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Le Mans et le street art


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Pour moi, Le Mans c’est ma famille, c’est les 24 heures, c’est manger des rillettes, c’est se retrouver le dimanche au marché des Jacobins, mais c’est aussi le Festival Plein Champ…

Le “Festival de street art Plein champ” est un incontournable au mans depuis 2019. Il se déroule le premier week-end de juillet chaque année au Parc du Gué de Maulny, en bord de Sarthe. Au programme de cette 6ème édition : 42 artistes français et internationaux, réalisation des fresques en direct, performances musicales.

SEB BOUCHARD – Nantes

Peintre et muraliste, ce Nantais revisite et popularise l’art du portrait en en hybridant ses modèles de divers détails (floral, animal, architectural…), en les dotant d’appendices empruntés à d’autres genres, cultures, esthétiques… procédé qui pousse le regardeur à questionner le rapport de l’homme à son environnement naturel et culturel. A travers les diverses références picturales et la multiplicité des médiums, il essaie à sa manière de dépasser le clivage entre art populaire et art savant. De Nantes à l’Afrique en passant par l’Amérique, en intérieur comme en extérieur, il impose un style unique et puissant, qui assume ses diverses références à la peinture classique, aux arts graphiques, à la pop culture…

ARKANE – Montpellier

Arkane est un artiste pluridisciplinaire originaire d’Avignon qui vit à Montpellier. Il évolue et avance dans trois domaines bien distincts : la Photographie, la Peinture, le Street-Art. Sa matière préférée est le bois. Quel que soit le domaine, sa finalité reste la même : obtenir une image. Un peu voyeuriste, il s’inspire du cinéma et de la culture rétro. Sa passion pour le septième art, tout particulièrement pour les séries B, se traduit dans ses créations par des choix de lumière et de cadrage. Il explore ainsi les tabous, les angoisses, les violences de notre monde dans une tonalité à la fois poétique et sombre.
Arkane déploie aujourd’hui son univers unique au-delà de nos frontières, jusqu’aux Etats-Unis et au Mexique.

SHANE – Paris

Ses inspirations tout aussi classiques qu’urbaines s’appliquent à tout type de supports et de formats, de la feuille A4, à la tapisserie, jusqu’aux immeubles de plusieurs étages ou la rue dans son aspect le plus sauvage. Sa palette graphique variée (lettrages graffiti mélangés à des atmosphères art-éco aux airs de vieilles affiches ou gravures du siècle dernier) lui permet de jongler avec les codes du classicisme et du futurisme. Il a collaboré très tôt avec les plus grands équipementiers sportifs (Nike, Puma) ou les plus grandes et prestigieuses maisons de luxe telles que Bulgari ou Louis Vuitton, pour ne citer qu’elles. Ce style si personnel lui confère une renommée grandissante dans la scène street art et graffiti internationale.

MOJITO FRAISE – le Mans

Artistes reconnues de la scène artistique mancelle, Mathilda et Laura, qui forment ce duo, sont des piliers de Plein Champ. Elles multiplient les expériences et talents : street artistes, graphistes, illustratrices… Engagées dans la cité, le duo Mojito Fraise affiche fièrement ses valeurs humanistes et donnent à la femme une place artistique centrale. Ici pour Plein Champ : «  Nous avons envie de célébrer le vivre-ensemble avec ces Marianne multiculturelles »  mais à la place des bonnets phrygiens on retrouve un entrelacs de fleurs poétiques, marque de fabrique du duo.

CLAIRE EMOND – Le Mans

Formée aux beaux-arts du mans, Claire Emond réinterprète les images principalement scientifiques ou naturalistes, pour créer des compositions personnelles abstraites construites autour de formes géométriques, en jouant avec les contrastes du noir et blanc. 

CAMILLE GENDRON – Paris

« Entre graffiti, histoire de l’art et goûts personnels, je mène un travail de recherche technique et théorique basé sur le principe dynamique de la peinture en aérosol et sur son impact sur le geste. »

Après des débuts de graffer en 2016, cette artiste réalise des composition géométriques complexes. « Lors de mes expérimentations picturales débutées dans le cadre de point, ligne, plan, sans contact, j’ai été marquée par l’importance du chaos généré par le système dynamique de la spray… cette technique de contrôle chaotique s’est révélée être la méthode fondamentale de ma pratique ». Je vous conseille vivement de consulter son site qui détaille sa démarche artistique complexe.

WILLY BIHOREAU – Le Mans

Depuis 20 ans, Willy Bihoreau fusionne les techniques traditionnelles et numériques pour peindre un monde postapocalyptique, sombre, angoissant mais aussi fascinant. « Ma vie, c’est l’expression artistique, mais cette expression est aussi un exutoire, le regard sur l’humanité est trop lourd à porter sinon. ».

SOPHIE MESS – Devon (UK)

Sophie Mess, artiste britannique autodidacte, a appris aux côtés de talentueux artistes et a réalisé des peintures murales pour des clients renommés comme Burberry et Microsoft. Elle crée des œuvres d’art inspirées de la botanique, cherchant à capturer la beauté et la joie de la nature de manière ludique et imaginative. Entre Londres et la campagne du Devon, elle trouve son inspiration dans les paysages variés qui l’entourent, et son travail a été exposé à travers le monde, de l’Italie au Kenya, en passant par le Brésil et l’Autriche, en plus d’être largement présent au Royaume-Uni.

RESKATE – Barcelone

Collectif espagnol formé par Maria Lopez et Javier de Riba. Leur parcours artistique est marqué par une remise en question permanente de leur style à chaque nouveau projet, mettant en avant l’esthétique, les techniques et les matériaux utilisés comme des moyens de transmettre des messages souvent cachés dans leur œuvre (peinture phosphorescente). Leurs sujets, souvent liés à l’environnement et à la culture locale, racontent des histoires et des faits marquants. À travers leur art, ils cherchent à sensibiliser et à engager le spectateur dans une réflexion sur les enjeux sociétaux et environnementaux.

GREMS – Biarritz

Invité d’honneur du Festival, Grems, également surnommé Miki Grems ou Supermicro est un artiste renommé et multidisciplinaire, que ce soit dans la musique ou dans l’art graphique. Avec son style unique ancré dans l’univers Hip-Hop, il dépeint notre époque pour nous amener à réfléchir sur notre devenir.

Je vous invite à consulter les sites de tous ces artistes qui vous permettront d’en connaitre plus sur eux. Le street art n’est pas un art mineur, il nous révèle chacun selon nos moyens et nous rend plus grand, dans la ville ou les quartiers…

Lee Miller : l’histoire d’un destin


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La vie n’est qu’une histoire de rencontres, le talent qui nous appartient, dans ces moments éphémères est de les transformer pour s’écrire un destin… Cela s’applique bien à Lee Miller qui a su saisir toutes les opportunités et c’est pour cela que je ne vais pas m’épancher sur sa biographie et en venir à sa destinée.

Le travail du photographe me semble est de s’oublier pour mettre en avant sa pensée, son sentiment sur les évènements, s’engager en résumé… En cela, la photo de Lee Miller, à la fin du mois d’août 1945 reflète bien ce sentiment : ce n’est pas une photo qu’elle a prise, mais une photo sur laquelle elle se trouve. En effet, elle se met en scène dans une baignoire, mais pas n’importe laquelle, celle d’Hitler, appartement auquel elle a eu accès de son retour des camps de Dachau. Cette photo est prise par son ami David Sherman, photographe de guerre comme elle. La complexité du message de la mise en scène de la photo mérite d’être détaillée : la baignoire est celle d’Hitler sur laquelle elle a positionné une photo officielle du personnage, sur la droite est positionné une statue représentant l’image d’une représentation féminine idéale du régime mazi. Mais le plus signifiant est la présence de ses bottes maculées de boue. Cette boue qui ne vient pas de nulle part sur ses chaussures, mais du camp de concentration de Dachau, qu’elle vient de découvrir, dont elle vient de prendre des photos horribles, tandis qu’Hitler mettait fin à ses jours dans son bunker à Berlin.

Après, d’où vient elle, peu importe… Son histoire est une histoire de rencontres, de “culot” et de volonté.

Première rencontre : Condé Nast, le célèbre éditeur de magazines. Il l’a sauvée d’un accident de circulation et, impressionné par sa beauté, l’introduit dans le monde du manequinat et ainsi elle travaille rapidement pour Vogue. Après cette expérience new-yorkaise Lee Miller décide de passer de l’autre côté de l’objectif : “je préfère prendre une photo qu’en être une”. C’est un tournant dans sa vie et elle démarre une carrière de photographe.

Deuxième rencontre : Man Ray, en 1929, qui a 17 ans de plus qu’elle est qui est déjà une figure influente du mouvement surréaliste. Man Ray ne prend pas d’étudiants pour étudier la photographie, par en vacances à Biarritz. Peut importe Lee lui répond “moi aussi je pars avec vous”… son charme agit, elle devient son apprentie et sa maitresse, sa muse.

Troisième rencontre : sa rencontre avec Aziz Eloui Bey, en 1934, riche fonctionnaire égyptien qui l’embarque au Caire et qui n’a pas un rôle majeur à mon sens, même si il lui permet de prendre du recul avec la photographie et se révèle comme un point de bascule dans sa vie pour vraiment embrasser le métier de photographe. Mais pas n’importe lequel…

Quatrième rencontre : Audrey Withers, rédactrice en chef de Vogue, avec laquelle Lee Miller a développé une relation étroite au début de la seconde guerre mondiale en la mandatant “journaliste de guerre” pour le journal auprès de l’armée américaine. Cette relation a définitivement changé l’image de Vogue, faisant passer le magazine de luxe à une source d’information sérieuse, ce qui propulsa Vogue dans une ère moderne. Audrey Withers a pris des décisions très différentes de la ligne éditoriale de Vogue en publiant des photos choquantes des camps de concentration prises par Lee Miller. Ainsi, elle a contribué à créditer le rôle de Lee Miller en tant que journaliste de guerre et a ouvert la voie à d’autres femmes.

Sa découverte des camps de concentration restera pour elle un choc qu’elle n’a pu dépasser.

À la fin de la guerre, Lee Miller poursuit sa collaboration avec Vogue, couvrant la mode et les célébrités. Probablement atteinte de ce qu’on nomme désormais stress post-traumatique, les atrocités dont elle fut témoin en Allemagne la hantent et la précipitent dans la dépression et l’alcoolisme. En 1947, elle rentre en Grande-Bretagne, où elle s’installe dans la campagne anglaise avec Roland Penrose, où elle vivra jusqu’à la fin de sa vie. Mais elle entame alors le dernier chapitre de sa vie. Elle se marie et donne naissance à un fils, produit quelques photos, puis le silence… La photographie n’est alors presque plus qu’un souvenir, une passade qu’elle évoque peu, sinon qu’elle minimise. Si elle fait parler d’elle dans les magazines, c’est pour sa nouvelle passion, la cuisine. Elle meurt d’un cancer en 1977. Son fils, Anthony Penrose, a fondé les archives Lee Miller dans le Sussex et a publié plusieurs livres sur la vie et l’œuvre de sa mère. Les archives de Lee Miller sont visibles ici : http://www.leemiller.co.uk/


Saype – en 10 oeuvres


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LAND ART

J’aime les artistes qui sont “ancrés” dans notre monde. Guillaume Legros, artiste franco-suisse, dit Saype, de la contraction de “say” (dire) et “peace” (paix) nous parle de celui-ci. Il nous permet de nous affranchir des galeries d’art et de la rue en nous offrant des oeuvres qui interagissent avec la nature et qui sont éphémères. Il pratique savamment l’anamorphose en jouant avec la perspective des paysages mais pas que… En effet nombreux artistes pratiquant le land art modifient le paysage en assemblant des matériaux naturels… Ce n’est pas son “credo” ! Saype nous délivre un message puissant dans chacune de ses oeuvres. Il déclare vouloir“attirer l’attention des gens et influencer les mentalités sans laisser de traces dans la nature”. Je tiens à préciser que les produits qu’il emploit sont 100% dégradables.

01 – Beyond walls Project- Le projet de toute une vie

Step 1 : Paris

En 2019, Saype entame un projet d’envergure mondiale intitulé “Beyond Walls” qu’il initie à Paris, sur le Champ de Mars, au pied de la Tour Eiffel. Son ambition : créer symboliquement la plus grande chaine humaine au monde, dans plus de 30 villes sur plusieurs années. Son but est d’inviter les peuples à l’entraide, la bienveillance et le vivre ensemble, pousser les êtres humains à franchir les murs qui les séparent ou les enferment dans des compartiments mentaux ou géographiques. Saype : “Ce n’est qu’ensemble, main dans la main, que nous pourrons surmonter les plus grands défis de notre temps”.

Après Paris, Genève, Berlin, Ouagadougou, Yamoussoukro, Turin, Istanbul, Cape Town, Ouidah, Dubai, Venice, Belfast, Rio de Janeiro, Brumadinho, Montreal, Defne, Vilnius, le Caire…

Le message de Saype, pour ce projet à travers le monde : “solidarité, entraide, dépassement des frontières géographiques ou sociales”.

À chaque nouvelle étape, Beyond Walls poursuit ce même message de bienveillance et de connexion humaine. En peignant des mains géantes s’étreignant au sol, Saype souhaite incarner visuellement le lien qui unit les humains, quel que soit le lieu. À Vilnius, cette symbolique prend une résonance particulière, car c’est précisément ici qu’en 1989, plus de deux millions de personnes se sont unies pour former la Voie balte, une chaîne humaine reliant Vilnius, Riga et Tallinn, en faveur de l’indépendance des États baltes. Cette action pacifique reste, à ce jour, l’une des plus grandes manifestations de solidarité humaine de l’histoire.

