choisissant plutôt d’attendre la guerre dans l’espoir qu’ils pourraient revenir. Presque tous rêvaient de retourner en Syrie. “

Pour la sixième édition du Festival Santurce es Ley à Porto Rico, Fintan Magee représente, sur un château d’eau, un jeune garçon, symbole des générations futures, portant un iceberg, tandis que le niveau des eaux monte et inonde son monde. Ainsi l’artiste aborde le problème de la montée du niveau de la mer due au changement climatique et le fardeau que cela va représenter pour les prochaines générations. « L’élévation du niveau de la mer, l’augmentation des catastrophes naturelles et d’autres effets des changements climatiques constituent une menace énorme pour les petites nations dont l’économie dépend de la pêche, du tourisme et de l’agriculture. »

Fintan Magee a déjà créé une première oeuvre représentant une jeune femme la tête dans les nuages, symbole de la jeune génération en recherche d’avenir. Ici il reprend la même image d’une femme au visage caché par des tissus venant d’une usine abandonnée du Sud de Brisbane, pour rendre hommage aux travailleurs qui ont perdus leur emploi, suite à la fermeture de nombreuses usines dans la régions.

Réalisée à Bali en Indonésie, cette œuvre veut sensibiliser à la préservation des espèces menacées. Basée sur un style réaliste bien reconnaissable, cette fresque révèle le lien entre le rôle du colonialisme dans la dégradation de l’environnement et l’industrie du tourisme moderne, nous rappelant notre responsabilité dans la préservation de la nature

“Priez pour la pluie” est le titre de cette fresque réalisée à Istanbul, en Turquie. Ici Fintan Magee fait le lien entre la sécheresse en cours en Australie et au Moyen-Orient, il veut ainsi démontrer le lien de tous les pays dans la lutte contre le changement climatique et les défis auxquels nous sommes confrontés. « En 2008, ma ville, Brisbane, a été frappée par des restrictions d’eau de niveau 6 après plus d’une décennie de sécheresse. À son apogée, l’approvisionnement en eau de nos villes a chuté à 16%… Pour faire face à la pénurie d’eau de nombreux résidents de la ville se douche avec des seaux, et collectent de l’eau savonneuse excédentaire pour laver leurs voitures”

Cette fresque, chargée de symboles, est la préférée de l’artiste. Peinte à Goa en Inde, cette peinture représente quatre ouvriers locaux tenant la base d’une colonne romaine. La colonne étant le symbole de la richesse et de la puissance impériale comme à l’époque romaine. Les ouvriers représentent la base de la structure sans qui l’équilibre n’est pas assuré. L’oeuvre met en fait en évidence l’importance de l’homme et des structures de pouvoir et des droits des travailleurs. Cela pose une question simple : qui détient les fondations sur lesquelles nous marchons ?

Dans le cadre du Vancouver Canada Festival, Fintan Magee crée cette fresque murale gigantesque qui s’intègre magistralement au paysage urbain. Tout l’art de l’artiste est présent : le réalisme, les détails improbables pour une oeuvre à une telle échelle, pour cette représentation de ce couple qui semble accablé par la chaleur. Il aborde ici encore le problème du réchauffement climatique.

Peinte à Dubbo en Australie, cette fresque est un portrait de trois générations d’une famille Wiradjuri. L’artiste n’a pas choisi le lieu par hasard, cet immeuble est un hôpital qui sert de point de rencontre des familles. Ce travail explore le rôle de la narration et du partage des connaissances culturelles entre génération, soulignant l’importance des structures familiales qui contribuent à la préservation de la culture et de l’identité dont elles sont issues.

Pour cette oeuvre, Fintan Magee représente deux cheminots derrière le prisme d’un verre arctic, très utilisé dans les habitations de la classe moyenne du Queensland, dans les années 60. “Alors que les citoyens australiens de la classe moyenne ou ouvrière ont de plus en plus de mal à se loger, cette fresque explore comment la nostalgie façonne les opinions politiques et comment les travailleurs perçoivent leur communauté et le monde extérieur”. Fintan Magee a déclaré qu’à travers cette fresque il voulait aussi honorer ceux qui occupent des emplois essentiels qui permettent le bon fonctionnement de l’économie et de l’approvisionnement alimentaire pendant le confinement en période de Coronavirus.

VHILS EN 10 OEUVRES


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SERIE STREET ART

Alexandre Farto, alias Vhils, est un artiste portugais né en 1987, qui a fait ses débuts en tant que graffeur dans la banlieue de Lisbonne. Il est l’inventeur du « reverse graffiti », ce qui en fait un street artist à part. L’art de Vhils se concentre sur l’excavation des couches de surface, en utilisant des outils tels que des perceuses, des marteaux, des burins, par grattage, par application d’acide de gravure, d’eau de javel ou avec des explosifs…pour exposer les dimensions sociales et historiques enfouies sous les surfaces. Son travail qu’il qualifie de “vandalisme créatif” est plus subversif par les techniques qu’il emploie que par les sujets qu’il représente qui sont le plus souvent des anonymes, le but étant de transformer des individus ordinaires en icônes.

L’art de Vhils est conceptuel, poétique et humaniste. Selon lui, notre système social est le produit de couches successives, en éliminant les couches supérieures, nous pourrions tendre vers une forme plus pure du système. Vhils a été marqué par la révolution des œillets dans son pays en 1974 qui a duré deux ans et a débouché sur le renversement de la dictature Salazariste. Il a été témoin des effets de ce conflit, pendant son enfance, où il a vu la dégradation de la vie politique, sociale et économique au Portugal à travers la destruction matérielle du pays.

« J’essaie de mettre l’accent sur l’acte de destruction pour créer, quelque chose que je tire de mon expérience du graffiti. Je crois en effet que nous sommes tous composés de différentes couches, sociales et historiques. Notre système social est le produit de ce processus de superposition de couches, et je crois qu’en supprimant et en exposant certaines de ces strates, en les mettant à jour, nous pouvons être en mesure d’atteindre quelque chose de pure, quelque chose qui constitue ce que nous sommes et que nous avons oublié. C’est une démarche très symbolique qu’il faut prendre comme une fouille semi-archéologique dans l’histoire et la culture. »

Repéré à 20 ans par Banksy, Vhils collabore à une oeuvre commune dans le cadre du Cans Festival de Londres en 2008. La photo des deux oeuvres fera la une du journal The Times et lui ouvrira les portes d’une renommée internationale.

Lancé en 2015, The unexpected Project, initié par la ville de Fort Smith (Arkansas), présente une oeuvre de Vhils représentant un Cherokee amérindien. Ici Vhils fait une œuvre mémorielle de l’histoire de ces tribus qui ont marqué l’histoire de cette région.

En 2016, la Fondation HOCA présente la première exposition personnelle de l’artiste à Hong Kong. Vhils y travaille sur plusieurs sites de la ville (tramways, quais), encourageant les visiteurs à explorer la ville et à réfléchir sur l’environnement urbain à travers le prisme de l’artiste. En utilisant une variété de techniques telles que le forage, les collages de panneaux d’affichage, les boîtes lumineuses au néon et la sculpture pour présenter une expérience immersive, Vhils déconstruit les images qui symbolisent la ville. La multiplicité des techniques et des composants représente la multiplicité des stimuli auxquels les personnes sont soumises dans l’espace urbain et s’inscrit dans une réflexion plus large sur la place de l’homme dans les sociétés urbaines contemporaines.

Cette œuvre créée sur le mur de l’Ambassade du Portugal à Bangkok met en scène des visages et des scènes de la région tout en rendant hommage aux relations commerciales historiques entre la Taïlande et le Portugal.

Dans le cadre de la campagne Brave Walls, d’Amnesty International, qui vise à mettre l’art au service de la défense des droits de l’homme, Vhils a réalisé un portrait de Marielle Franco, au Portugal, pour inciter la population à exiger justice pour elle. Marielle Franco, militante et conseillère élue, était connue pour la promotion des droits des femmes noires, des LGBTI et des jeunes des favelas de Rio de Janeiro et pour sa dénonciation de crimes commis par la police dans les favelas où elle a grandi. La veille de son assassinat (14 mars 2018) Marielle Franco a tweeté à propos d’un jeune homme qui avait été tué : “combien d’autres devront mourir pour que cette guerre prenne fin ?”

Invité en Indonésie par le Splash and Burn Project, Vhils s’engage pour l’environnement et plus spécifiquement pour la préservation de l’Orang-outan Tapanuli, une espèce endémique de Sumatra qui est en danger en raison de la construction d’un barrage hydorélectrique. Par la suite une pétition sera lancée. « Le monde ne prend pas le temps de réfléchir à la manière d’aller de l’avant, aucun effort n’est fait pour réfléchir à l’impact réel des décisions. Pour ce projet, ce que je voulais vraiment faire, c’était donner mon travail afin d’attirer l’attention sur une situation – créer une discussion sur une question. Ce sont les artistes qui alimentent les villes dans lesquelles nous vivons – qui contrebalancent les pressions de différents problèmes en créant des images sur les murs. Vous pouvez lancer une discussion et porter au public des problèmes qui autrement ne seraient pas là »

Vhils a collaboré avec Shepard Fairey pour cette œuvre à Los Angeles. Il y représente le défi pour les migrants d’acquérir un visa américain à leur entrée sur le territoire. A l’origine, le statut de résident aux Etats-Unis est accordé selon quatre critères : le statut de réfugié, l’emploi, les liens familiaux et la promotion de la diversité. L’administration Trump, hermétique à la diversité, définit clairement ces migrants comme des «candidats non idéaux ». Qu’en sera-t-il en 2021 avec Biden…

Ici, au Danemark, c’est tout l’ADN de Vhils qui s’exprime : la représentation d’une personne anonyme, une femme héroïne du quotidien auquel l’artiste rend hommage. Vhils ici poursuit son projet “Scratchins the surface” qu’il a initié depuis 2007 dans près de 90 sites dans plus de 30 pays à travers le monde. Ce projet vise à donner vie aux villes et à faire de l’espace public un environnement plus humanisé.

Whils a introduit pour la première fois des explosifs dans son travail en 2010 pour la Série « Detritos » qui reflétait les dégâts causés par la crise financière de 2008. Il renouvelle l’exploit à Bentonville, en Arkansas, en 2020, pour célébrer l’ouverture de The Momentary, un ancien bâtiment industriel réhabilité en un espace d’art contemporain. Nommée « Planck », cette performance « explosive » révélait le logo Momentary sur la façade. Planck fait allusion au lien entre la brièveté de l’explosion (temps de Plank : la plus petite unité de temps) et l’évènement créatif. Bien qu’on ne puisse pas considérer qu’il s’agit d’une œuvre d’art au sens traditionnel du terme, on peut considérer que c’est l’expression du talent de Vhils pour son expérimentation des techniques au service de l’art.

En 2020 Vhils crée une fresque au Centre Hospitalier Universitaire de Sao Joao, à Porto au Portugal pour rendre hommage aux professionnels de la santé qui luttent contre la pandémie du Coronavirus. « C’est un remerciement sincère et un hommage à ceux qui sont en première ligne de la lutte contre la pandémie ou des soins de santé en général, pour leur importance dans la vie de chacun de nous. Il s’agit de louer le courage et l’altruisme dont ils font preuve en mettant leur vie en danger pour défendre la nôtre ».

EDUARDO KOBRA EN 10 OEUVRES


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SERIE STREET ART

Eduardo Kobra est un artiste brésilien autodidacte né en 1976 à Sao Paulo. Il crée le Studio Kobra au début des années 90 dans l’optique de transformer le paysage urbain à travers l’art et de raviver les souvenirs de la ville. Toutes ses oeuvres véhiculent des messages sur des thèmes sociaux et politiques majeurs centrés sur la paix, la tolérance, la durabilité environnementale, la déforestation… Ses oeuvres géantes, sortes de kaléidoscope colorés sont principalement basées sur des photos contemporaines. Le contraste saisissant entre les couleurs brillantes, les lignes audacieuses et les nuances habiles dépeignent avec éloquence des histoires d’espoir en période de désespoir. “Aujourd’hui, mon travail est l’association de la tendance tag, du graffiti américain, des muralistes mexicains et du graphisme géométrique”

Le but de ce projet était de transformer l’apparence d’un espace urbain à travers une oeuvre d’art. Ce projet de scènes en noir et blanc, raconte l’histoire de Sao Paulo tout en montrant le contraste entre le passé et le présent de la ville. “L’idée est de transformer le paysage urbain à travers l’art et de raviver les souvenirs de la ville”.

Cette fresque peinte à New York en 2012 met en lumière une photo iconique d’Alfred Eisenstaedt le 13 août 1945, jour où les New yorkais sont descendus dans la rue pour fêter la fin de la seconde guerre mondiale. Dans “the kiss” on retrouve tous les codes graphiques et esthétiques de Kobra : ses rayons de couleurs et de lumières, ses compositions kaléidoscopiques. Ici Kobra nous délivre un message de paix, message qu’il prône inlassablement dans ses oeuvres, tout comme il met en valeur les personnalités dans le monde qui oeuvrent pour celle-ci.

Lors des derniers Jeux Olympiques au Brésil, à Rio de Janeiro, en 2016, Kobra peint la plus grande fresque murale au monde : 190 mètres de long, 15 de haut, soit une surface de 3000 mètres carrés. Sur l’oeuvre, les 5 continents sont représentés par 5 visages, au nombre des anneaux olympiques : un Karen de Thaïlande pour l’Asie, un Huli de Papouasie-nouvelle-Guinée pour l’Océanie, un Indien Tapajo d’Amazonie brésilienne pour l’Amérique, un Tchouktche de Sibérie pour l’Europe et un Mursi d’Ethiopie pour l’Afrique. “Il y a une intolérance croissante dans le monde, comme en Europe où les gens rejettent les réfugiés, le différent. J’espère que cette fresque, dans l’esprit olympique des Jeux, aidera à rappeler que nous sommes tous différents mais qu’au fond nous sommes tous Un : l’espèce humaine”.

Le projet résulte d’une coopération entre la ville d’Amsterdam, l’Instituto Plataforma Brésil, Street Art Today et la Fondation NDSM. Le site NDSM a une réputation internationale en tant que lieu détaché aux artistes, innovant et expérimental, qui exprime le message de liberté et de courage que veut faire passer Kobra. Le portrait d’Anne Frank, intitulé “laissez-moi être moi-même”, souligne l’importance de respecter l’identité de chacun. “Jusqu’à aujourd’hui, son courage et sa sagesse ont du sens, et en même temps inspirent de nombreux jeunes par le courage et la sagesse de cette jeune femme”.

Après son premier record en 2016, Eduardo Kobra renouvelle l’exploit avec une oeuvre monumentale de 5742 mètres carrés, commandée par le chocolatier Cacau Show, visible sur la façade d’une usine de chocolat au bord d’une voie rapide de la mégalopole Brésilienne. La fresque représente un indien d’Amazonie dans une pirogue chargée de cacao, au beau milieu d’une rivière de chocolat. “C’est un hommage à tous les gens qui travaillent dans le cacao, et la relation étroite avec l’Amazonie”.

A travers plusieurs oeuvres, Kobra célèbre la paix, l’union des peuples, célébrant un monde sans frontières symbolisé par des personnages lauréats du prix Nobel de la paix tels qu’Albert Einstein, Nelson Mandela, Malala Yousafzai, Mère Teresa de Calcutta et le Dalaï Lama.

Cette oeuvre de 800 mètres carrés se trouve sur la façade de la City-As-School de New York à Manhattan, école dans laquelle Jean-Michel Basquiat a étudié, ceci est loin d’être un hasard, Kobra ayant été très influencé par son travail. Il célèbre ici des anonymes, cinq visages de migrants d’ethnies différentes, une référence aux millions de personnes qui ont transité par Ellis Island et ont contribué à la construction de New York. “Comme nous le savons, historiquement, New York a toujours été un endroit qui a accueilli des immigrants du monde entier”. Cette oeuvre fait partie du projet “Colors for Freedom”.