02 – Message from future – 2019

Saype peint cette fresque en soutien à l’association SOS Méditerranée. “Cette oeuvre éphémère nous rappelle simplement que les migrants ont un visage que chacune et chacun doit pouvoir regarder en face… j’espère que ce message, délivré au coeur de la ville de Genève internationale aura une certaine résonance à un moment où la montée des populismes en Europe prend une tournure inquiétante” Guillaume Barazzone (conseiller administratif de Genève).

Tout le paradoxe de son oeuvre réside dans le fait que son art est éphémère mais qu’il reste ancré dans nos mémoires. Depuis le lancement de son projet, Saype a peint ces mains jointes à Paris, Berlin, Ouagadougou, Istanbul, le Cap… Le message est universel, c’est ce qui crée sa force et sa longévité.

03 – Beyond crisis – 2020 – Leysin Suisse

En période de pandémie mondiale, Saype s’exprime : “J’ai fait cette oeuvre dans un objectif d’apporter un peu d’optimisme dans un moment qui, je crois, est assez dur au niveau du sentiment général qui règne. L’idée était de pouvoir donner un peu d’ouverture sur le monde et aussi de rappeler les choses qui me semblent essentielles en période de crise, à savoir l’entraide, la bienveillance et finalement l’idée de se serrer les coudes, même si on ne peut pas se toucher, dans un moment qui est compliqué pour tout le monde”.

04 – All of us – 2023 – Genève Suisse

Il y a 25 ans, Handicap International avait dévoilé ce siège à trois pieds pour représenter les dégâts causés par les armes sur les civils, notamment les mines antipersonnel. En 2023, Mandaté par Handicap International la fresque de Saype, place des Nations, “nous tous” vise à soutenir la lutte contre les bombardements de civils. Selon Saype “l’art a toute sa place pour relayer un message dans les débats de société et face aux tensions politiques”.

05 – World in progress jardin de l’ONU Genève – 2020

Cadeau de la Suisse à l’occasion des 75 ans de la Charte des Nations Unies, World in Progress est une ouverte poétique et écologique qui évoque la construction collective du monde de demain, “l’avenir que nous voulons”. Selon l’artiste “l’écologie doit être au centre de notre réflexion sur notre lien au monde et à la nature… c’est ensemble que nous devons réfléchir sur le monde de demain.”

06 – World in progress – 2021 – New-York

Pour célébrer le 75ème anniversaire des Nations Unies, la Suisse a offert une réplique de la fresque créée en 2020 à Genève, à son homologue américain. Les ambitions de cette oeuvre selon Saype : “rappeler aux générations actuelles leur devoir à l’égard des générations à venir, celui d’une paix entre les nations, qui ira de pair avec la préservation du patrimoine environnemental mondial”.

07 – The sea cleaner – 2021 – Suisse

En 2021, Saype réalise cette oeuvre dans les vallées de la Caquerelle, en Suisse, au profit de The SeaCleaners qui combat la pollution plastique dans les océans. “Je trouve ça intéressant de créer une oeuvre, ici, dans une région très terrestre, pour soutenir une association qui va aider à dépolluer les océans. Cela permet de rappeler que les océans et la terre sont étroitement liés: les déchets jetés à terre vont forcément terminer dans les fleuves et autres, donc pour moi la logique est claire.” Les bénéfices de la vente de 200 lithographies de l’oeuvre ont été reversés à l’organisation pour ses actions en faveur de la dépollution des océans.

08 – Un tissu social – 2022 – Roubaix-France

Au sein du festival URBX de Roubaix, dans le nord de la France, Saype rend hommage au passé textile et à la communauté roubaisienne. Petit rappel historique… Après un âge d’or au début du XXe siècle, l’industrie textile se maintient durant l’entre-deux-guerre dans la région et connaît des restructurations importantes après 1945 avant d’entrer dans une crise grave à la fin des trente glorieuses. La cause principale de cette crise est l’émergence d’une production textile massive dans différents pays du monde, notamment en Asie. Seules subsistent aujourd’hui sur le territoire des productions hauts de gamme ou faisant appel à des technologies de pointe.

09 – Encordés – 2023 – La Plagne-France

Quel beau message : deux enfants qui unissent leurs efforts pour gravir une montagne et ouvrir la voie. Le message est qu’ils doivent collaborer, chacun ne peut avancer sans l’autre. S’unir pour définir l’impossible, tel est le message de Saype.

10 – Etoile polaire – 2024

Dans les oeuvres éphémères de Saype, les enfants sont au coeur de ses représentations, dans le sens ou ils sont notre avenir pour transmettre des messages sur l’union entre les peuples, la préservation de l’environnement, la transmission intergénérationnelle…

C’est au coeur des Alpes vaudoises que Saype réalise cette fresque éphémère, visible depuis le sommet du Chamossaire. “Le cairn est un point de repère pour guider les randonneurs en montagne, c’est une création avec les éléments naturels qui font écho à mon travail de land art”.

Millo en 10 oeuvres


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SERIE STREET ART

J’aime les artistes qui nous parlent de notre monde. Francesco Camillo Giorgino aka Millo, muraliste, né en 1979, nous propose une réflexion sur notre environnement urbain, dans ce sens il est engagé. Ses fresques sont facilement identifiables : omniprésence du noir et blanc, rares touches de couleur, fonds d’immeubles enchevêtrés, personnages disproportionnés… Mais derrière tout cela se cache la dénonciation de la réalité urbaine de notre temps, toujours métaphorique et poétique. Millo fait non seulement le procès des urbanistes et architectes, mais aussi celui de la classe politique, complices des entreprises de constructions qui, au nom du profit, ne prennent pas en compte les besoins des habitants. Sa passion du dessin est le fil conducteur de toute son oeuvre, qui se révèle pendant son enfance et lors de ses études d’architecture en Italie, son pays d’origine.

01 – Concours B Art – Italie 2014

En 2014, Millo remporte de Concours B Art, ce qui lui donne l’énorme opportunité de réaliser 13 grandes fresques murales dans la ville de Turin. C’est à ce moment qu’il acquiert une visibilité dans le monde du street art.

02 – “Backpack home” – Ascoli Piceno, Italie 2016

Millo réalise cette peinture murale lors du Festival Arte Pubblica. “Cette fois, mon personnage porte avec lui toute son histoire, ses souvenirs et ses racines. Je l’ai dessiné comme une maison sac à dos… L’histoire, les souvenirs, les racines, la maison, les amours sont ce que nous portons en nous, même si nous sommes loin ou forcés d’être loin”.

03 – “Childhood dream” – Shanghai, Chine 2016

Dans la culture chinoise, le poisson rouge est un symbole de l’excédent et de la richesse. Certaines légendes chinoises parlent d’une période de sécheresse qui aurait pris fin lorsque le dernier poisson rouge du monde aurait sauté hors d’un puit. “Goldfish ne représente pas seulement la fortune, mais la notion qu’il est possible pour tout le monde d’atteindre ce qu’il veut”.

04 – “Blind” – Bonito, Italie 2016

Millo a réalisé cette fresque pour “Impronte 2016”, évènement organisé par le Collectif Boca, en collaboration avec la Fondation Salvatore Ferragamo, natif de Bonito. “Chaque artiste s’inspire d’un modèle de chaussure de Ferragamo. J’ai été inspiré par les chaussures arc-en-ciel, modèle conçu en 1938 par Ferragamo pour Judy Garland alors qu’elle interprétait Dorothy dans Le magicien d’Oz.”

05 – “Rivoluzione” – St Petersbourg, Russie 2017

En italien, le mot “rivoluzione” a deux significations. La première exprime un changement complet et soudain, la seconde exprime la rotation d’un corps céleste autour d’un autre. Ici Millo a voulu exprimer le deuxième sens en représentant une série de cercles qui traversent le personnage central qui, à l’image d’une planète vit des “révolutions” successives dans sa vie. Le message que Millo veux donner ici est la nécessité, pour chacun, de trouver sa propre révolution personnelle.

06 – Free art – Canada 2018

Millo réalise ici sa première fresque à Montréal qui fait référence à la culture Québécoise : la densité de la ville, la densité du trafic aérien, les food trucks de rue. Il souligne ici le rôle primordial que joue l’art et la culture dans la vie des habitants des villes.

07 – “Manipuler avec soin” – Casablanca 2019

Suite au ravalement de façade de l’immeuble du quartier Derb Omar, cette fresque de Millo a été effacé à peine un an après sa réalisation lors du Festival Sbagha Bagha.

Millo partageait sa déception et son indignation dans Maroc Hebdo : “Vous savez, quand on travaille dans le «Street art», on intègre ce risque et on peut s’attendre à ce genre de mésaventures. Toutefois et malheureusement, j’ai remarqué qu’au Maroc, voir disparaître ce type d’oeuvres est plus courant que dans d’autres pays. Les gestionnaires de la ville de Casablanca doivent comprendre qu’il s’agit d’une ressource et non seulement d’un investissement à court terme. Casablanca est une très belle ville et avoir autant de «Street art» ne peut que contribuer à attirer davantage de touristes. Ce type d’art permet également d’embellir certaines zones qui sont délaissées urbanistiquement parlant. Et ça, je pense que les Marocains le savent déjà”. En effet, les marocains se sont mobilisés sur les réseaux sociaux pour dénoncer cet acte et montrer leur engagement et leur respect envers cette forme d’art.

08 – “Le coeur avant tout” – Italie 2020

Millo, lors de la pandémie de Covid, crée une campagne de financement en mars 2022 pour recueillir des fonds dans la région de Pescara dont il est originaire. “Il est urgent d’acheter du matériel, des machines ainsi que tous les équipements pour la sécurité des soignants travaillant en soins intensifs… Les fonds collectés (en achetant le print) seront directement reversés à l’hôpital Santo Spirito.”

09 – Série “At the crack of dawn” – Los Angeles 2021

Dans le cadre du “Thinkspace Projects”, Millo réalise plusieurs fresques avec son style bien reconnaissable. Ses personnages surdimensionnés, perdus dans des décors architecturaux austères, incarnent l’état de transition entre le sommeil profond et l’éveil. Les seules touches de couleur mettent l’accent sur les personnages, la nature, les animaux, le système solaire. Selon Millo : “Je capture les sentiments inconscients passés à travers la brume de l’ombre jusqu’à l’aperçu de la lumière, façonnant ce qui est silencieux”.

10 – Festival “Walls can dance” – Hambourg, Allemagne, 2022

Pour le Festival Walls Can Dance, Millo a créé cette fresque sur un bâtiment récemment construit par une ONG qui soutient, depuis plus de 60 ans, des personnes souffrant de problèmes de dépendance et qui aide les sans-abris ou les réfugiés, premières victimes de l’inflation du prix des logements. Pour Millo : “Accueillir est un acte d’amour”.

Zhang Xiaogang


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“Portraits de l’âme chinoise moderne”

Zhang Xiaogang, né en 1958, en Chine est un peintre symboliste et surréaliste. Il est très célèbre pour sa série “Bloodline” commencée en 1993. Ses tableaux autour du concept multiforme de “famille” s’inspirent des photos de famille de la période de la Révolution Culturelle. Depuis les années 2000, Zhang Xiaogang essaie de se réinventer avec de nouvelles créations bien différentes. Il a déclaré : La série Bloodline est comme un sort magique qui aveugle les gens. Rien d’autre que j’ai fait n’a reçu le même niveau d’attention”.

SA SERIE “BLOODLINE : The big family”

“La série Bloodline représente l’une des périodes les plus importantes et un tournant dans ma carrière artistique”

L’idée de famille a changé avec la création de la République populaire de Chine. Une nouvelle pratique du collectivisme a été fondée et de nombreuses personnes ont lutté dans un monde qui donnait la priorité au pays et considérait l’État comme une nouvelle sorte de famille. Avec cette série de tableaux Zhang Xiaogang représente sans fin une famille “standardisée” en proie à une quête de la place de l’individu au sein d’une société chinoise déshumanisée.

En voyage en Allemagne au début des années 90, Zhang Xiaogang dit avoir été influencé par le travail de l’artiste Gerhard Richter. En interview, l’artiste déclarait “Richter a regardé les photos et a vu leur histoire et leur signification, ce qui m’a beaucoup inspiré. J’ai commencé à prêter attention à l’histoire, à la culture et à l’esthétique derrière les images et j’ai distillé ces choses dans mon propre langage artistique”

“Genesis Number One” – “La naissance de la République” – 1991

Pour Zhang Xiaogang, tout a commencé en 1991 avec la création de ce tableau. Il utilisait pour la première fois la photographie dans son processus de peinture : “c’est l’étincelle qui m’a donné un indice et une raison d’utiliser des photos dans ma future pratique”. En triant de vieilles photos, l’artiste est tombé par hasard sur une vieille photo de membres du Parti communiste pendant la République de Chine et a décidé d’en faire l’arrière plan “historique et culturel” de son tableau.

Il commence véritablement à se consacrer à sa série bien connue à partir de 1993. Avec “Trois camarades”, l’artiste ne peint pas une famille chinoise standard mais des “camarades” appartenant à la grande “famille révolutionnaire” au service du grand Timonier Mao, où tous les individus étaient frères et soeurs, indépendamment des liens familiaux.