Pour le 17ème anniversaire des attentats du 11 septembre, Kobra dévoile cette fresque monumentale en hommage aux pompiers de New York. Hautement symbolique, elle a très certainement contribué à renforcer le lien étroit entre l’artiste Brésilien et les New Yorkais. Cette oeuvre, imposante par sa taille, nous rappelle inlassablement la gravité de cette journée.

A New York, Kobra oeuvre pour la paix, la tolérance et la non-violence. De Mère Theresa à Gandhi, de la statue de la liberté à C3PO brandissant un panneau réclamant « Stop Wars », Kobra interpelle les passants sur des sujets complexes tels que la violence, le racisme, l’utilisation des armes à feux. L’œuvre la plus marquante du projet « Colors of liberty » est le détournement du mémorial au Mont Rushmore, à l’effigie des quatre présidents fondateurs des Etats-Unis, remplacés par Andy Warhol, Frida Kahlo, Keith Haring et Jean-Michel Basquiat, icones du pop art. Dans une interview , Kobra a déclaré: «L’intention de mes œuvres est de sensibiliser à des sujets complexes, tels que le racisme, la violence, l’utilisation des armes à feu et la violence en général ainsi que la cause des immigrants. Réfléchir à tout cela afin que nous puissions trouver des réponses sur la façon de rendre le monde meilleur. “ Il a ajouté, concernant son choix de ville pour ce projet, que “New York est le pays où le street art est né et j’ai été influencé par les artistes d’ici … Je dois tellement de ce que j’ai appris à New York.”

En avril 2020, alors que la moitié de l’humanité est confinée, Kobra réalise une oeuvre singulière sur les murs de sa résidence à Sao Paulo. Celle-ci sera reproduite par la suite dans sa ville et à New York après le confinement. Cette fresque représente cinq enfants de cinq religions différentes, le visage masqué, dans une pose de prière. Sur sa page Instagram Kobra commente “En ces temps d’isolement social nécessaire, nous avons besoin d’avoir la foi. Indépendamment de notre situation géographique, de notre ethnie et de notre religion, nous sommes unis dans la même prière : que Dieu inspire les scientifiques à trouver la solution de cette pandémie et réconforter nos coeurs afin que nous ayons la force et que nous puissions continuer ensemble en tant qu’humanité”.

FAITH XLVII EN 10 OEUVRES


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SERIE STREET ART

Originaire d’Afrique du Sud, Faith47, née en 1979 au Cap, est une des rares femmes à s’être imposée dans le monde très masculin du street art. Autodidacte, elle revendique son pseudonyme de “la foi” qu’elle traduit dans ses œuvres, sans défendre aucune religion particulière. “Ce qui m’influence dans toutes les religions, c’est leur rapport aux temps et aux questions existentielles qu’elles soulèvent “. Par son travail, Faith47 tente de désarmer les stratégies de la realpolitik mondiale, afin de faire progresser l’expression de la vérité personnelle de chacun. De cette façon, son travail est à la fois une libération intérieure et spirituelle qui parle de la complexité de la condition humaine, de ses histoires déviantes et de sa recherche existentielle. Elle aime expérimenter et varier les techniques selon les supports, que ce soit en extérieur avec la peinture, la cartographie par projection, l’installation vidéo, ou en atelier par des créations sur toile ou sur bois.

La peinture murale «Harvest» de Faith47, peinte sur l’un des bâtiments du conseil du District Six, le long de la très animée De Waal Drive à Cape Town, est un exemple de son activisme social. Les lumières LED intégrées dans la peinture murale de Faith sont activées via Twitter. Quand quelqu’un tweete #anotherlightup,  il s’allume momentanément, tandis que quand quelqu’un donne de l’argent à la cause, les lumières s’allument pendant une nuit entière. Ici l’art de rue finance l’installation d’un système de lampadaires dans l’un des quartiers les plus dangereux du Cap.

A Durban, en Afrique du Sud, Faith47 peint, en 2014, six énormes fresques sur les piliers du viaduc du marché informel de Warwick. Elle rend ici hommage à ces commerçants de rue et souligne leur appartenance à l’économie locale. Ces œuvres présentent aussi des motifs de tapisserie de la culture locale et des extraits de poèmes des habitants de Durban. « Les peintures murales sont fidèles à la vie, représentant la personne ordinaire. Nous croisons les gens dans la rue et leurs antécédents, leurs nombreuses histoires et expériences de vie sont cachées en eux ».

Faith47 a parcouru le monde pour créer des fresques représentant l’intimité humaine dans des bâtiments délabrés. « Je mets en contraste la fragilité des structures internes et externes de la société ». Cette série intitulée 7,83Hz, fait référence à la théorie des résonances de Schumann qui sont des battements de cœur atmosphériques inaudibles, même à leur intensité la plus élevée elles n’atteignent qu’une fréquence radio extrêmement basse de 7,83Hz. La résonance sert de métaphore à nos actions collectives qui créent une réverbération globale que nous pouvons appeler la nature humaine. «Les relations montent et descendent; les sociétés s’épanouissent et s’effondrent… La connexion profonde entre nous crée et détruit la vie. Nous sommes sensibles et attentionnés, mais en même temps vulnérables et cruels» 

Cette peinture murale, à Manchester, fait partie du projet Cities of Hope, qui promotionne la création d’artistes de rue sur le thème de la justice sociale. Ici, Faith47, dans le cadre du projet 7,83Hz initié en 2016, affirme son soutien aux droits des LGBT, le message s’intensifie la nuit avec une installation de lumières géométriques. 

Faith47 a peint cette murale en Nouvelle-Zélande, en association avec Pangeaseed, dans un effort de sensibilisation à la conservation des requins.
« Les battements de cœur de l’océan, de la planète et des nôtres sont profondément liés. Tous les êtres vivants sont connectés par cette ancienne impulsion. Nous ne pouvons échapper à la nature interdépendante de toutes choses. Avec le temps, ce que nous ferons à la planète aura un effet sur nous. »

Dans le centre de Jacksonville, en Floride, Faith47 consacre une fresque avec projection vidéo, à la cause des sans-abris. La vidéo en noir et blanc alterne des séquences détaillées de mains, symbole de l’humanité, filmées lors d’entrevues menées par l’artiste avec ces habitants des rues les plus marginalisés d’Amérique. Ce travail est une critique du rêve capitaliste qui manque d’empathie institutionnelle pour ceux qui sont en marge de la société. « Dans toute société saine, il devrait y avoir un large éventail de services pour aider les gens à vivre une vie humaine et digne. L’accès à l’eau potable, à l’éducation, aux soins de santé et au logement devrait être une priorité fondamentale de toute société et de tout gouvernement ».

En 2019, avec la collaboration de Inka Kendzia, artiste Sud Africaine, Faith47, crée une fresque, avec projection animée pour le Blink Light Festival. Pour cette allégorie de la paix, l’artiste met en scène Eirene, déesse grecque de la paix à cheval, brandissant un drapeau, symbolisant la protestation. La projection sur l’œuvre propose un récit sur les thèmes de l’immigration, de la liberté de mouvement, de l’oppression des états et stimule une réflexion sur la force de la solidarité humaine pour surmonter ces défis.

Cette immense fresque murale, sur le complexe University Square à Philadelphie, représente une jeune fille ainsi que des lignes géométriques qui attirent le regard vers le ciel, encourageant l’espoir et des aspirations positives pour un avenir meilleur. «Je viens d’un pays qui grouille de frustration de la violence incontrôlable et de la maltraitance des femmes, de la xénophobie, de la division de classe et de race. Nous connaissons cette douleur de nos terres et nous connaissons tous des douleurs personnelles. Tout le monde a son combat à supporter. Et avec le poids du monde sur nos épaules, nous devons encore pouvoir vivre avec empathie. Nous devons en quelque sorte garder nos cœurs ouverts”.  