Avec “Big family 9” Zhang Xiaogang s’est inspiré d’une photo de famille montrant ses parents et son frère aîné. Sur de nombreuses toiles l’enfant est représenté en rouge pour symboliser “Rouges de deuxième génération”, le produit de la Chine nouvelle. Il faut voir aussi dans ces représentations que chaque famille détient des souvenirs personnels mais aussi que chaque famille détient les souvenirs de tout un peuple.

Zhang Xiaogang utilise dans ses compositions des conventions traditionnelles chinoises : il utilise une lumière dramatique et des fonds neutres pour idéaliser ses sujets. Mais ses personnages sont peints avec une finition nacrée rappelant la porcelaine, ce qui procure un sentiment de nostalgie. Il se dégage de ces représentations une lumière douce que l’on peut observer dans les vieilles photos, ce qui donne un sens à l’histoire qui veut être racontée et laisse transparaître une indéniable poésie.

En 2012-13 Zhang Xiaogang aborde dans une nouvelle série de toiles les relations complexes qu’il entretient avec sa famille. Les personnages représentés (père, mère, enfant) semblent ensemble mais désespérément seuls. Par la suite l’artiste va créer une série de portraits “individuels” comportant des marques translucides étranges, comme des taches de naissance.

SES SCULPTURES

Zhang Xiaogang a récemment commencé, en 2007, à recréer ses anciens personnages de la série “Bloodline” mais en trois dimensions. Malgré le succès et les effets de “Bloodline” , les œuvres les plus récentes de Zhang trouvent un écho modéré auprès de son public. Les sculptures, en bronze, expriment le besoin de raconter des histoires entre les membres de la famille et évoquent des sentiments de relations humaines fondamentales.

SES NOUVELLES CREATIONS

Dans ces œuvres récentes, une nouvelle dynamique de composition a émergé à travers les figures. Dans la précédente série de portraits figuratifs de l’artiste, les sujets sont présentés en groupes. Dans ces nouveaux portraits, une puissante apesanteur ou instabilité se dégage. Les personnages dérivent sur la toile, projetant un sentiment d’isolement et d’aliénation par rapport à leur environnement. L’artiste a introduit des compositions de collage dans sa pratique, déchirant et superposant le papier en œuvres texturées qui mettent l’accent sur la nature fragmentaire de la mémoire. La technique du collage se confond avec l’acte de peindre, les deux présentant des exécutions correspondantes de la création à la fois physique et cérébrale. La composition tant technique que figurative des œuvres reflète la vaste interrogation de l’artiste sur la nature de la peinture en tant que manifestation physique de l’inconscient et en tant qu’interprétation de la mémoire individuelle et collective.

SA NOUVELLE IDENTITE PICTURALE

En 2012, Zhang Xiaogang commence une nouvelle série de toiles très surprenantes : sans aucun personnages alors que tout son art reposait avant sur ce principe. L’artiste nous présente des espaces vides et nous invite dans son espace privé. Pour autant nous ne ressentons pas un apaisement dans ce travail, les toiles sont manifestement hantées par le vide et les ombres du passé même si les branches de fleurs de pruniers, souvent présentes dans ces toiles, symbolisent une promesse d’espoir et du printemps à venir. L’absence de figure humaine rend la symbolique des objets présents encore plus significative et intense. Il conserve néanmoins les éléments essentiels utilisés précédemment : les tâches de lumière, les lignes géométriques, le style révolutionnaire culturel standard (avec les vêtements). Il trouve ici un nouveau langage pour réincarner tous les éléments de son oeuvre dans des compositions sur toiles qui pourraient être des installations.

Amnesia and memory

SA REPONSE A LA PANDEMIE

Zhang Xiaogang a créé cet autoportrait en avril 2020, alors qu’il était confiné avec son épouse et que la Chine luttait contre le virus. Selon moi, la cloche fournit une métaphore de l’isolement psychique et de la dépression. Le chien masqué, en équilibre précaire sur un piédestal transmet ce que Zhang Xiaogang a décrit comme “le sentiment d’impuissance”

Avec “Castle”, créé aussi en 2020, l’artiste nous plonge dans un rêve onirique. Au centre Zhang Xiaogang juxtapose deux bâtiments jaunes d’époques différentes (typiques des années 50 et 90 en Chine) et accentue ainsi l’absurdité de l’édifice. Les scènes et objets au premier plan sont tout aussi absurdes et évoquent “un état de rêve lié à l’étrangeté de vivre avec la distanciation sociale que nous adoptons tous pendant cette pandémie”. Les objets symboliques représentés expriment selon l’artiste : “certains de mes sentiments intérieurs pendant cette période de pandémie mondiale, une expérience divisée, contradictoire, absurde et même terrifiante qui me frappe constamment dans la réalité”.

L’artiste renoue avec le jeu entre le réel et l’imaginaire dans l’espace symbolique de la mémoire, qu’il avait expérimenté avec ses dessins de fantômes “Ghost”, en 1984 au début de sa carrière. A cette époque, en proie à l’alcoolisme et à la dépression, il avait été interné et avait dessiné cette série de seize dessins, sorte de draps froissés fantomatiques. En 2007 il déclarait à ses étudiants : “ils sont tous sur la mort (dessins), la maladie et le désespoir, la signification de l’existence”.

Je me réjouis que Zhang Xiaogang se soit “libéré” de ses portraits qui lui ont valu tant de succès et de fortune. Aujourd’hui, en renouant avec ses vieux démons il semble contradictoirement “apaisé” dans ses interviews d’avoir trouvé comment concilier dans son oeuvre l’histoire complexe de son pays, avec un degré magistral de symbolisme, et sa réflexion sur le sens de l’identité dans un sens plus large et non plus réduit à la famille.

Yan Pei Ming


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Yan Pei Ming, né en 1960 à Shanghai, a grandi pendant la grande révolution culturelle maoïste prolétarienne et a travaillé comme peintre de propagande sous le régime maoïste. Plus tard, il fait partie du premier groupe d’artistes à fuir la Chine en 1980. Avec de grandes attentes, il arrive en France pour étudier les Beaux-Arts et obtient un diplôme de l’Ecole des Beaux Arts de Dijon. Ce changement géographique, culturel et artistique a eu un impact considérable sur son travail. L’artiste est connu pour utiliser un pinceau long de la taille d’un balai pour créer ses oeuvres monumentales, combinant le noir et blanc et le rouge plus rarement, rappelant les couleurs traditionnelles de l’art chinois.

SA DECONSTRUCTION DE LA PROPAGANDE

Ancien peintre officiel du régime, Yan Pei Ming, dès 1987, met en perspective ses années passées en Chine et son profond dégoût pour son dirigeant Mao. 

Il s’inscrit dans une tradition « européenne » du portrait tout en y révélant les codes de l’art de la propagande chinoise : des dimensions monumentales, des couleurs fortes (noir, gris, blanc et rouge). Il rompt véritablement avec sa pratique de portraitiste officiel par « le geste » : ses œuvres sont peintes dans la fulgurance d’une gestualité très physique et tendent vers l’abstraction. Ce qui est passionnant dans son travail, c’est sa mise en perspective de la représentation du père avec celle du Grand Timonier. Il crée ici une grande ambivalence de sens entre la figure emblématique du père politique, idole de l’inconscient collectif du peuple chinois, et celle de son père génétique qu’il qualifie « d’étranger ». Il semble opérer une assimilation entre les deux en représentant son père selon un modèle unique : l’homme le plus puissant, l’homme le plus têtu, l’homme le plus sage…

SA VISION DU POUVOIR

Depuis 2017, Yan Pei Ming travaille sur une série intitulée “Jeux de pouvoir”, que l’artiste complète chaque année. Selon lui : “C’est un exercice provisoire. Cette série est la constatation d’une époque donnée, dont je représente les figures qui détiennent un pouvoir, détention forcément éphémère. Un jour, “Jeux de pouvoir” comprendra peut-être 300 portraits… qu’on ne reconnaîtra pas forcément. Combien de personnes illustres sont-elles tombées dans l’oubli ? Qui se souvient encore du président qui a précédé Charles de Gaulle ? C’est pareil pour les artistes. Victor Hugo reste, mais combien d’écrivains oubliés pour un Hugo à l’oeuvre incontournable?”

SA QUETE HUMANISTE

« Plus j’avance, plus je me sens libre, plus j’ai envie d’exprimer un sentiment général d’humanité ».

L’exposition « l’homme qui pleure », au Musée des Beaux-Arts de Dijon, en octobre 2019, explore les émotions et la révolte ressenties par l’artiste face à la brutalité du monde et sa douleur face aux drames intimes et familiaux. L’artiste à genoux accueille le visiteur (2012), tête baissée, semblant demander pardon au monde qui s’écroule ainsi qu’à ses proches. Avec ses portraits de femmes voilées, sous les yeux ouverts de l’Oncle aveugle mort (2019), il interroge le monde sur l’enfermement sociétal et physique. Son obsession de la mort se révèle ensuite avec ses autoportraits en quatre saisons (2006) représentant la jeunesse, l’âge adulte, le gisant mort et la vanité (le crâne). Et la présentation des « pleurant », suite d’aquarelles d’après les 82 pleurants des cénotaphes des ducs de Bourgogne. Enfin, l’exposition rend hommage à sa défunte mère (2018) et à ses deux amis Xavier Douroux et Fabian Stech, récemment disparus.

SON ATTACHEMENT A LA CULTURE FRANCAISE

Lors de son séjour à la Villa Médicis, de 1993 à 1994, Yan Pei Ming représente « Les cent huit brigands ». il s’inspire d’un roman épique chinois très populaire « Au bord de l’eau », qui retrace la révolte de 108 brigands contre la corruption du pouvoir. « C’est un peu l’équivalent des ” Trois Mousquetaires » d’Alexandre Dumas en France. Je le connais par cœur. C’est une histoire passionnante, universelle : les personnages sont des archétypes qui reflètent l’étendue de la complexité de l’âme humaine. Mes 108 brigands se basent sur des personnes que j’ai croisées ».

SA RENCONTRE AVEC GUSTAVE COURBET

Yan Pei Ming découvre Courbet lors de ses études à Shanghai
« Tout le monde connaissait Gustave Courbet en Chine. Il était avant tout montré dans les revues artistiques comme un artiste révolutionnaire. Son image était très liée à celle de la Commune de Paris, mais je l’ai découvert véritablement en arrivant en France. J’ai été très impressionné par ses grands formats, commeL’Atelier du peintre et Un enterrement à Ornans, qui étaient alors exposés au musée du Louvre ; j’avais l’impression qu’on pouvait rentrer physiquement dans la peinture. C’est encore plus frappant dansL’Hallali du cerf, où les chiens apparaissent presque à taille réelle et se révèlent d’une vivacité incroyable ! Courbet donne à voir toutes les possibilités picturales qu’offre la peinture. »

A l’occasion du bicentenaire de la naissance de Gustave Courbet, en 2019, le Petit Palais à Paris, après l’exposition du Musée Courbet à Ornans, a présenté un face à face entre Yan Pei Ming et le maître qui montre combien il reste une référence pour les artistes d’aujourd’hui. L’exposition Yan Pei-Ming face à Courbet s’attache à traduire les multiples connivences artistiques entre ces deux peintres à quelque six générations d’écart. Point commun biographique tout d’abord : sans argent, moyen ni soutient critique, ils partent à la conquête de Paris. Un courage qui paye et qui les placera tous les deux comme des artistes reconnus. Point commun dans le choix des sujets « classiques » : des portraits, des nus, des paysages et des animaux. Chaque sujet mettant en lumière une démarche commune où l’histoire personnelle de chacun est largement évoquée. Point commun technique :  l’épaisseur de la matière de Gustave Courbet trouve un écho dans la brutalité gestuelle de Yan Pei Ming, favorisant le ressenti émotionnel. En réinterprétant les œuvres du grand maître, Yan Pei Ming amorce un questionnement vis-à-vis de la peinture classique tout en lui rendant hommage.

SA VISION DE LA PANDEMIE

L’artiste a dévoilé, en 2020, au Musée Unterlinden de Colmar, en France, un tableau sur le thème du coronavirus. Cette oeuvre s’inspire directement du retable d’issenheim, exécuté au début du XVIème siècle alors qu’une autre pandémie faisait rage, l’égotisme, ou “feu de Saint-Antoine”. Yan Pei Ming y est représenté en fossoyeur avec une tenue de protection et un masque chirurgical. Une oeuvre exécutée pour garder la mémoire de l’épidémie, selon le peintre : “dans 20, 30 ou 50 ans, le public aura peut-être oublié ce qui s’est passé. Cette toile est comme un arrêt sur image pour l’éternité”. Quand on demande à Yan Pei Ming s’il reste de la place pour l’espoir, il répond “La nuit n’est pas permanente. Le soleil vient toujours un jour ou l’autre. On reverra le jour”. Son oeuvre “Pandémie” ne sera pas vendue. C’est une question de décence pour lui qui ne s’imagine pas “se faire de l’argent sur le dos de ceux qui sont morts”.

“Je m’intéresse à ce caractère invisible, absent de l’homme dans son comportement, au fil des contextes, des circonstances et des événements, à l’humanité qui lui échappe : l’homme invisible dans son humanité. Je me suis intéressé à l’homme en général. Mon travail peut être considéré comme une sorte de portrait universel. Ce que je peins, c’est en fait l’humanité. Cependant, plus je crée des têtes , moins je comprends ces gens…”

Yue Minjun


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Né en 1962 à Daqing, Yue Minjun vit et travaille à Pékin. Il est considéré aujourd’hui comme une icône de l’art contemporain chinois. Il a étudié la peinture à l’Université Normale de Hebei et a obtenu son diplôme en 1989, date à laquelle la Chine a été secouée par les manifestations d’étudiants et leur répression sur la Place Tiananmen. “Mon humeur a changé à ce moment-là” a-t-il déclaré. “J’étais déprimé. J’ai réalisé l’écart entre la réalité et l’idéal, et j’ai voulu créer ma propre définition artistique, par laquelle il pourrait y avoir une rencontre avec la vie sociale et l’environnement social”. On perçoit dans son travail l’influence Ses tableaux parlent de souffrance, qu’il s’agisse de souffrance personnelle ou de souffrance de la culture contemporaine. On perçoit dans son travail l’influence d’un autre artiste de sa génération, décédé en 2017, Geng Jianyi, qui avait aussi “exploré” le rire dans ses créations. Nous aborderons son travail dans un prochain post.

SON RIRE COMME IDENTITE

Yue Minjun n’est pas toujours à l’aise avec la façon dont sont travail est analysé. L’énigme envoûtante de ce visage rougeâtre (le sien) peint inlassablement, avec un grand rire et les yeux fermés par la tension hilarante, est sujette à une multitude d’interprétations dans le monde de l’art. Les critiques chinois l’ont identifié très tôt comme un membre de l’école du “réalisme cynique”, ce que réfute l’artiste. Ses autoportraits ont été décrits par le théoricien Li Xianting comme « une réaction auto-ironique au vide spirituel et à la folie de la Chine moderne”.N’oublions pas que Yue Minjun appartient à la génération de ces artistes meurtris par la répression militaire de la Place Tiananmen et il ne cesse depuis de dénoncer les dérives de la société chinoise. Contrairement à son compatriote Ai Weiwei, Yue Minjun n’utilise pas l’arme de la provocation mais celle de la dérision et de l’ironie.

Le rire de Yue Minjun nous apparaît comme une parodie flagrante des affiches de propagande pendant la période de la Révolution Culturelle qui montraient des gens heureux en train de rire, le contraire de la réalité de l’époque. Mais ici l’artiste manie aussi la parodie de lui-même puisqu’il s’agit d’autoportraits, ce qui lui donne une plus grande marge de liberté d’expression : “Je ne me moque de personne d’autre, car une fois que vous vous moquez des autres, vous avez des ennuis…”

Le rire de Yue Minjun peut nous apparaître aussi comme une volonté de rester optimiste dans une période où les Chinois désespéraient de pouvoir un jour se libérer des carcans du Parti communiste. Le rire, substitut de la parole libre, lui a permis d’éviter la censure médiatique, les dirigeants chinois n’ayant pas compris son message.

SES BLESSURES PERSONNELLES

Yue Minjun a peint cette toile “Sky” en 1997, suite au décès de son père dans un accident de voiture, en quelque sorte pour partager son deuil. Cette toile reprend tous les codes esthétiques et symboliques de l’artiste. Le ciel bleu (élude la gravité du sujet), le rire (révèle l’impuissance), les corps tordus (symbolisant la peine et la folie), les oies (volatiles majestueux dans la tradition chinoise qui volent vers l’ouest lors d’un décès).

SA CRITIQUE DU POUVOIR

Yue Minjun a détourné de nombreuses toiles empruntées à la culture classique chinoise ou aux affiches de propagandes sous la dictature de Mao. Après les évènements de 1989, les artistes restés en Chine et qui sont très sévèrement épiés et contrôlés, on du trouver des “stratégies” pour contourner la censure. Ainsi, Yue Minjun représentera inlassablement des chinois à son image, éternellement heureux… L’artiste délivre aussi ce message aux autorités chinoises : “La vitesse, la compétition, synonymes de déséquilibre, engendrent un sentiment d’abandon et d’isolement chez l’individu, mauvais présage pour l’évolution d’une société dans son ensemble”.

Avec “The sun” réalisé en 2000, Yue Minjun reprend les codes de la propagande maoïste : le soleil levant, et à la place de la figure du Grand Timonier, celui de l’artiste démultiplié, évoquant le visage des paysans, ouvriers et soldats affichant des sourires “de propagande maoïste”. Mais ici, le rire n’est pas synonyme d’épanouissement serein auquel voudrait faire croire le régime chinois, mais plutôt un rire forcé, dément. Clairement une provocation envers les autorités.

Avec “Water” et “Memories n°4”, toiles peintes en 1992, Yue Minjun adresse un message à son peuple et aux dirigeants : le pouvoir chinois est partout, même dans votre tête. Dans “Water” Mao nage souriant dans la tête du personnage et dans “Memories n°4” le système politique et culturel occupe toutes les pensées du portrait.

La toile d’origine, “The Founding Ceremony of the Nation” de Dong Xiwen est une toile qui commémore la prise de pouvoir de Mao et du Parti Communiste Chinois. Cette toile a constamment été modifié, depuis sa création, car tout les protagonistes présents derrière Mao qui se sont ensuite détournés du pouvoir on été effacé de la toile, tout comme cela se faisait en URSS. Yue Minjun peint alors cette toile sans aucun protagonistes, sauf la foule. Toujours là, toujours présente même lorsque les têtes ont disparu. L’artiste nous dévoile ici ses interrogations sur la société chinoise et les pratiques du Parti communiste Chinois.

Avec l’installation sculpturale “Chinese Contemporary Warriors”, Yue Minjun détourne la célèbre armée de terre cuite de Xi’ian, enterrée avec le premier Empereur de Qin. Inconsciemment heureux dans leur uniformité, les citoyens dociles de cette armée absurde observent les évènements dans la Chine contemporaine, semblant “ne rien voir, n’entendre aucun mal, ne rien dire de mal”

Le grand tableau “Maze Series : Looking for Paradise – Mao Xinglan” est un tableau atypique figurant un labyrinthe signifiant à quelle point la société chinoise est compliqué et comment le peuple s’y est perdu. Il s’agit d’un grand tableau illustratif de la culture et de l’histoire chinoise. Le mur fait penser à la Grande Muraille de Chine, et les couleurs rouge et jaune et les nombreuses citations picturales de propagande partout à la surface font référence à l’époque sous Mao : des jeunes en uniforme portant le Petit Livre rouge de Mao, des jeunes s’engageant en gymnastique, danse, chant et théâtre, représentations idylliques du travail collectif des paysans à la campagne et dans l’industrie active. Une caractéristique remarquable est l’homme aux jumelles tournées vers le spectateur, car jusqu’où peut-on voir quand on est dans un labyrinthe avec des murs tout autour ? Où est le paradis ?

En 1997, Yue Minjun peint “Everybody connects to everybody”. Dans la société collectiviste chinoise l’individu ne peut exprimer ses propres opinions : “dans la civilisation chinoise traditionnelle, l’individu n’est pas important”.

SON INTERET POUR LA PEINTURE CLASSIQUE OCCIDENTALE

De par sa formation classique, Yue Minjun, s’est précocement intéressé à la peinture classique occidentale. De cet intérêt vont naître plusieurs toiles reprenant de grands classiques. A ne pas interpréter comme un hommage, il me semble, mais plutôt comme une nouvelle vision, une nouvelle interprétation de ces oeuvres que l’artiste va se réaproprier.

“The exécution”, sa peinture la plus célèbre et la plus cher (4,1 millions d’euros) est directement inspirée par la répression du mouvement démocratique de la Place Tiananmen en 1989. Dans cette toile, inspiré par La Mort de l’Empereur Maximilien de Mexico d’Édouard Manet, le lien avec le système chinois est évident. Ici l’art est le témoin des horreurs de l’humanité emprunte de violences et d’injustices. Les condamnés, impuissants, rient pour défier les fusils imaginaires de leurs bourreaux, un formidable pied-de-nez à la Chine qui détient le record du monde du nombre de condamnés à la peine capitale. Yue Minjun, à l’abris de par sa notoriété, reste prudent. En effet, lorsque le tableau a été vendu en 1995 à un collectionneur anonyme, par une galerie de Hong-Kong, une des conditions de la vente imposait de ne pas montrer l’oeuvre en public, sous peine de mettre l’artiste en danger. Immédiatement Yue Minjun a souhaité prendre ses distances quant à la thématique de l’oeuvre, craignant surement pour sa vie. Il déclara alors à CNN que le mur n’était pas celui de la Cité Interdite et qu’il ne fallait pas relier cette oeuvre à un évènement en Chine… Nous ne sommes pas dupes… Avec cette vente chez Sotheby’s Yue Minjun s’est trouvé “plébiscité” par le vieux continent et est devenu “intouchable” par les autorités et clairement une exception sur le marché de l’art chinois. Le “sentiment” ici de cette oeuvre semble ici universel “la joie est un sentiment acceptable par tout le monde. Bien-sûr, lorsque l’on regarde mes tableaux assez longtemps, on sent que ce sont des expressions de tristesse ou de douleur”.

Tout comme “The Execution”, avec “The massacre at Chios” Yue Minjun peint un peuple à son image (le peuple chinois) qui reprend sa liberté, comme Eugène Delacroix l’avait peint à son époque (1824).


Dans l’œuvre , la référence à la peinture classique occidentale est encore plus évidente. Yue Minjun a scrupuleusement recopié La Mort de Marat” de David, mais en appliquant les codes de l’imagerie officielle de la propagande chinoise qui fait disparaitre les personnages gênants de l’histoire politique du pays. Encore une provocation vis-à-vis des autorités.

“Je voudrais que l’on se souvienne de moi dans l’histoire de l’art comme d’un artiste qui a créé une icône”

STIK EN 10 OEUVRES


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SERIE STREET ART

On connaît peu de chose sur Stik, à part qu’il est né à Londres dans les années 80 et qu’il a vécu dans la misère la plus totale avant d’être reconnu. SDF pendant de nombreuses années, c’est en 2009 que sa vie d’artiste prend un nouveau tournant. Relogé dans un centre d’aide dans le St Mungo’s Hostel à Hackney, il devient un street artiste productif, et quitte définitivement la rue. Stik n’est pas un artiste de la gentrification. Malgré une popularité aujourd’hui incontestable il reste humble et veut en retirer une “autre” richesse humaine et spirituelle. Aussi, il reverse à chacune de ses créations l’argent qu’il récolte à des associations caritatives. Son but n’est pas lucratif mais vital, son amour pour l’art l’a aidé à sortir des méandres de la rue et il s’en sent redevable. Ce qui nous interpelle c’est son art excessivement minimaliste et épuré, ce qui donne à son message un poids d’autant plus remarquable. Ces représentations, androgynes et enfantines se composent de 6 lignes et de 2 points pour les yeux, des personnages silencieux qui observent le monde. “Je trace juste 6 lignes et 2 points, ainsi, chaque ligne doit raconter une histoire”.

A Londres, dans la rue Cordy House, il peint cette fresque pour exprimer ce qu’il ressent en tant que SDF et révèle les changements qui s’opère dans son quartier alors qu’il est sans abris. “Cette oeuvre parlait de se cacher derrière les volets et de la façon dont les gens regardaient le quartier qui changeait… il devenait de plus en plus difficile pour nous de rester dans ce quartier à cause du coût de la vie”.

“A couple hold hands in the street” montre une femme en niqab tenant la main à un personnage. Stik a créé cette fresque quelques jours après une tentative d’attaque contre un dessinateur suédois dépeignant le prophète Mahomet comme un chien. “J’ai fais des recherches et j’ai trouvé qu’en fait, au sein de l’islam, si vous choisissez de représenter des êtres vivants, il faut le faire de manière bidimensionnelle sans aucune illusion de profondeur, c’est tout moi !… En tant qu’artiste de rue, vous devez trouver un moyen de révéler la liberté, c’est ce que je fais ici”. Sept ans plus tard, “A couple hold hands in the street” avait été adopté par la communauté musulmane locale et est devenu une sorte de “trésor national”. Dans un sondage du Guardian en 2017, l’oeuvre a été élue oeuvre préférée au Royaume-Uni.

Cette oeuvre, à Londres, se voulait protestataire contre les Jeux Olympiques, dévoilant un niveau de toxicité des sols autour du parc Olympique inacceptable. Aussi, les figurines “baton” de Stik, habituellement poétiques apparaissent ici sous forme de figurines “mutantes” qui émergent du sol avec des tentacules de monstres.

En partenariat avec le British Council et An Urban Reflection Residency, Stik organise le premier grand Festival d’art de rue en Jordanie, à Amman, en collaboration avec 10 artistes locaux. Nous sommes en Jordanie en 2012, époque à laquelle le roi coupe les subventions du carburant domestique pour ses habitants.

Three boys – Version originale, Murillo, Bartolomé Estéban ((1660)

The Guardian Angel – Version originale, Marcantonio Franceschini (1716)

Adam et Eve – The fall of man – Version originale, Pieter Coecke Van Aelst (1520-30)

Couple in a landscape – Version originale, Thomas Gainsborough (1753)

Ici, Stik dénonce le déracinement des populations qui doivent quitter leur habitat pour laisser place à des immeubles luxueux, un symbole de protestation contre la destruction des logements sociaux. “Big Mother représente les familles vulnérables et le besoin de logements sociaux. La destruction du bloc de logements sociaux sur lequel il a été peint ne fait qu’ajouter à sa signification”. La plus haute fresque murale de Stik a été démolie mais les habitants ont sauvé une partie de son oeuvre pour collecter des fonds.