Pour ce projet initié à New York par Street Art for Mankind, pour célébrer le centenaire de l’Organisation Internationale du Travail, Faith47 collabore avec plusieurs artistes (Shalak Attack & Bruno Smoky, Jorge Gerada, Cenz et Victor Ash) sur différents thèmes : emplois verts, emploi des jeunes, travail des enfants et travail forcé et enfin égalité des sexes au travail pour Faith47. « Les statistiques montrent que dans de nombreuses communautés, les femmes sont toujours victimes de discrimination et n’ont pas accès à l’éducation et à l’emploi qu’elles devraient avoir… Il s’agit de la VOIX, de l’esprit, du cœur et du développement de l’intuition et de la valorisation de l’empathie… Il est temps d’exiger que nos lieux de travail et nos institutions deviennent plus sensibles au genre et travaillent en solidarité pour contribuer à la création de sociétés plus inclusives. »

Dans le cadre de la campagne de sensibilisation « Paint, save lives » pour la lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme, lancée par l’association du chanteur Bono, Faith47 a créé une fresque pour l’hôpital de la Croix Rousse, à Lyon. Sa représentation de l’amour maternel se veut une « métaphore du soin et de l’attention inconditionnels que l’on porte à toute personne vulnérable au sein de l’hôpital. Plus qu’un rapport maternel, cette œuvre représente la force du lien entre protecteur et protégé ».

SIMONE VEIL, le street art lui rend hommage…


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Loin d’être, à priori, une femme importante de notre siècle pour ma mère qui ne m’en avait jamais parlé, Simone Veil a pourtant marqué ma vie sans que je le sache. Je n’ai alors que 7 ans, en 1974, quand la « loi Veil » promulgue la libéralisation de la pilule et un an plus tard la loi de dépénalisation de l’IVG. Je n’ai pas connu les difficultés de ma mère qui n’avait pas accès à la pilule et a dû composer sa vie avec… avec toutes les difficultés que cela a pu engendrer pour sa vie de femme et sa vie professionnelle. Jeune femme, j’ai eu  librement accès à la contraception et ai pu décider de la venue de mes enfants et maîtriser ainsi mes aspirations personnelles et professionnelles. Aussi, aujourd’hui, Simone Veil me manque. On le voit aujourd’hui par le prisme de l’art de rue qu’elle est devenue un mythe, un symbole de nous toutes. Comme l’a dit Jean d’Ormesson lors de son entrée à l’Académie Française : « Simone Veil, on vous aime ». Un cri du cœur des français qui avaient bien compris qu’elle incarnait une histoire française, européenne, avec le meilleur et le pire du XXème siècle, celui des génocides mais aussi des conquêtes sociales, politiques, démocratiques, en particulier pour les femmes.

Rescapée de la Shoah, dont elle incarnait la mémoire, Simone Veil fut l’une des plus grandes figures de la Vème République, un jalon indéniable de l’Histoire française, européenne et mondiale des femmes. Un parcours qui s’achève au Panthéon le 1er juillet 2018, le jour ou cette « grande femme » entre dans le temple des « grands hommes ». Alors son image gagne la rue avec les artistes de street art, qui sont le « poumon » de notre société. Ils lui rendent hommage et rappellent sa mémoire dans nos villes. Ainsi, de nombreuses petites filles, à la vue de ses représentations, pourront demander à leur maman, qui est-elle ? J’espère que cela engagera des discussions entre mères filles.

C215

L’artiste Christian Guémy, alias C215, réalise ces portraits en 2018, lors de l’entrée au Panthéon de Simone Veil, sur des boîtes aux lettres de Paris et ensuite à Nice, où elle est née en 1927. Un an plus tard, ces dessins seront défigurés d’une croix gammée, un nouvel acte antisémite dans la capitale, après l’inscription “Juden” sur une vitrine d’un Bagelstein de l’île Saint Louis. Simone Veil avait écrit : “Je suis juive… de cet héritage, il ne m’est pas possible de dissocier le souvenir sans cesse présent, obsédant même, des six millions de juifs exterminés pour la seule raison qu’ils étaient juifs. Six millions dont furent mes parents, mon frère et nombre de mes proches. Je ne peux me séparer d’eux. Cela suffit pour que jusqu’à ma mort, ma judéité soit imprescriptible. Le kaddish sera dit sur ma tombe”.

LA MARIANNE DE JO DI BONA

L’oeuvre de Jo Di Bona fait écho à une polémique qui a débuté en 2019, lorsque C215, pochoiriste reconnu, pour célébrer l’entrée au Panthéon de Simone Veil, a peint deux portraits qui ont été tagués de croix gammées. Une grande émotion dans l’opinion publique s’ensuivit, et C215, alias Christian Guémy qualifia l’acte de vandalisme “d’abject” et de “lâche”. La Sénatrice Fabienne Keller a fait, en 2019, une proposition symbolique sur Facebook : choisir le visage de Simone Veil comme nouvelle Marianne. L’idée a immédiatement été relayée par de nombreux responsables et une demande officielle a été adressée au Président de la République, qui est le seul décisionnaire.

MERCI SIMONE

En 2018, à l’occasion de la journée internationale des droits des femmes, un collectif de street art féministe se lance dans une campagne d’affichage national en hommage à cette grande figure du féminisme français. Leur message est simple : “Merci Simone”.

On aime son féminisme pragmatique et non pas de combat contre les hommes mais un féminisme de progrès pour toute l’humanité. Elle s’est battue pour que les femmes puissent disposer librement de leur corps, qu’elles ne meurent pas de vouloir assumer ou pas un enfant, qu’elles choisissent leur “moment” de devenir mère et qu’elles exercent leur liberté. « Je le dis avec toute ma conviction : l’avortement doit rester l’exception, l’ultime recours pour des situations sans issue. Mais comment le tolérer sans qu’il perde ce caractère d’exception, sans que la société paraisse l’encourager ? Je voudrais tout d’abord vous faire partager une conviction de femme – Je m’excuse de le faire devant cette Assemblée presque exclusivement composée d’hommes : aucune femme ne recourt de gaieté de cœur à l’avortement. Il suffit d’écouter les femmes. »

SARAH SIMON

En 2018, à la demande de la ville de Marly-le-Roi, Sarah Simon, artiste plasticienne originaire de la ville, peint une fresque rendant hommage à la Déclaration universelle des Droits de l’Homme qui fête ses 70 ans. Elle y représente des personnalités emblématiques telles que Nelson Mandela, René Cassin, Eleanor Roosevelt, le Mahatma Gandhi et bien sûr Simone Veil.

Simone Veil fait incontestablement partie du coeur et de la conscience collective de notre nation. Elle incarne à elle seule les valeurs de la démocratie et de la justice sociale. Sa lutte contre l’antisémitisme, pour les droits de l’homme et pour l’égalité hommes femmes, son entrée au Panthéon, sa représentation dans nos rues, augurent une inspiration pour les prochaines générations.

BLU EN 10 OEUVRES


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SERIE STREET ART

On sait peu de choses sur Blu, qui entretient le mystère sur son identité, à part qu’il est originaire d’Argentine, qu’il est né en Italie en 1980 et qu’il y vit aujourd’hui. Il réalise de gigantesques fresques urbaines dans le monde entier et excelle également dans l’animation en stop-motion. C’est un artiste militant qui développe dans ses oeuvres une critique du capitalisme, il condamne les politiques qui exacerbent les inégalités sociales, les accointances entre les multinationales et les puissants, la mécanique du néolibéralisme, la corruption de ceux qui nous dirigent. Il développe aussi une réflexion sur l’écologie et l’évolution de notre société.

A travers la première oeuvre “Chain”, sur la gauche BLU dénonce notre société de consommation, il montre un “col blanc” qui ajuste sa cravate, lié par les chaines du capitalisme avec ses deux Rolex. La deuxième oeuvre “brothers” symbolise la réunification de l’Allemagne : l’un des personnages forme un W pour ouest avec ses doigts tandis que l’autre forme un E pour l’Est. Fin 2014, BLU fait disparaître sa fresque sous de la peinture noire pour éviter toute spéculation financière, le bâtiment étant racheté par un groupe immobilier.