Stik a peint ses personnages sur l’un des châteaux d’eau emblématiques du centre ville de New York, à Union Square. “Cette oeuvre représente huit personnages se tenant par la main, symbolisant l’union des quatre points cardinaux… Elle fait face à toutes les directions simultanément”.

Stik rend hommage aux générations de migrants qui ont élu domicile dans le Lower East Side de Manhattan, sur Allen Street, plus connue sous le nom d’Avenue of the immigrants. Une exposition des oeuvres de l’artiste a permis de recueillir des fonds pour le Programme Shared Journeys du Tenement Museum, qui développe un programme d’aide aux familles pour l’apprentissage de l’anglais et de l’histoire du Lower East Side.

Piccadilly Lights, le plus grand écran public d’Europe, présentait, pendant le confinement, une oeuvre numérique de Stik représentant un groupe de jeunes se tenant la main comme un symbole d’espoir et de solidarité pendant cette période difficile pour le monde entier.

Stik, qui habite à Hackney au nord-est de Londres, a voulu distribuer aux foyers de son quartier 100 000 posters de son oeuvre “Holding hands”, une sculpture installée dans un square du quartier, pour leur remonter le moral pendant la pandémie. Une partie de ses affiches a été volée et mise en vente sur internet. “Ces oeuvres ont été conçues comme un cadeau pour les habitants de Hackney” déclare Stik, qui s’investie beaucoup dans de nombreuses causes sociales. Les fans qui ont acheté des exemplaires sur internet, qui ne se doutaient de rien, ont rendus leur exemplaire lorsqu’ils ont appris que la manière dont ils avaient acquis ces oeuvres ne reflétait pas “l’esprit dans lequel l’artiste” avait pensé ce projet.

Quoi de plus gratifiant pour un artiste que la reconnaissance de son travail… Pendant le confinement, des enfants de tous âges ont dessiné “à la façon de Stik”, ses personnages “batons” pleins d’humour et de poésie. Ces créations ont dû faire sourire l’artiste, qui reçoit ici des preuves d’amour, lui qui donne tellement dans ses engagement sociaux…

MONKEYBIRD EN 10 OEUVRES


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SERIE STREET ART

Monkeybird propose des œuvres hors normes dans le monde du street art. Leur univers chimérique nous invite à pénétrer dans un monde surréaliste et merveilleux, sorte de fable philosophique qui parle avec poésie des hommes et du monde. Mondeybird est un collectif, créé en 2012, de deux jeunes artistes qui se sont rencontrés sur les bancs de l’Ecole d’Art Visuel Créasud de Bordeaux. Edouard Egea (Témor) est un grapheur passionné de design, tandis que Louis Boidron (Blow) est un poète amateur d’illustration et de graphisme.

« Nous puisons notre univers dans l’imaginaire collectif, en nous spécialisant sur le symbole et son influence au travers des âges. Notre travail est donc un héritage du courant symboliste ».

Le singe et l’oiseau

Monkeybird propose des œuvres de l’ordre de l’anastylose : une construction de l’imaginaire de la représentation d’architectures métaphysiques où l’Oiseau et le Singe cohabitent. En effet, depuis leur rencontre, les deux artistes ont chacun leur animal totem. Blow (l’oiseau), entre symbolisme et éthologie, poésie et philosophie artistique, représente la communication du duo. Témor (le singe), inspiré par les traités de géométrie, de mécanique, de cosmologie et d’astronomie, représente le perfectionnisme et la débrouillardise du duo.

« Nos animaux parlent des hommes, il y a cette idée de la fable sous-jacente à nos compositions ».

Les techniques

Le duo travaille en pochoir monocouche et en noir et blanc, ce qui permet de creuser les volumes et d’obtenir une grande profondeur. Le noir représente la matière à la fois solide et liquide, le blanc la lumière vaporeuse, tel le souffle de l’âme, l’ensemble donnant équilibre et vitalité aux œuvres. La finesse de la découpe, entièrement à la main, proche du travail de la dentelle, aboutit à une véritable création de pièces d’orfèvrerie.

La symbolique

La présence systématique des animaux nous renvoi de manière ludique, comme dans les fables pour enfants, à nos préoccupations humaines : entre la liberté du désir et de l’élévation et nos obsessions matérielles dont l’homme ne peut se détacher. « Deux réalismes de l’humanité, le singe étant le réaliste et l’oiseau étant un rêveur ».

Monkeybird s’inspire de la monumentalité éphémère, des peintures religieuses, des vitraux et de l’art nouveau. Les œuvres incorporent des détails du « vieux monde » comme l’architecture classique (arches, voutes, rosaces), des éléments mécaniques tels que des horloges, des engins de construction, des sabliers et des balances.

“Le Monkeybird c’est l’ensemble d’une alchimie de nos deux pensées, un lien de l’esprit à la matière”.

Magnifique livre à découvrir…

COMMENT L’ART CHINOIS EST DEVENU POLITIQUE


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Après la Révolution culturelle, les artistes chinois ont commencé à explorer de nouvelles formes d’expression. Souvent, ils se heurtaient à des obstacles et à des défis considérables qu’ils devaient contourner ou surmonter pour tromper la censure.

Huang Yongping : 1954-2019

Huang Yongping est l’un des premiers artistes de l’avant-garde chinoise. En 1986, il co-fonde le groupe “Xiamen Dada”, dont les membres sont connus pour brûler publiquement leurs peintures après des expositions. En 1989, il est l’un des premiers artistes chinois à participer à une exposition d’art en France, au Centre Pompidou, et y vivra jusqu’à sa mort. 

Ai Weiwei : né en 1957

Les oeuvres de Ai Weiwei reflètent principalement son désaccord et sa désobéissance, concernant la position du gouvernement chinois sur la démocratie et ses violations des droits de l’homme, et plus récemment sur les questions liées aux réfugiés syriens .

Wang Guangyi : né en 1957

Avec sa combinaison habile de l’art de la propagande de la Révolution culturelle avec l’esthétique du Pop Art, les œuvres de Wang Guangyi sont devenues connues sous le nom de “Political Pop”. “Great Criticism” est sa série la plus connue. L’artiste est très coté sur le marché de l’art occidental, ce qui peut poser question sur le sens de son oeuvre ; une telle marchandisation n’est-elle pas exactement ce que Wang Guangyi est censé critiquer ?

Geng Jianyi : 1962-2017

Geng Jianyi était l’un des grands noms de l’avant-garde de la scène de l’art moderne en Chine. Il faisait partie de l’un des 179 groupes d’artistes qui se sont formés au cours des années 1980. Pour sa thèse, il a peint non pas ce couple mais un autre couple, mais le tableau a été rejeté comme étant trop « froid », car il ne correspondait pas à l’image positive de la personne socialiste que le régime voulait perpétuer. Geng est décédé en 2017.

Yue Minjun : né en 1962 

Yue Minjun est également considéré comme un leader du mouvement d’avant-garde en Chine. Il est depuis longtemps devenu l’une de ces stars chinoises présentées dans les ventes aux enchères internationales. On peut reconnaître ses propres traits du visage dans ses grimaces de rire caractéristiques. Après les événements de la place Tiananmen à Pékin en 1989, son approche du « réalisme cynique » a contribué à façonner la direction du mouvement des artistes socio-critiques.

Fang Lijun : né en 1963

Le peintre et bûcheron Fang Lijun a participé à l’exposition révolutionnaire “China Avant-Garde” à Pékin en 1989. Il a ensuite développé son style caractéristique avec ses hommes chauves sur fond de mer ou de ciel. Son imagerie est devenue la quintessence d’un nouvel éveil dans l’art chinois. Ses œuvres montrent des gens qui semblent à la fois ennuyés et en colère – une réflexion sur la société chinoise.

Zeng Fanzhi : né en 1964

Depuis plus de trois décennies, Zeng Fanzhi s’efforce de dégager une voie pour l’art chinois qui offre une critique franche de la vie chinoise contemporaine tout en créant un dialogue historique de l’art entre l’Orient et l’Occident. L’œuvre de Zeng oscille entre le portrait d’artistes, de lui-même et de travailleurs quotidiens ; champs de couleurs abstraits; paysages; et des œuvres figuratives satiriques. Dédiées à l’utilisation et à la représentation de l’émotion dans la peinture, ses œuvres sont des réflexions stimulantes, percutantes et évocatrices sur les mondes politiques et personnels.

La peinture de Zeng Fanzhis “La Dernière Cène” mesure quatre mètres de large et a atteint une somme record de 23,3 millions de dollars lors d’une vente aux enchères d’art asiatique à Hong Kong en 2013. Dans le travail de Zeng, qui est inspiré du chef-d’œuvre de Léonard de Vinci, Jesus’ les disciples ont tous été remplacés par des pionniers portant des foulards rouges. Seul « Judas » porte une cravate occidentale – une référence au tournant de la Chine vers le capitalisme.

Zhang Huan : né en 1965

Aujourd’hui il est un des artistes contemporains les plus influents et aussi l’un des plus provocateurs. Il utilise son corps, nu le plus souvent, comme toile et comme pinceau, le transformant en œuvre à part entière. Les idées que l’artiste a explorées dans ses premières performances, conçues comme des explorations existentielles et des commentaires sociaux, l’ont menées à la pratique de studio plus traditionnelle lorsqu’il a déménagé à Shanghai en 2005, après avoir vécu et travaillé pendant huit ans à New York. De magnifiques photographies immortalisent ses performances. “Zhang Huan est certainement le plus grand artiste de performance qui soit. Il intègre sa performance à son travail classique et, inversement, il transforme sa performance en une œuvre durable“, a déclaré le commissaire d’exposition et critique d’art William Zhao au journal Le Monde en 2011.

Feng Mengbo : né en 1966

Feng Mengbo est un « artiste de jeux vidéo » autoproclamé qui utilise les nouveaux médias et technologies pour explorer l’iconographie et l’histoire chinoises. Il a commencé sa carrière avec une suite de peintures, “Game Over: Long March” (1993), qui dépeint les aventures d’un personnage fictif de l’Armée rouge dans une série d’instantanés de jeu rappelant Super Mario de Nintendo (le titre est une référence à la célèbre retraite militaire qui a précipité l’arrivée au pouvoir de Mao). Plus récemment, Feng a poussé cet intérêt à un extrême logique, créant le jeu interactif Longue Marche : Redémarrer en 2008 en utilisant le même personnage principal. Contrôlé par les visiteurs, le soldat voyage le long d’un rouleau numérique de 80 pieds sur 20 pieds, projeté sur un mur de la galerie.

Liu Wei : né en 1972

Issu de la nouvelle génération d’artistes chinois, Liu Wei « ne part pas d’un matériau ou d’une technique » selon ses termes. « J’ai une idée et je pense à la façon de l’exprimer ». Travaillant ainsi avec de nombreux médias, l’artiste élabore des critiques culturelles et spirituelles, allant de “paysages” composés de fesses photographiées et de sculptures de déjection monumentales incluant des figurines de soldats et des composants électroniques, à des sculptures de villes en ruine. Des pièces évocatrices qui commentent l’urbanisation et le matérialisme dans une Chine en évolution rapide.

Liu Bolin : né en 1973

Artiste contestataire et activiste performer populaire dans le monde entier grâce à ses photos de lui-même dissimulé dans ses paysages, il est connu sous le nom de l’”homme invisible”. Ses œuvres les plus populaires sont Hiding in the City (“se cacher dans la ville”), une série photographique qui a débuté en tant que performance en 2005 (et qu’il a été possible de voir récemment à la Danysz gallery, qui le représente à Shanghai). Initialement sculpteur, Il appartient à la génération qui est arrivée à maturité dans les années 1990, lorsque la Chine a commencé à profiter de la croissance économique rapide et une relative stabilité politique. Depuis sa première exposition personnelle à Pékin (1998), les travaux de Liu Bolin ont reçu une reconnaissance internationale. 

Cao Fei : née en 1978

Cao Fei est l’un des artistes médiatiques les plus reconnus de Chine, qui est toujours représenté dans d’importantes expositions internationales sur l’art chinois. Ses œuvres présentent souvent un mélange subjectif de fiction et de documentation. C’est ainsi qu’elle aborde le rythme rapide de la vie urbaine en Chine, tout en soulignant l’impact des dernières technologies sur les gens ainsi que leurs conséquences sociales.

“Nut Brother” : né en 1981

Wang Renzheng alias “Nut Brother” a passé 100 jours à Pékin en 2015 pour collecter les particules de poussière liées au smog dans l’air à l’aide d’un aspirateur industriel. L’artiste de Shenzhen a ensuite mélangé les particules avec de l’argile et a cuit ces mélanges dans une usine pour former des briques. La pollution de l’air à portée de main – c’est son commentaire sur la relation entre l’homme et la nature.

FINTAN MAGEE EN 10 OEUVRES


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SERIE STREET ART

Surnommé le « Banksy australien », Fintan Magee, né en 1985, appartient à une jeune génération de street artiste qui fonde son travail sur notre réalité sociale. Très concerné par le changement climatique, le sort des réfugiés, la critique du capitalisme et les pratiques d’exploitation, ses œuvres représentent aussi, très souvent, des modes de vie, des valeurs et des croyances qui lui sont chères. Le réalisme de ces fresques qui nous rappelle les illustrations de notre enfance, nous touche au cœur avec douceur tout en révélant un message politique très fort. Fintan Magee est un artiste prolifique qui dissémine de nombreuses oeuvres à travers le monde, le résumer en 10 oeuvres est compliqué… Ici nous retiendrons nos favorites.