Dans le cadre du projet “Super Wall” la ville de Belgrade en Serbie s’est enrichie d’une fresque de BLU : “Deforest” ou plus littéralement “la ville qui a mangé la verdure”. L’artiste y dénonce la déforestation et l’urbanisation massive.

Jeffrey Deitch, Directeur du moca à Los Angeles, confie à BLU le soin de peindre une fresque sur le mur du Museum of Contemporary Arts, qui est adjacent à un hôpital pour les Vétérans et un mémorial dédié aux soldats nippons-américains morts pour la patrie. L’oeuvre de BLU est forte : des cercueils recouverts de billets de banque à la place des traditionnels drapeaux américains choque la sensibilité des américains et la fresque est comprise comme un “blasphème” contre la patrie. Il faut y voire ici le symbole des “boys” morts pour la patrie dupés par le pouvoir, la révolte de BLU devant le massacre d’innocents. Le Directeur du Moca, quelques heures après que BLU ait terminé sa peinture, la fera recouvrir de peinture blanche…

Après l’incident du MOCA, BLU récidive dans son pays d’origine à l’occasion du Festival Draw The Line, à Campobasso. Cette oeuvre, de par son thème, provoque une vive controverse. Il y représente en effet ses vues sur la guerre et la façon dont nos états forment des “armées de lobotimisés”.

BLU a peint cette fresque à Melilla, une des deux enclaves espagnoles situées au Maroc. Elle est ainsi devenue une entrée des migrants en Europe. Les étoiles du drapeau européen se sont transformées en fil de fer barbelé qui blessent les foules qui se pressent pour pénétrer dans l’espace interdit. Les 12 étoiles de la paix sont devenus des symboles de violence.

Cette peinture murale gigantesque, située à Rome, représente une chronologie de l’évolution, de la première bactérie au monde actuel. Arrivée à l’époque moderne, l’histoire envahit par la pollution et les guerres se brise et tombe ainsi dans le néant. À en croire Blu, la fin du monde est proche et nous en sommes la principale cause.

Cette peinture est une attaque directe contre le gouvernement mexicain corrompu. Les couleurs de drapeau mexicain y sont représentées : le vert par des billets de banque, le blanc par la cocaïne et le rouge pour le sang versé. L’incident qui a influencé cette création de BLU est la disparition de 43 enseignants d’un collège qui manifestaient contre les pratiques discriminatoires de recrutement et de financement du gouvernement. Ils auraient été remis par les autorités à une organisation mafieuse et ensuite exécutés.

Blu crée une oeuvre allégorique à Rome qui résume toute la « saleté » qui au fil du temps s’est installée dans les replis de notre société malade. Entre inégalité et injustice sociale émerge une critique acerbe du système capitaliste mondial, cheval de bataille de l’artiste. Les toboggans multicolores terminent leur course dans deux piscines : dans l’une l’eau y est putride et recueille les « déchets de la société », dans l’autre l’eau y est claire et l’ambiance « festive », la représentation ironique et impitoyable des disparités sociales et d’une partie corrompue du pouvoir.

Cette peinture murale de BLU représente un scénario dystopique de pandas géants, qui, grâce au confinement des humains, prennent le contrôle des centres urbains. Une réflexion ouverte de l’artiste qui dénonce un monde qui devient fou en transformant l’image du panda, considéré comme un animal drôle et paisible, en une sorte de Godzilla capable de dévaster une ville. Elle est située sur la façade d’un cinéma de Campobasso en Italie.

JR EN 10 OEUVRES


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SERIE STREET ART

JR, né en 1983 en région parisienne, travaille à l’intersection de la photographie, du street art, du cinéma et de l’engagement politique et social. Il expose ses photographies en “noir et blanc” dans les rues du monde entier, qu’il qualifie de “plus grande galerie d’art au monde”. “J’aimerais amener l’art dans des endroits improbables, créer avec les communautés des projets tellement grands qu’ils forcent le questionnement. Tenter dans les zones de tensions comme le Moyen Orient ou le Brésil qui sont fortement médiatisées, ce créer des images qui offrent d’autres points de vue que celles, réductrices, des médias globalisés”.

Suite à une première exposition sauvage affichée en 2004 sur les murs de la cité des Bosquets, à Montfermeil, en Seine-Saint-Denis, JR expose les portraits de jeunes de banlieue en grand format, en plein coeur de ce quartier. Son intention, faire descendre l’art dans la rue : “Dans la rue, je touche des gens qui ne vont jamais au musée. En collaboration avec Ladj Ly, acteur et réalisateur du collectif kourtrajmé, habitant des Bosquets, il réalise des portraits des jeunes de la cité et du quartier voisin de La Forestière, à Clichy-sous-Bois, épicentres des émeutes survenues en 2005, après la mort de deux adolescents, électrocutés dans l’enceinte d’un poste électrique alors qu’ils tentaient d’échapper à un contrôle de police. Le livre “28 millimètres” rassemble 28 portraits parmi les plus percutants.

En 2007 JR et l’entrepreneur Marco Berrebi réalisent la plus grande exposition de photographie du monde. Pour ce projet, dans le cadre de Face 2 Face, il a collé sur le “mur de séparation” ou “barrière de sécurité”, des portraits d’Israéliens et de Palestiniens exerçant la même profession, “pour montrer que malgré leurs différences, ils sont assez semblables pour se comprendre mutuellement”. Promouvoir la paix au moyen d’un projet artistique interactif, voilà ce qui a motivé son intervention dans la région. “Nous voulons montrer le soutien massif pour la paix qui existe des deux côtés. Notre rôle est simplement de créer un environnement visuel positif en Israël et en Palestine”.

C’est un projet mené dans différentes villes d’Afrique, du Brésil, d’Inde et du Cambodge. Le projet reconnaît et met en évidence le rôle social des femmes dans ces zones de conflit, célébrant leur héroïsme à partir d’une approche expressive et optimiste. “Afin de rendre hommage à ceux qui jouent un rôle essentiel dans la société mais qui sont les premières victimes de la guerre, du crime, du viol et du fanatisme politique ou religieux, j’ai collé d’immenses photos des visages et des yeux de femmes locales partout à l’extérieur de la favela, donnant soudain un regard féminin à la fois à la colline et à la favela”. Il réalisera un film dans la foulée, message d’espoir et un véritable voyage à travers son art.

Inside Out est un projet participatif à grande échelle qui transforme les messages d’identités personnelles en oeuvres artistiques. On en revient ici aux sources de l’art de JR “rendre visible l’invisible”, donner l’image et la parole à des personnes qui autrement ne seraient pas vues et entendues. Le monde entier est mis à contribution de produire des portraits photographiques en noir et blanc pour révéler et partager des histoires et des images inédites de personnes du monde entier. Ces images téléchargées numériquement sont ensuite transformées en affiches et renvoyées aux co-créateurs du projet pour qu’ils puissent les exposer dans leur propre communauté. La participation est individuelle ou collective, toute liberté est donnée de placer les affiches où l’on veut. Ces expositions pourront perdurer dans le temps car les images seront archivées et consultables virtuellement.

Le projet Unframed vise à faire revivre la mémoire d’Ellis Island, site d’entrée en Amérique pour des milliers de migrants. Bien qu’abandonnés depuis 70 ans ces bâtiments conservent l’âme de toutes ces personnes qui constituent aujourd’hui l’identité murliraciale américaine. L’oeuvre, accessible par visite guidée, restera en place “jusqu’à ce qu’elle décide de disparaître”.

Ce projet c’est avant tout une belle rencontre de deux “esprits imaginatifs”, JR et Agnès Varda, son amie cinéaste, de 55 ans son aînée. Ils vont sillonner les routes de France, loin des villes, pour aller à la rencontre des autres, les gens à qui personne ne prête habituellement attention. Les installations sont faites de photos prises par JR qu’il transforme en affiches géantes, qu’il met ensuite en scène avec ses “modèles”, avec la collaboration d’Agnès Varda à la caméra. Ils réalisent ainsi un film “à quatre mains” plein d’humour et de poésie. C’est avant tout un vibrant plaidoyer pour l’art de rue qui nous révèle la beauté d’âme des “invisibles” et la beauté inattendue de nos villages. Le film “Visages, Villages”, projeté en sélection officielle au Festival de Cannes, hors compétition sera récompensé de l’Oeil d’Or (meilleur documentaire). Il recevra d’autres récompenses à travers le monde.

Afin de dénoncer le problème persistant de l’immigration, JR a placé une énorme photographie d’un garçon mexicain à la frontière entre le Mexique et les Etats-Unis. Vu du côté américain, il semble regarder les Etats-Unis de l’autre côté. L’idée du projet est née lorsque le Président américain Trump a commencé à parler de la construction d’un mur le long de la frontière mexicaine. Pour le dernier jour de cette installation JR a organisé un gigantesque pique-nique des deux côtés de la clôture. “Les gens mangent la même nourriture, partagent la même eau, apprécient la même musique autour de l’œil d’un rêveur … Nous avons oublié le mur pendant une minute “, a déclaré JR.

Pour fêter le 30ème anniversaire de la Pyramide, le Musée du Louvre invite l’artiste à collaborer une nouvelle fois pour célébrer l’évènement. Après avoir fait disparaître le monument en 2016, JR propose cette fois de le faire sortir de terre pour en révéler les mystères. Un procédé d’anamorphose et de collage de bandes de papier révèle les fondations de la Pyramide de la Cour Napoléon. En réalisant une oeuvre collaborative exceptionnelle avec l’aide de 400 participants bénévoles, JR réalise son plus grand collage installé à ce jour.

L’artiste recouvre l’Opéra Bastille avec 500 portraits de soignants en noir et blanc, en juillet 2020. JR collabore avec le collectif “Protège ton soignant” et l’Opéra National de Paris pendant la période de confinement, pour soutenir le personnel hospitalier. Les 500 portraits qui composent l’immense fresque ont été pris dans plus d’une dizaine d’Etablissements hospitaliers à travers la France.

JR et les élèves de l’école de cinéma créée par le réalisateur Ladj Ly ont réalisé une immense fresque en hommage à l’Américain George Floyd, ex-rappeur et basketteur noir décédé lors d’une interpellation, et Adama Traoré, un jeune français noir décédé lors de son interpellation en 2016. La fresque de JR “combine” les deux regards d’un peuple noir victime de violences policières.

Le STREET ART affiche le coronavirus sur les murs du monde entier


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Au-delà du personnel médical mobilisé dans la lutte contre la pandémie, les artistes de rue du monde entier réagissent aussi…

BANKSY – Londres
EDUARDO KOBRA – Sao Paulo
THE REBEL BEAR – Glasgow
JOHN D’OH – Bristol Angleterre
WELINOO – Copenhague Danemark
LIONEL STANHOPE – Londres
C215 – Paris
TEACHR1 – Labrea Brésil
AIRA OCRESPO – Brésil
PONY WAVE – Venice Beach Los Angeles
GNASHER – Royston Angleterre
TV BOY – Barcelone Espagne
ONE MIZER – Paris
TYLER – Mumbay Inde
DAFLEMINGO – Charlotte Etats-Unis
COLLECTIF RBS CREW – Dakar Sénégal
NELLO PETRUCCI – Pompéi Italie
HIJACK – Los Angeles Etats-Unis
POBEL – Bryne Norvège

BANKSY EN 10 OEUVRES


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SERIE STREET ART

Banksy fascine car on ne sait pas qui il est, on ne sait pas comment il pose ses œuvres et il est maître de sa communication sans jamais apparaître. C’est pour cela qu’il est devenu un mythe ! Banksy utilise la technique du graffiti au pochoir ou “pochoir urbain” qui permet de reproduire plusieurs fois des caractères ou des motifs sur divers supports. Chaque œuvre qu’il revendique sur les réseaux sociaux est un évènement repris par la presse internationale car à chaque fois il délivre un message politique, subversif ou engagé.

Il s’agit, sans doute, de l’oeuvre la plus emblématique et la plus populaire de Banksy, porteur du message “There is always hope”, qu’il a décliné pour diverses causes politiques. En 2014, pour le troisième anniversaire du conflit en Syrie, elle devient l’icône de la campagne de soutien #WithSyria. Il voile la petite fille et son ballon rouge en coeur symbolise le soutien et l’espoir pour la Syrie. En 2017 le pochoir a été modifié pour contrer la campagne pour le Brexit. Le ballon est alors aux couleurs du drapeau britannique. Ultime déclinaison en 2018 : une version papier, présentée dans un cadre en bois, est mise aux enchères, adjugée à plus d’un million d’euros et se détruit ! C’est bien le marché de l’art qui est visé ici avec les excés qu’on lui connait, la toile lacérée aujourd’hui valant plus chère que l’original…

Cette oeuvre de rue, réalisée à taille humaine, est peinte pour la première fois en 2003, à Jérusalem, sur le mur qui sépare la Palestine d’Israël. La posture de l’homme masqué est celle d’un manifestant jetant une pierre ou un cocktail Molotov, le bouquet de fleur, en couleur, s’oppose à ce geste violent et remplit son rôle d’injonction à la paix, à la révolte sans violence.

Apparu pour la première fois dans le quartier londonien de Chalk Farm, ce pochoir aborde le thème de la démocratisation des sujets dans les oeuvres d’art, Banksy est sur tous les fronts… “A une époque sombre et reculée, seuls les Papes et les Princes disposaient de l’argent nécessaire pour se faire immortaliser en peinture. Ceci est le portrait d’une femme de chambre appelée Leanne, qui a nettoyé ma chambre, dans un motel, à Los Angeles. C’était une femme au fort caractère”.

Le graffiti, haut de six mètres, réalisé à Londres sous une caméra de vidéosurveillance, aurait été exécuté derrière une bâche de travaux publics. Le sujet est brulant quand on sait qu’un londonien est filmé environ 300 fois par jour… Banksy fait ici la critique d’une société filmée en permanence et se veut le défenseur des droits à la liberté individuelle. C’est avec beaucoup d’ironie qu’il se moque des forces de police et de leur impuissance en figurant un policier en train de filmer. A titre d’exemple, les autorités londoniennes, touchées par la critique, décident de faire effacer ce graffiti qui dénonçait la généralisation de la vidéosurveillance à Londres.

Réalisée dans un quartier populaire du Nord de Londres, cette peinture murale dénonce le travail des enfants. On ne sait pas vraiment si Banksy a voulu poser un regard critique sur les Jeux Olympiques de 2012, ou sur le Jubilé de diamant de la Reine Elisabeth II, ou sur la découverte d’un enfant de sept ans travaillant en Inde pour fabriquer des produits vendus par les magasins Poundland. En 2013, cette peinture murale est détachée de son support pour être vendue aux enchères à Miami, où elle est estimée entre 500.000 et 700.000 dollars. Provocant de vives polémiques, l’oeuvre sera finalement retirée de la vente. Cela pose bien des questions ! Le pochoir découpé appartient-il au propriétaire du mur ? ou aux habitants de Haringey au titre d’un “bien public”, ou à Banksy ? Au final la question est : à qui appartiennent les productions du “street art”?

Cette oeuvre a été peinte à l’entrée de la “jungle” de Calais. Nous y voyons Steve Jobs, fondateur d’Apple avec un baluchon sur le dos, un vieil ordinateur à la main. Dans un communiqué Banksy déclare : “On nous fait souvent croire que l’immigration est un fardeau pour les ressources d’un pays mais Steve jobs était le fils d’un immigré syrien. Apple est la société qui dégage le plus de bénéfices, et qui paye plus de sept milliards de dollars d’impôts ; mais cela a pu être le cas seulement parce qu’un homme venu de Homs a pu entrer aux Etats Unis”. Banksy a réalisé quatre oeuvres à Calais, toutes consacrées à la crise des réfugiés.

Banksy s’empare du thème de la sortie du Royaume-Uni de l’Union Européenne avec cette fresque murale géante réalisée à Douvres. Il évoque ici sa position anti-Brexit et une Union européenne fissurée par la sortie du Royaume-Uni. La ville de Douvres est choisie à dessein, il s’agit de la ville du Royaume-Uni la plus proche des côtes françaises. Chaque année, plus de 18 millions de migrants empruntent cette voie par ferries.