« Je suis avant tout un peintre réaliste et un conteur. Je lis les actualités bien plus que ce qui est sain, alors je réagis à ce qui se passe autour de moi, je suppose. »

A Perth Australie, Fintan Magee consacre cette fresque au thème de la crise des migrants dans le monde. Il y représente ces personnages emblématiques portant leur maison sur le dos et contraints de fuir. On y reconnait bien son style très réaliste et enfantin, la maison sur le dos faisant penser au dessin animé « Up ».

Inspiré par des enfants syriens confinés dans des camps de réfugiés en Jordanie, Fintan Magee a peint l’exil, une peinture murale d’une jeune fille déchirée entre deux mondes qui regarde vers un futur incertain. Son reflet au deuxième plan regarde en arrière vers le monde qu’elle a laissé derrière elle. “ J’ai été surpris par le nombre de personnes que j’ai rencontrées dans le camp qui avaient rejeté la réinstallation dans d’autres pays car ils estimaient que s’ils quittaient le camp, leur patrie serait perdue pour eux, choisissant plutôt d’attendre la guerre dans l’espoir qu’ils pourraient revenir. Presque tous rêvaient de retourner en Syrie. “

Pour la sixième édition du Festival Santurce es Ley à Porto Rico, Fintan Magee représente, sur un château d’eau, un jeune garçon, symbole des générations futures, portant un iceberg, tandis que le niveau des eaux monte et inonde son monde. Ainsi l’artiste aborde le problème de la montée du niveau de la mer due au changement climatique et le fardeau que cela va représenter pour les prochaines générations. « L’élévation du niveau de la mer, l’augmentation des catastrophes naturelles et d’autres effets des changements climatiques constituent une menace énorme pour les petites nations dont l’économie dépend de la pêche, du tourisme et de l’agriculture. »

Fintan Magee a déjà créé une première oeuvre représentant une jeune femme la tête dans les nuages, symbole de la jeune génération en recherche d’avenir. Ici il reprend la même image d’une femme au visage caché par des tissus venant d’une usine abandonnée du Sud de Brisbane, pour rendre hommage aux travailleurs qui ont perdus leur emploi, suite à la fermeture de nombreuses usines dans la régions.

Réalisée à Bali en Indonésie, cette œuvre veut sensibiliser à la préservation des espèces menacées. Basée sur un style réaliste bien reconnaissable, cette fresque révèle le lien entre le rôle du colonialisme dans la dégradation de l’environnement et l’industrie du tourisme moderne, nous rappelant notre responsabilité dans la préservation de la nature

“Priez pour la pluie” est le titre de cette fresque réalisée à Istanbul, en Turquie. Ici Fintan Magee fait le lien entre la sécheresse en cours en Australie et au Moyen-Orient, il veut ainsi démontrer le lien de tous les pays dans la lutte contre le changement climatique et les défis auxquels nous sommes confrontés. « En 2008, ma ville, Brisbane, a été frappée par des restrictions d’eau de niveau 6 après plus d’une décennie de sécheresse. À son apogée, l’approvisionnement en eau de nos villes a chuté à 16%… Pour faire face à la pénurie d’eau de nombreux résidents de la ville se douche avec des seaux, et collectent de l’eau savonneuse excédentaire pour laver leurs voitures”

Cette fresque, chargée de symboles, est la préférée de l’artiste. Peinte à Goa en Inde, cette peinture représente quatre ouvriers locaux tenant la base d’une colonne romaine. La colonne étant le symbole de la richesse et de la puissance impériale comme à l’époque romaine. Les ouvriers représentent la base de la structure sans qui l’équilibre n’est pas assuré. L’oeuvre met en fait en évidence l’importance de l’homme et des structures de pouvoir et des droits des travailleurs. Cela pose une question simple : qui détient les fondations sur lesquelles nous marchons ?

Dans le cadre du Vancouver Canada Festival, Fintan Magee crée cette fresque murale gigantesque qui s’intègre magistralement au paysage urbain. Tout l’art de l’artiste est présent : le réalisme, les détails improbables pour une oeuvre à une telle échelle, pour cette représentation de ce couple qui semble accablé par la chaleur. Il aborde ici encore le problème du réchauffement climatique.

Peinte à Dubbo en Australie, cette fresque est un portrait de trois générations d’une famille Wiradjuri. L’artiste n’a pas choisi le lieu par hasard, cet immeuble est un hôpital qui sert de point de rencontre des familles. Ce travail explore le rôle de la narration et du partage des connaissances culturelles entre génération, soulignant l’importance des structures familiales qui contribuent à la préservation de la culture et de l’identité dont elles sont issues.

Pour cette oeuvre, Fintan Magee représente deux cheminots derrière le prisme d’un verre arctic, très utilisé dans les habitations de la classe moyenne du Queensland, dans les années 60. “Alors que les citoyens australiens de la classe moyenne ou ouvrière ont de plus en plus de mal à se loger, cette fresque explore comment la nostalgie façonne les opinions politiques et comment les travailleurs perçoivent leur communauté et le monde extérieur”. Fintan Magee a déclaré qu’à travers cette fresque il voulait aussi honorer ceux qui occupent des emplois essentiels qui permettent le bon fonctionnement de l’économie et de l’approvisionnement alimentaire pendant le confinement en période de Coronavirus.

VHILS EN 10 OEUVRES


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SERIE STREET ART

Alexandre Farto, alias Vhils, est un artiste portugais né en 1987, qui a fait ses débuts en tant que graffeur dans la banlieue de Lisbonne. Il est l’inventeur du « reverse graffiti », ce qui en fait un street artist à part. L’art de Vhils se concentre sur l’excavation des couches de surface, en utilisant des outils tels que des perceuses, des marteaux, des burins, par grattage, par application d’acide de gravure, d’eau de javel ou avec des explosifs…pour exposer les dimensions sociales et historiques enfouies sous les surfaces. Son travail qu’il qualifie de “vandalisme créatif” est plus subversif par les techniques qu’il emploie que par les sujets qu’il représente qui sont le plus souvent des anonymes, le but étant de transformer des individus ordinaires en icônes.

L’art de Vhils est conceptuel, poétique et humaniste. Selon lui, notre système social est le produit de couches successives, en éliminant les couches supérieures, nous pourrions tendre vers une forme plus pure du système. Vhils a été marqué par la révolution des œillets dans son pays en 1974 qui a duré deux ans et a débouché sur le renversement de la dictature Salazariste. Il a été témoin des effets de ce conflit, pendant son enfance, où il a vu la dégradation de la vie politique, sociale et économique au Portugal à travers la destruction matérielle du pays.

« J’essaie de mettre l’accent sur l’acte de destruction pour créer, quelque chose que je tire de mon expérience du graffiti. Je crois en effet que nous sommes tous composés de différentes couches, sociales et historiques. Notre système social est le produit de ce processus de superposition de couches, et je crois qu’en supprimant et en exposant certaines de ces strates, en les mettant à jour, nous pouvons être en mesure d’atteindre quelque chose de pure, quelque chose qui constitue ce que nous sommes et que nous avons oublié. C’est une démarche très symbolique qu’il faut prendre comme une fouille semi-archéologique dans l’histoire et la culture. »

Repéré à 20 ans par Banksy, Vhils collabore à une oeuvre commune dans le cadre du Cans Festival de Londres en 2008. La photo des deux oeuvres fera la une du journal The Times et lui ouvrira les portes d’une renommée internationale.

Lancé en 2015, The unexpected Project, initié par la ville de Fort Smith (Arkansas), présente une oeuvre de Vhils représentant un Cherokee amérindien. Ici Vhils fait une œuvre mémorielle de l’histoire de ces tribus qui ont marqué l’histoire de cette région.

En 2016, la Fondation HOCA présente la première exposition personnelle de l’artiste à Hong Kong. Vhils y travaille sur plusieurs sites de la ville (tramways, quais), encourageant les visiteurs à explorer la ville et à réfléchir sur l’environnement urbain à travers le prisme de l’artiste. En utilisant une variété de techniques telles que le forage, les collages de panneaux d’affichage, les boîtes lumineuses au néon et la sculpture pour présenter une expérience immersive, Vhils déconstruit les images qui symbolisent la ville. La multiplicité des techniques et des composants représente la multiplicité des stimuli auxquels les personnes sont soumises dans l’espace urbain et s’inscrit dans une réflexion plus large sur la place de l’homme dans les sociétés urbaines contemporaines.

Cette œuvre créée sur le mur de l’Ambassade du Portugal à Bangkok met en scène des visages et des scènes de la région tout en rendant hommage aux relations commerciales historiques entre la Taïlande et le Portugal.

Dans le cadre de la campagne Brave Walls, d’Amnesty International, qui vise à mettre l’art au service de la défense des droits de l’homme, Vhils a réalisé un portrait de Marielle Franco, au Portugal, pour inciter la population à exiger justice pour elle. Marielle Franco, militante et conseillère élue, était connue pour la promotion des droits des femmes noires, des LGBTI et des jeunes des favelas de Rio de Janeiro et pour sa dénonciation de crimes commis par la police dans les favelas où elle a grandi. La veille de son assassinat (14 mars 2018) Marielle Franco a tweeté à propos d’un jeune homme qui avait été tué : “combien d’autres devront mourir pour que cette guerre prenne fin ?”

Invité en Indonésie par le Splash and Burn Project, Vhils s’engage pour l’environnement et plus spécifiquement pour la préservation de l’Orang-outan Tapanuli, une espèce endémique de Sumatra qui est en danger en raison de la construction d’un barrage hydorélectrique. Par la suite une pétition sera lancée. « Le monde ne prend pas le temps de réfléchir à la manière d’aller de l’avant, aucun effort n’est fait pour réfléchir à l’impact réel des décisions. Pour ce projet, ce que je voulais vraiment faire, c’était donner mon travail afin d’attirer l’attention sur une situation – créer une discussion sur une question. Ce sont les artistes qui alimentent les villes dans lesquelles nous vivons – qui contrebalancent les pressions de différents problèmes en créant des images sur les murs. Vous pouvez lancer une discussion et porter au public des problèmes qui autrement ne seraient pas là »

Vhils a collaboré avec Shepard Fairey pour cette œuvre à Los Angeles. Il y représente le défi pour les migrants d’acquérir un visa américain à leur entrée sur le territoire. A l’origine, le statut de résident aux Etats-Unis est accordé selon quatre critères : le statut de réfugié, l’emploi, les liens familiaux et la promotion de la diversité. L’administration Trump, hermétique à la diversité, définit clairement ces migrants comme des «candidats non idéaux ». Qu’en sera-t-il en 2021 avec Biden…

Ici, au Danemark, c’est tout l’ADN de Vhils qui s’exprime : la représentation d’une personne anonyme, une femme héroïne du quotidien auquel l’artiste rend hommage. Vhils ici poursuit son projet “Scratchins the surface” qu’il a initié depuis 2007 dans près de 90 sites dans plus de 30 pays à travers le monde. Ce projet vise à donner vie aux villes et à faire de l’espace public un environnement plus humanisé.

Whils a introduit pour la première fois des explosifs dans son travail en 2010 pour la Série « Detritos » qui reflétait les dégâts causés par la crise financière de 2008. Il renouvelle l’exploit à Bentonville, en Arkansas, en 2020, pour célébrer l’ouverture de The Momentary, un ancien bâtiment industriel réhabilité en un espace d’art contemporain. Nommée « Planck », cette performance « explosive » révélait le logo Momentary sur la façade. Planck fait allusion au lien entre la brièveté de l’explosion (temps de Plank : la plus petite unité de temps) et l’évènement créatif. Bien qu’on ne puisse pas considérer qu’il s’agit d’une œuvre d’art au sens traditionnel du terme, on peut considérer que c’est l’expression du talent de Vhils pour son expérimentation des techniques au service de l’art.

En 2020 Vhils crée une fresque au Centre Hospitalier Universitaire de Sao Joao, à Porto au Portugal pour rendre hommage aux professionnels de la santé qui luttent contre la pandémie du Coronavirus. « C’est un remerciement sincère et un hommage à ceux qui sont en première ligne de la lutte contre la pandémie ou des soins de santé en général, pour leur importance dans la vie de chacun de nous. Il s’agit de louer le courage et l’altruisme dont ils font preuve en mettant leur vie en danger pour défendre la nôtre ».

EDUARDO KOBRA EN 10 OEUVRES


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SERIE STREET ART

Eduardo Kobra est un artiste brésilien autodidacte né en 1976 à Sao Paulo. Il crée le Studio Kobra au début des années 90 dans l’optique de transformer le paysage urbain à travers l’art et de raviver les souvenirs de la ville. Toutes ses oeuvres véhiculent des messages sur des thèmes sociaux et politiques majeurs centrés sur la paix, la tolérance, la durabilité environnementale, la déforestation… Ses oeuvres géantes, sortes de kaléidoscope colorés sont principalement basées sur des photos contemporaines. Le contraste saisissant entre les couleurs brillantes, les lignes audacieuses et les nuances habiles dépeignent avec éloquence des histoires d’espoir en période de désespoir. “Aujourd’hui, mon travail est l’association de la tendance tag, du graffiti américain, des muralistes mexicains et du graphisme géométrique”

Le but de ce projet était de transformer l’apparence d’un espace urbain à travers une oeuvre d’art. Ce projet de scènes en noir et blanc, raconte l’histoire de Sao Paulo tout en montrant le contraste entre le passé et le présent de la ville. “L’idée est de transformer le paysage urbain à travers l’art et de raviver les souvenirs de la ville”.