Le 13 novembre 2015, toute une nation pleure et se mobilise en réaction à la tuerie du Bataclan qui a fait 130 morts et des dizaines de blessés. Banksy leur rend hommage en dévoilant, en 2018, sa petite fille triste qui semble en état de choc. Cette oeuvre est réalisée sur une des portes de la salle de concert parisienne, par laquelle de nombreux spectateurs s’étaient échappés, dans le passage Saint-Pierre-Amelot. L’oeuvre a été volée en 2019 et restituée par les autorités italiennes en 2020.


Réalisé lors de la Biennale de Venise, ce pochoir sur le mur d’une maison du quartier du Dorsoduro aborde une nouvelle fois la question de la crise des réfugiés déjà évoquée par l’artiste. Cette fois il dénonce la situation désespérée des enfants qui tentent, avec leurs parents, la traversée de la Méditerranée en bateau, au péril de leur vie.

Période de confinement compliquée pour les Street Artists… Cette dernière oeuvre est bien particulière et symbolise bien notre époque. Ce n’est pas sur des murs que Banksy a signé sa dernière oeuvre, mais sur du papier. Par la force du symbole elle apparaît dans notre classement. Bansky a fait don de cette oeuvre à l’hôpital de Southampton en hommage au travail des infirmières durant la crise du coronavirus. Une poupée d’infirmière, tel Superman et cape sur les épaules, a relégué aux oubliettes Batman et Spiderman que l’on peut voire dans une poubelle. Une note de l’artiste accompagnait le dessin “Merci pour tout ce que vous faites. J’espère que le dessin égayera un peu ce lieu, même s’il n’est seulement fait que de noir et blanc”. Le dessin restera accroché jusqu’à la fin de l’automne avant qu’il ne soit mis aux enchères pour récolter des fonds pour le système de santé britannique.

SHEPARD FAIREY EN 10 OEUVRES


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SERIE STREET ART

Artiste touche à tout, Shepard Fairey, alias OBEY (obei), né dans les années 70, a été influencé très jeune par l’univers du skate. Il utilise l’art de la propagande contre le système, ce qui en fait un artiste à part. Il est à la fois graffeur, designer, graphiste, sérigraphiste, muraliste, DJ et activiste américain. « J’appelle mon art de la propagande car je pense que tout art qui défend des objectifs précis contient des éléments de propagande. Il existe une différence entre la propagande dans le sens sinistre du terme, qui veut avoir le dernier mot dans  une conversation et l’art qui a pour but d’ouvrir une conversation ! »

Dans un manifeste qu’il a écrit en 1990 et posté depuis sur son site web, il relie son travail au concept de phénoménologie de Heidegger. « Quand j’ai commencé à voir des réactions et à considérer les forces sociologiques à l’œuvre autour de l’utilisation de l’espace public et de l’insertion d’une image très accrocheuse mais ambiguë, j’ai commencé à penser qu’il y avait un potentiel pour créer un phénomène ».

Au début des années 90 Shepard Fairey commence à coller, avec une bande d’amis, des stickers dans toute la ville de Providence, dans l’état de Rhode Island où ils font leurs études. Ce sont des posters du lutteur français André Roussimoff, un géant de 2,24 mètres pour 235 Kg. Il est le seul catcheur français, à l’époque à avoir été champion du monde. Sur son site internet il déclare que son œuvre est une « expérience de phénoménologie ». Il veut nous faire prendre conscience des choses que nous ne remarquons plus, stimuler notre curiosité. Cette campagne prend une telle ampleur aux Etats-Unis et dans le monde, que Titan Sport qui possède la marque d’André the Giant le poursuit en justice et l’oblige à renoncer à la « marque ». Il adopte alors « Obey ». Dès lors, le paradoxe exprimé par l’injonction « OBEY » inscrite sur des affiches posées illégalement, appelle implicitement à la désobéissance …

Fairey crée ici une affiche inspirée du roman de George Orwell 1984, avec le célèbre slogan « Big Brother vous regarde », un véritable message d’avertissement d’Orwell déjà intégré dans la campagne d’Obey. Big Brother symbolise le pouvoir dictatorial qui exige une obéissance et un dévouement complet aux lois et aux règles.

Cette affiche, réalisée lors de la candidature de Barack Obama à l’élection présidentielle américaine de 2008 a fait le tour du monde. Elle est clairement inspirée des affiches de propagande soviétique des années 30, mais également des visuels d’Andy Warhol et de Rodtchendo. A l’origine nommée « progress » le traitement graphique est percutant car il reprend les couleurs du drapeau américain. Cette affiche contribuera fortement à valoriser l’image du candidat qui le remerciera par courrier, après l’élection. La lettre disait : ” Je tiens à vous remercier d’avoir utilisé votre talent pour soutenir ma campagne. Les messages politiques impliqués dans votre travail ont encouragé les Américains à croire qu’ils peuvent changer le statu quo. Vos images ont un effet profond sur les gens, qu’elles soient vues dans une galerie ou sur un panneau d’arrêt. J’ai le privilège de faire partie de votre œuvre d’art et je suis fier d’avoir votre soutien. Je vous souhaite un succès et une créativité continus.”.. Cette iconographie nous rappelle étrangement la représentation de Che Guevara, faut il y voir un détournement de cette référence révolutionnaire…

Fairey réalise cette peinture murale pour Urban Nation à Berlin en 2014. Cette expression est inspirée du mantra anti-guerre très populaire dans les années 60, notamment lors de la guerre du Vietnam. Ici Fairey affirme la nécessité d’actes créatifs plutôt que destructeurs. La calligraphie, le graphisme, les codes couleurs, nous renvoient à l’art nouveau, en opposition aux représentations psychédéliques de l’art hippie.

Fairey peint une représentation imposante de 9 étages, rendant hommage à Nelson Mandela, à johannesburg, surplombant le pont Nelson Mandela. Cette peinture murale est la première de Fairey en Afrique et est considérée par beaucoup comme une suite de l’affiche emblématique de Barack Obama Hope. Patrick Gaspard, Ambassadeur Américain en Afrique du Sud a déclaré : “C’est un énorme point d’exclamation en Afrique du Sud, ce qui nous rappelle toute la lutte de libération et la transition remarquablement pacifique vers la liberté réalisée par Nelson Mandela”.

Fairey a créé ce portrait avec un groupe de partisans de l’artiste chinois afin de faire connaître le statut juridique des artistes en Chine, qui ne peuvent avoir de passeport pour quitter leur pays. Fairey s’exprime à cette occasion: ” J’admire Ai Weiwei pour son art et son activisme. Son art est beau par sa forme et sa fonction incarne les principes du populisme et de la conscience sociale auxquels j’aspire dans ma propre pratique. Cette affiche est un hommage à l’art d’Ai Weiwei, à son courage de s’exprimer ouvertement et à son soutien à sa lutte politique en cours avec le gouvernement chinois. J’espère que l’image contribuera à sensibiliser et à faire progresser le dialogue qui pourrait conduire Ai Weiwei à voyager librement et à continuer à s’exprimer”.

Lors de la COP 21, Shepard Fairey dévoile une sphère géante de 2,3 tonnes pour 8 mètres de diamètre, suspendue entre le premier et le deuxième étage de la Tour Eiffel, à Paris, à plus de 60 mètres au-dessus du sol. Dans un interview Shepard déclare « Je ne suis pas un alarmiste, mais je pense que les gens doivent comprendre que nous sommes confrontés à une crise de la terre… J’espère que Earth crisis interpelle visuellement et génère une conversation nécessaire sur la protection de notre planète pour les générations futures ». Les graphismes dessinés sur la sphère sont dans les tons bleus et aquatiques « pour nous rappeler que nous avons besoin d’air pur, d’eau et de végétation pour soutenir la planète… »

En réaction aux attentats du 13 novembre 2015 à Paris et Saint-Denis, Shepard Fairey peint en 2016, sur la façade d’un HLM du 13ème arrondissement une grande fresque d’une Marianne entourée de la devise « Liberté, Egalité, Fraternité ». C’est un « détournement » de « make art not war ». Dans un entretien, Obey explique sa démarche : « C’était pour exprimer mon soutien au peuple français et aux parisiens. Je pense que l’art a une grande place dans la culture française, il encourage la paix, l’harmonie et la tolérance ». Cette allégorie moderne de la République française orne les murs de l’Elysée depuis l’élection de E.Macron.