Cette fresque peinte à New York en 2012 met en lumière une photo iconique d’Alfred Eisenstaedt le 13 août 1945, jour où les New yorkais sont descendus dans la rue pour fêter la fin de la seconde guerre mondiale. Dans “the kiss” on retrouve tous les codes graphiques et esthétiques de Kobra : ses rayons de couleurs et de lumières, ses compositions kaléidoscopiques. Ici Kobra nous délivre un message de paix, message qu’il prône inlassablement dans ses oeuvres, tout comme il met en valeur les personnalités dans le monde qui oeuvrent pour celle-ci.

Lors des derniers Jeux Olympiques au Brésil, à Rio de Janeiro, en 2016, Kobra peint la plus grande fresque murale au monde : 190 mètres de long, 15 de haut, soit une surface de 3000 mètres carrés. Sur l’oeuvre, les 5 continents sont représentés par 5 visages, au nombre des anneaux olympiques : un Karen de Thaïlande pour l’Asie, un Huli de Papouasie-nouvelle-Guinée pour l’Océanie, un Indien Tapajo d’Amazonie brésilienne pour l’Amérique, un Tchouktche de Sibérie pour l’Europe et un Mursi d’Ethiopie pour l’Afrique. “Il y a une intolérance croissante dans le monde, comme en Europe où les gens rejettent les réfugiés, le différent. J’espère que cette fresque, dans l’esprit olympique des Jeux, aidera à rappeler que nous sommes tous différents mais qu’au fond nous sommes tous Un : l’espèce humaine”.

Le projet résulte d’une coopération entre la ville d’Amsterdam, l’Instituto Plataforma Brésil, Street Art Today et la Fondation NDSM. Le site NDSM a une réputation internationale en tant que lieu détaché aux artistes, innovant et expérimental, qui exprime le message de liberté et de courage que veut faire passer Kobra. Le portrait d’Anne Frank, intitulé “laissez-moi être moi-même”, souligne l’importance de respecter l’identité de chacun. “Jusqu’à aujourd’hui, son courage et sa sagesse ont du sens, et en même temps inspirent de nombreux jeunes par le courage et la sagesse de cette jeune femme”.

Après son premier record en 2016, Eduardo Kobra renouvelle l’exploit avec une oeuvre monumentale de 5742 mètres carrés, commandée par le chocolatier Cacau Show, visible sur la façade d’une usine de chocolat au bord d’une voie rapide de la mégalopole Brésilienne. La fresque représente un indien d’Amazonie dans une pirogue chargée de cacao, au beau milieu d’une rivière de chocolat. “C’est un hommage à tous les gens qui travaillent dans le cacao, et la relation étroite avec l’Amazonie”.

A travers plusieurs oeuvres, Kobra célèbre la paix, l’union des peuples, célébrant un monde sans frontières symbolisé par des personnages lauréats du prix Nobel de la paix tels qu’Albert Einstein, Nelson Mandela, Malala Yousafzai, Mère Teresa de Calcutta et le Dalaï Lama.

Cette oeuvre de 800 mètres carrés se trouve sur la façade de la City-As-School de New York à Manhattan, école dans laquelle Jean-Michel Basquiat a étudié, ceci est loin d’être un hasard, Kobra ayant été très influencé par son travail. Il célèbre ici des anonymes, cinq visages de migrants d’ethnies différentes, une référence aux millions de personnes qui ont transité par Ellis Island et ont contribué à la construction de New York. “Comme nous le savons, historiquement, New York a toujours été un endroit qui a accueilli des immigrants du monde entier”. Cette oeuvre fait partie du projet “Colors for Freedom”.

Pour le 17ème anniversaire des attentats du 11 septembre, Kobra dévoile cette fresque monumentale en hommage aux pompiers de New York. Hautement symbolique, elle a très certainement contribué à renforcer le lien étroit entre l’artiste Brésilien et les New Yorkais. Cette oeuvre, imposante par sa taille, nous rappelle inlassablement la gravité de cette journée.

A New York, Kobra oeuvre pour la paix, la tolérance et la non-violence. De Mère Theresa à Gandhi, de la statue de la liberté à C3PO brandissant un panneau réclamant « Stop Wars », Kobra interpelle les passants sur des sujets complexes tels que la violence, le racisme, l’utilisation des armes à feux. L’œuvre la plus marquante du projet « Colors of liberty » est le détournement du mémorial au Mont Rushmore, à l’effigie des quatre présidents fondateurs des Etats-Unis, remplacés par Andy Warhol, Frida Kahlo, Keith Haring et Jean-Michel Basquiat, icones du pop art. Dans une interview , Kobra a déclaré: «L’intention de mes œuvres est de sensibiliser à des sujets complexes, tels que le racisme, la violence, l’utilisation des armes à feu et la violence en général ainsi que la cause des immigrants. Réfléchir à tout cela afin que nous puissions trouver des réponses sur la façon de rendre le monde meilleur. “ Il a ajouté, concernant son choix de ville pour ce projet, que “New York est le pays où le street art est né et j’ai été influencé par les artistes d’ici … Je dois tellement de ce que j’ai appris à New York.”

En avril 2020, alors que la moitié de l’humanité est confinée, Kobra réalise une oeuvre singulière sur les murs de sa résidence à Sao Paulo. Celle-ci sera reproduite par la suite dans sa ville et à New York après le confinement. Cette fresque représente cinq enfants de cinq religions différentes, le visage masqué, dans une pose de prière. Sur sa page Instagram Kobra commente “En ces temps d’isolement social nécessaire, nous avons besoin d’avoir la foi. Indépendamment de notre situation géographique, de notre ethnie et de notre religion, nous sommes unis dans la même prière : que Dieu inspire les scientifiques à trouver la solution de cette pandémie et réconforter nos coeurs afin que nous ayons la force et que nous puissions continuer ensemble en tant qu’humanité”.

FAITH XLVII EN 10 OEUVRES


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SERIE STREET ART

Originaire d’Afrique du Sud, Faith47, née en 1979 au Cap, est une des rares femmes à s’être imposée dans le monde très masculin du street art. Autodidacte, elle revendique son pseudonyme de “la foi” qu’elle traduit dans ses œuvres, sans défendre aucune religion particulière. “Ce qui m’influence dans toutes les religions, c’est leur rapport aux temps et aux questions existentielles qu’elles soulèvent “. Par son travail, Faith47 tente de désarmer les stratégies de la realpolitik mondiale, afin de faire progresser l’expression de la vérité personnelle de chacun. De cette façon, son travail est à la fois une libération intérieure et spirituelle qui parle de la complexité de la condition humaine, de ses histoires déviantes et de sa recherche existentielle. Elle aime expérimenter et varier les techniques selon les supports, que ce soit en extérieur avec la peinture, la cartographie par projection, l’installation vidéo, ou en atelier par des créations sur toile ou sur bois.

La peinture murale «Harvest» de Faith47, peinte sur l’un des bâtiments du conseil du District Six, le long de la très animée De Waal Drive à Cape Town, est un exemple de son activisme social. Les lumières LED intégrées dans la peinture murale de Faith sont activées via Twitter. Quand quelqu’un tweete #anotherlightup,  il s’allume momentanément, tandis que quand quelqu’un donne de l’argent à la cause, les lumières s’allument pendant une nuit entière. Ici l’art de rue finance l’installation d’un système de lampadaires dans l’un des quartiers les plus dangereux du Cap.

A Durban, en Afrique du Sud, Faith47 peint, en 2014, six énormes fresques sur les piliers du viaduc du marché informel de Warwick. Elle rend ici hommage à ces commerçants de rue et souligne leur appartenance à l’économie locale. Ces œuvres présentent aussi des motifs de tapisserie de la culture locale et des extraits de poèmes des habitants de Durban. « Les peintures murales sont fidèles à la vie, représentant la personne ordinaire. Nous croisons les gens dans la rue et leurs antécédents, leurs nombreuses histoires et expériences de vie sont cachées en eux ».

Faith47 a parcouru le monde pour créer des fresques représentant l’intimité humaine dans des bâtiments délabrés. « Je mets en contraste la fragilité des structures internes et externes de la société ». Cette série intitulée 7,83Hz, fait référence à la théorie des résonances de Schumann qui sont des battements de cœur atmosphériques inaudibles, même à leur intensité la plus élevée elles n’atteignent qu’une fréquence radio extrêmement basse de 7,83Hz. La résonance sert de métaphore à nos actions collectives qui créent une réverbération globale que nous pouvons appeler la nature humaine. «Les relations montent et descendent; les sociétés s’épanouissent et s’effondrent… La connexion profonde entre nous crée et détruit la vie. Nous sommes sensibles et attentionnés, mais en même temps vulnérables et cruels» 

Cette peinture murale, à Manchester, fait partie du projet Cities of Hope, qui promotionne la création d’artistes de rue sur le thème de la justice sociale. Ici, Faith47, dans le cadre du projet 7,83Hz initié en 2016, affirme son soutien aux droits des LGBT, le message s’intensifie la nuit avec une installation de lumières géométriques. 

Faith47 a peint cette murale en Nouvelle-Zélande, en association avec Pangeaseed, dans un effort de sensibilisation à la conservation des requins.
« Les battements de cœur de l’océan, de la planète et des nôtres sont profondément liés. Tous les êtres vivants sont connectés par cette ancienne impulsion. Nous ne pouvons échapper à la nature interdépendante de toutes choses. Avec le temps, ce que nous ferons à la planète aura un effet sur nous. »

Dans le centre de Jacksonville, en Floride, Faith47 consacre une fresque avec projection vidéo, à la cause des sans-abris. La vidéo en noir et blanc alterne des séquences détaillées de mains, symbole de l’humanité, filmées lors d’entrevues menées par l’artiste avec ces habitants des rues les plus marginalisés d’Amérique. Ce travail est une critique du rêve capitaliste qui manque d’empathie institutionnelle pour ceux qui sont en marge de la société. « Dans toute société saine, il devrait y avoir un large éventail de services pour aider les gens à vivre une vie humaine et digne. L’accès à l’eau potable, à l’éducation, aux soins de santé et au logement devrait être une priorité fondamentale de toute société et de tout gouvernement ».

En 2019, avec la collaboration de Inka Kendzia, artiste Sud Africaine, Faith47, crée une fresque, avec projection animée pour le Blink Light Festival. Pour cette allégorie de la paix, l’artiste met en scène Eirene, déesse grecque de la paix à cheval, brandissant un drapeau, symbolisant la protestation. La projection sur l’œuvre propose un récit sur les thèmes de l’immigration, de la liberté de mouvement, de l’oppression des états et stimule une réflexion sur la force de la solidarité humaine pour surmonter ces défis.

Cette immense fresque murale, sur le complexe University Square à Philadelphie, représente une jeune fille ainsi que des lignes géométriques qui attirent le regard vers le ciel, encourageant l’espoir et des aspirations positives pour un avenir meilleur. «Je viens d’un pays qui grouille de frustration de la violence incontrôlable et de la maltraitance des femmes, de la xénophobie, de la division de classe et de race. Nous connaissons cette douleur de nos terres et nous connaissons tous des douleurs personnelles. Tout le monde a son combat à supporter. Et avec le poids du monde sur nos épaules, nous devons encore pouvoir vivre avec empathie. Nous devons en quelque sorte garder nos cœurs ouverts”.  

Pour ce projet initié à New York par Street Art for Mankind, pour célébrer le centenaire de l’Organisation Internationale du Travail, Faith47 collabore avec plusieurs artistes (Shalak Attack & Bruno Smoky, Jorge Gerada, Cenz et Victor Ash) sur différents thèmes : emplois verts, emploi des jeunes, travail des enfants et travail forcé et enfin égalité des sexes au travail pour Faith47. « Les statistiques montrent que dans de nombreuses communautés, les femmes sont toujours victimes de discrimination et n’ont pas accès à l’éducation et à l’emploi qu’elles devraient avoir… Il s’agit de la VOIX, de l’esprit, du cœur et du développement de l’intuition et de la valorisation de l’empathie… Il est temps d’exiger que nos lieux de travail et nos institutions deviennent plus sensibles au genre et travaillent en solidarité pour contribuer à la création de sociétés plus inclusives. »

Dans le cadre de la campagne de sensibilisation « Paint, save lives » pour la lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme, lancée par l’association du chanteur Bono, Faith47 a créé une fresque pour l’hôpital de la Croix Rousse, à Lyon. Sa représentation de l’amour maternel se veut une « métaphore du soin et de l’attention inconditionnels que l’on porte à toute personne vulnérable au sein de l’hôpital. Plus qu’un rapport maternel, cette œuvre représente la force du lien entre protecteur et protégé ».

SIMONE VEIL, le street art lui rend hommage…


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Loin d’être, à priori, une femme importante de notre siècle pour ma mère qui ne m’en avait jamais parlé, Simone Veil a pourtant marqué ma vie sans que je le sache. Je n’ai alors que 7 ans, en 1974, quand la « loi Veil » promulgue la libéralisation de la pilule et un an plus tard la loi de dépénalisation de l’IVG. Je n’ai pas connu les difficultés de ma mère qui n’avait pas accès à la pilule et a dû composer sa vie avec… avec toutes les difficultés que cela a pu engendrer pour sa vie de femme et sa vie professionnelle. Jeune femme, j’ai eu  librement accès à la contraception et ai pu décider de la venue de mes enfants et maîtriser ainsi mes aspirations personnelles et professionnelles. Aussi, aujourd’hui, Simone Veil me manque. On le voit aujourd’hui par le prisme de l’art de rue qu’elle est devenue un mythe, un symbole de nous toutes. Comme l’a dit Jean d’Ormesson lors de son entrée à l’Académie Française : « Simone Veil, on vous aime ». Un cri du cœur des français qui avaient bien compris qu’elle incarnait une histoire française, européenne, avec le meilleur et le pire du XXème siècle, celui des génocides mais aussi des conquêtes sociales, politiques, démocratiques, en particulier pour les femmes.