La campagne “We the people” apparaît en première page de New York Times et du Washington Post le jour de l’investiture de Donald Trump. Le nom de cette campagne fait clairement référence aux premiers mots de la constitution d’Amérique. Fairey reprend les codes de présentation de Hope en déclinant des visages de femmes de cultures différentes, pour symboliser le « melting pot » de la nation américaine avec les messages forts : « defend dignity », « are greater than fear », « protect each other », qui figurent aussi dans la constitution. Ces iconographies seront reprises lors de « la marche des femmes », le lendemain de l’investiture de D. Trump.

Fairey et un groupe d’artistes mettent leurs forces en commun pour «Enough of Trump », une nouvelle campagne en faveur de l’art qui vise à inspirer les électeurs pour les élections américaines de novembre. En utilisant l’art comme catalyseur du changement, l’objectif est de faire barrage à la réelection de Trump et de cibler les principaux Etats swing, tels que l’Ohio et le Minnesota, en diffusant des messages « Enough » et « vote ». Les affiches, réalisées par plus d’une douzaines d’artistes en vue, seront montrées lors de manifestations, collées sur des bâtiments et des panneaux d’affichage et projetées sur des murs, pendant toute la campagne.

ERNEST PIGNON-ERNEST EN 10 OEUVRES


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SERIE STREET ART

Street artist malgré lui, Ernest Pignon-Ernest déteste le terme Street Art, pourtant il collait ses images dans les rues dès les années 70, bien avant Banksy ! Le pionnier du Street Art sera donc le premier de notre série.

Né le 8 novembre 1942 à Nice, il vit et travaille aujourd’hui à Paris. Ernest Pignon-Ernest est un artiste engagé et militant. Son objectif est de réveiller les consciences collectives, dans des lieux choisis, sur des évènements politiques liés à ces lieux et à leur histoire.

«Je travaille sur les villes, ce sont mon vrai matériau, je m’en saisi pour leurs formes, leurs couleurs, mais aussi pour ce qu’on ne voit pas ; leur passé ou leurs souvenirs qui les hante »                  Ernest Pignon Ernest

Avec Yvette, sa femme, il s’installe dans le Vaucluse pour se consacrer entièrement à la peinture. Il apprend l’installation de la base militaire du Plateau d’Albion. Le thème s’impose immédiatement à lui. Pour mieux appréhender ce que représentait cette menace nucléaire enfouie dans le sous-sol provençal, il se met en quête de documentation sur Hiroshima. Il découvre une photo sur laquelle on voit un éclair nucléaire qui a brulé un mur, décomposant un passant dont il ne reste que la silhouette, comme pyrogravée sur la paroi. Cette première œuvre est à l’origine de toute sa démarche. A partir de ce moment il n’aura de cesse de porter une emprunte, une image emblématique du moment de l’Histoire où l’intervention humaine pouvait détruire des hommes mais aussi menacer l’humanité entière.

A l’origine on propose à Ernest Pignon Ernest une exposition sur le thème de la Semaine sanglante de la Commune. En préparant ce projet il découvre l’ampleur des espoirs et des utopies qu’avait levés cette première révolution populaire qui devait se terminer par un effroyable carnage. Il imprime 1000 sérigraphies de gisant qu’il colle sur les marches du Sacré Coeur pour commémorer le sanglant historique de la Commune de Paris en 1871. “Il fallait témoigner au ras du sol, réinvestir les lieux chargés d’histoire, dire la permanence des répressions de tous ordres”.

L’artiste s’oppose au jumelage de sa ville avec la ville du Cap en Afrique du Sud, alors capitale du racisme institutionnalisé. Sur le parcours des « festivités » qui célébraient ce rapprochement, l’artiste a collé des centaines d’images d’une famille noire parquée derrière les barbelés, « le cortège des absents ».

En 1975, l’artiste s’engage au côté du MLF pour dénoncer la campagne réactionnaire contre l’avortement dont le projet de loi était alors débattu à l’Assemblée Nationale par Simone Veil. A l’époque une campagne d’affichage particulièrement réactionnaire, illustrée par un fœtus, proclamait « l’avortement tue ». Ernest Pignon-Ernest a imaginé de retourner le slogan « oui l’avortement tue, mais d’abord des femmes ».

Cette œuvre fait particulièrement échos aux évènements contemporains avec l’expulsions de migrants. A l’origine de cette œuvre il y a deux choses. L’expulsion des parents d’Ernest Pignon-Ernest de leur logement à Nice, où il avait passé son enfance. D’autre part, durant cette période de 1975 à 1980, les nombreuses rénovations dans Paris. L’artiste est bouleversé par ces immeubles éventrés, cette mise à nu, cette projection aux yeux de tous de toutes les traces de l’intimité de la vie des gens. “Cette exhibition me semblait d’une grande violence, comparable à un viol”.

Les affiches sont placardées dans les lieux où Rimbaud avait circulé à Paris, elles semblent faire partie du mur. Elles ont été à l’époque très relayées par la presse. Cette image du poète a une longue histoire pour Ernest Pignon-Ernest. Depuis son adolescence il a cycliquement tenté de faire un portrait de Rimbaud sans y parvenir. L’image est imprimée en sérigraphie, en noir, simplement sur un papier très ordinaire, du papier journal récupéré des chutes de rouleaux des rotatives. On perçoit immédiatement ainsi le caractère éphémère et fragile du dessin.

A Martigues, au milieu de complexes sidérurgiques et pétroliers, surgit l’image de Prométhée, voleur de feu. L’artiste, qui s’est inspiré d’une photo étonnante de l’atomiste Oppenheimer sautant, fait le parallèle avec le feu et le nucléaire. L’image peut aussi bien se lire comme une chute que comme un envol.

Cette série de 80 sérigraphies a été réalisée à Naples par Ernest Pignon-Ernest entre 1988 et 1995. La plupart de ses œuvres s’inspirent de Caravage, sur le thème de la mort. Pour l’artiste, trois paramètres vont déterminer l’accrochage de ses œuvres. La lumière doit être compatible avec celle de son dessin d’origine. Pour “épidémie” les deux personnages s’engouffrent dans un passage sombre, le noir semble les aspirer dans le mur. Le sol : Ernest Pignon-Ernest choisi uniquement des murs devant lesquels le sol est recouvert de grandes dalles noires. Ces dalles font partie de l’histoire de Naples, elles sont réalisées avec de la lave du Vésuve, volcan tout proche dont la menace pèse sur la ville depuis des siècles. Pour que l’oeuvre s’intègre dans la ville, l’artiste utilise des détails de l’architecture.

Après la révolte de Soweto du 16 juin 1976, manifestation d’écoliers et de lycéens noirs réprimée dans le sang par la police blanche de l’apartheid, Ernest Pignon-Ernest reprend la photo d’un jeune adolescent dans les bras d’un homme et la transforme. Le mourant n’est pas une victime des manifestations mais un mourant du sida. “Les mères sont les pieta contemporaines qui nous regardent et accusent le monde de leur tragédie.”

En 2015, il rend hommage à Pasolini avec une mise en abyme du poète et réalisateur très controversé à l’époque et assassiné en 1975. Pasolini est installé à Certaldo, lieu d’origine du Décameron, qui lui a inspiré la plus belle facette de sa Trilogie de la vie. C’est un déclencheur pour Ernest Pignon-Ernest qui exprime par cette image toute la palette pasolinienne : le Décameron, c’est le sexe, l’amour, le corps, le peuple et la mort. Son oeuvre et la persécution dont il fut victime s’apparente emblématiquement à celle d’un martyre de son époque.