Rescapée de la Shoah, dont elle incarnait la mémoire, Simone Veil fut l’une des plus grandes figures de la Vème République, un jalon indéniable de l’Histoire française, européenne et mondiale des femmes. Un parcours qui s’achève au Panthéon le 1er juillet 2018, le jour ou cette « grande femme » entre dans le temple des « grands hommes ». Alors son image gagne la rue avec les artistes de street art, qui sont le « poumon » de notre société. Ils lui rendent hommage et rappellent sa mémoire dans nos villes. Ainsi, de nombreuses petites filles, à la vue de ses représentations, pourront demander à leur maman, qui est-elle ? J’espère que cela engagera des discussions entre mères filles.

C215

L’artiste Christian Guémy, alias C215, réalise ces portraits en 2018, lors de l’entrée au Panthéon de Simone Veil, sur des boîtes aux lettres de Paris et ensuite à Nice, où elle est née en 1927. Un an plus tard, ces dessins seront défigurés d’une croix gammée, un nouvel acte antisémite dans la capitale, après l’inscription “Juden” sur une vitrine d’un Bagelstein de l’île Saint Louis. Simone Veil avait écrit : “Je suis juive… de cet héritage, il ne m’est pas possible de dissocier le souvenir sans cesse présent, obsédant même, des six millions de juifs exterminés pour la seule raison qu’ils étaient juifs. Six millions dont furent mes parents, mon frère et nombre de mes proches. Je ne peux me séparer d’eux. Cela suffit pour que jusqu’à ma mort, ma judéité soit imprescriptible. Le kaddish sera dit sur ma tombe”.

LA MARIANNE DE JO DI BONA

L’oeuvre de Jo Di Bona fait écho à une polémique qui a débuté en 2019, lorsque C215, pochoiriste reconnu, pour célébrer l’entrée au Panthéon de Simone Veil, a peint deux portraits qui ont été tagués de croix gammées. Une grande émotion dans l’opinion publique s’ensuivit, et C215, alias Christian Guémy qualifia l’acte de vandalisme “d’abject” et de “lâche”. La Sénatrice Fabienne Keller a fait, en 2019, une proposition symbolique sur Facebook : choisir le visage de Simone Veil comme nouvelle Marianne. L’idée a immédiatement été relayée par de nombreux responsables et une demande officielle a été adressée au Président de la République, qui est le seul décisionnaire.

MERCI SIMONE

En 2018, à l’occasion de la journée internationale des droits des femmes, un collectif de street art féministe se lance dans une campagne d’affichage national en hommage à cette grande figure du féminisme français. Leur message est simple : “Merci Simone”.

On aime son féminisme pragmatique et non pas de combat contre les hommes mais un féminisme de progrès pour toute l’humanité. Elle s’est battue pour que les femmes puissent disposer librement de leur corps, qu’elles ne meurent pas de vouloir assumer ou pas un enfant, qu’elles choisissent leur “moment” de devenir mère et qu’elles exercent leur liberté. « Je le dis avec toute ma conviction : l’avortement doit rester l’exception, l’ultime recours pour des situations sans issue. Mais comment le tolérer sans qu’il perde ce caractère d’exception, sans que la société paraisse l’encourager ? Je voudrais tout d’abord vous faire partager une conviction de femme – Je m’excuse de le faire devant cette Assemblée presque exclusivement composée d’hommes : aucune femme ne recourt de gaieté de cœur à l’avortement. Il suffit d’écouter les femmes. »

SARAH SIMON

En 2018, à la demande de la ville de Marly-le-Roi, Sarah Simon, artiste plasticienne originaire de la ville, peint une fresque rendant hommage à la Déclaration universelle des Droits de l’Homme qui fête ses 70 ans. Elle y représente des personnalités emblématiques telles que Nelson Mandela, René Cassin, Eleanor Roosevelt, le Mahatma Gandhi et bien sûr Simone Veil.

Simone Veil fait incontestablement partie du coeur et de la conscience collective de notre nation. Elle incarne à elle seule les valeurs de la démocratie et de la justice sociale. Sa lutte contre l’antisémitisme, pour les droits de l’homme et pour l’égalité hommes femmes, son entrée au Panthéon, sa représentation dans nos rues, augurent une inspiration pour les prochaines générations.

BLU EN 10 OEUVRES


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SERIE STREET ART

On sait peu de choses sur Blu, qui entretient le mystère sur son identité, à part qu’il est originaire d’Argentine, qu’il est né en Italie en 1980 et qu’il y vit aujourd’hui. Il réalise de gigantesques fresques urbaines dans le monde entier et excelle également dans l’animation en stop-motion. C’est un artiste militant qui développe dans ses oeuvres une critique du capitalisme, il condamne les politiques qui exacerbent les inégalités sociales, les accointances entre les multinationales et les puissants, la mécanique du néolibéralisme, la corruption de ceux qui nous dirigent. Il développe aussi une réflexion sur l’écologie et l’évolution de notre société.

A travers la première oeuvre “Chain”, sur la gauche BLU dénonce notre société de consommation, il montre un “col blanc” qui ajuste sa cravate, lié par les chaines du capitalisme avec ses deux Rolex. La deuxième oeuvre “brothers” symbolise la réunification de l’Allemagne : l’un des personnages forme un W pour ouest avec ses doigts tandis que l’autre forme un E pour l’Est. Fin 2014, BLU fait disparaître sa fresque sous de la peinture noire pour éviter toute spéculation financière, le bâtiment étant racheté par un groupe immobilier.

Dans le cadre du projet “Super Wall” la ville de Belgrade en Serbie s’est enrichie d’une fresque de BLU : “Deforest” ou plus littéralement “la ville qui a mangé la verdure”. L’artiste y dénonce la déforestation et l’urbanisation massive.

Jeffrey Deitch, Directeur du moca à Los Angeles, confie à BLU le soin de peindre une fresque sur le mur du Museum of Contemporary Arts, qui est adjacent à un hôpital pour les Vétérans et un mémorial dédié aux soldats nippons-américains morts pour la patrie. L’oeuvre de BLU est forte : des cercueils recouverts de billets de banque à la place des traditionnels drapeaux américains choque la sensibilité des américains et la fresque est comprise comme un “blasphème” contre la patrie. Il faut y voire ici le symbole des “boys” morts pour la patrie dupés par le pouvoir, la révolte de BLU devant le massacre d’innocents. Le Directeur du Moca, quelques heures après que BLU ait terminé sa peinture, la fera recouvrir de peinture blanche…

Après l’incident du MOCA, BLU récidive dans son pays d’origine à l’occasion du Festival Draw The Line, à Campobasso. Cette oeuvre, de par son thème, provoque une vive controverse. Il y représente en effet ses vues sur la guerre et la façon dont nos états forment des “armées de lobotimisés”.

BLU a peint cette fresque à Melilla, une des deux enclaves espagnoles situées au Maroc. Elle est ainsi devenue une entrée des migrants en Europe. Les étoiles du drapeau européen se sont transformées en fil de fer barbelé qui blessent les foules qui se pressent pour pénétrer dans l’espace interdit. Les 12 étoiles de la paix sont devenus des symboles de violence.

Cette peinture murale gigantesque, située à Rome, représente une chronologie de l’évolution, de la première bactérie au monde actuel. Arrivée à l’époque moderne, l’histoire envahit par la pollution et les guerres se brise et tombe ainsi dans le néant. À en croire Blu, la fin du monde est proche et nous en sommes la principale cause.

Cette peinture est une attaque directe contre le gouvernement mexicain corrompu. Les couleurs de drapeau mexicain y sont représentées : le vert par des billets de banque, le blanc par la cocaïne et le rouge pour le sang versé. L’incident qui a influencé cette création de BLU est la disparition de 43 enseignants d’un collège qui manifestaient contre les pratiques discriminatoires de recrutement et de financement du gouvernement. Ils auraient été remis par les autorités à une organisation mafieuse et ensuite exécutés.

Blu crée une oeuvre allégorique à Rome qui résume toute la « saleté » qui au fil du temps s’est installée dans les replis de notre société malade. Entre inégalité et injustice sociale émerge une critique acerbe du système capitaliste mondial, cheval de bataille de l’artiste. Les toboggans multicolores terminent leur course dans deux piscines : dans l’une l’eau y est putride et recueille les « déchets de la société », dans l’autre l’eau y est claire et l’ambiance « festive », la représentation ironique et impitoyable des disparités sociales et d’une partie corrompue du pouvoir.

Cette peinture murale de BLU représente un scénario dystopique de pandas géants, qui, grâce au confinement des humains, prennent le contrôle des centres urbains. Une réflexion ouverte de l’artiste qui dénonce un monde qui devient fou en transformant l’image du panda, considéré comme un animal drôle et paisible, en une sorte de Godzilla capable de dévaster une ville. Elle est située sur la façade d’un cinéma de Campobasso en Italie.

JR EN 10 OEUVRES


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SERIE STREET ART

JR, né en 1983 en région parisienne, travaille à l’intersection de la photographie, du street art, du cinéma et de l’engagement politique et social. Il expose ses photographies en “noir et blanc” dans les rues du monde entier, qu’il qualifie de “plus grande galerie d’art au monde”. “J’aimerais amener l’art dans des endroits improbables, créer avec les communautés des projets tellement grands qu’ils forcent le questionnement. Tenter dans les zones de tensions comme le Moyen Orient ou le Brésil qui sont fortement médiatisées, ce créer des images qui offrent d’autres points de vue que celles, réductrices, des médias globalisés”.

Suite à une première exposition sauvage affichée en 2004 sur les murs de la cité des Bosquets, à Montfermeil, en Seine-Saint-Denis, JR expose les portraits de jeunes de banlieue en grand format, en plein coeur de ce quartier. Son intention, faire descendre l’art dans la rue : “Dans la rue, je touche des gens qui ne vont jamais au musée. En collaboration avec Ladj Ly, acteur et réalisateur du collectif kourtrajmé, habitant des Bosquets, il réalise des portraits des jeunes de la cité et du quartier voisin de La Forestière, à Clichy-sous-Bois, épicentres des émeutes survenues en 2005, après la mort de deux adolescents, électrocutés dans l’enceinte d’un poste électrique alors qu’ils tentaient d’échapper à un contrôle de police. Le livre “28 millimètres” rassemble 28 portraits parmi les plus percutants.

En 2007 JR et l’entrepreneur Marco Berrebi réalisent la plus grande exposition de photographie du monde. Pour ce projet, dans le cadre de Face 2 Face, il a collé sur le “mur de séparation” ou “barrière de sécurité”, des portraits d’Israéliens et de Palestiniens exerçant la même profession, “pour montrer que malgré leurs différences, ils sont assez semblables pour se comprendre mutuellement”. Promouvoir la paix au moyen d’un projet artistique interactif, voilà ce qui a motivé son intervention dans la région. “Nous voulons montrer le soutien massif pour la paix qui existe des deux côtés. Notre rôle est simplement de créer un environnement visuel positif en Israël et en Palestine”.

C’est un projet mené dans différentes villes d’Afrique, du Brésil, d’Inde et du Cambodge. Le projet reconnaît et met en évidence le rôle social des femmes dans ces zones de conflit, célébrant leur héroïsme à partir d’une approche expressive et optimiste. “Afin de rendre hommage à ceux qui jouent un rôle essentiel dans la société mais qui sont les premières victimes de la guerre, du crime, du viol et du fanatisme politique ou religieux, j’ai collé d’immenses photos des visages et des yeux de femmes locales partout à l’extérieur de la favela, donnant soudain un regard féminin à la fois à la colline et à la favela”. Il réalisera un film dans la foulée, message d’espoir et un véritable voyage à travers son art.

Inside Out est un projet participatif à grande échelle qui transforme les messages d’identités personnelles en oeuvres artistiques. On en revient ici aux sources de l’art de JR “rendre visible l’invisible”, donner l’image et la parole à des personnes qui autrement ne seraient pas vues et entendues. Le monde entier est mis à contribution de produire des portraits photographiques en noir et blanc pour révéler et partager des histoires et des images inédites de personnes du monde entier. Ces images téléchargées numériquement sont ensuite transformées en affiches et renvoyées aux co-créateurs du projet pour qu’ils puissent les exposer dans leur propre communauté. La participation est individuelle ou collective, toute liberté est donnée de placer les affiches où l’on veut. Ces expositions pourront perdurer dans le temps car les images seront archivées et consultables virtuellement.

Le projet Unframed vise à faire revivre la mémoire d’Ellis Island, site d’entrée en Amérique pour des milliers de migrants. Bien qu’abandonnés depuis 70 ans ces bâtiments conservent l’âme de toutes ces personnes qui constituent aujourd’hui l’identité murliraciale américaine. L’oeuvre, accessible par visite guidée, restera en place “jusqu’à ce qu’elle décide de disparaître”.

Ce projet c’est avant tout une belle rencontre de deux “esprits imaginatifs”, JR et Agnès Varda, son amie cinéaste, de 55 ans son aînée. Ils vont sillonner les routes de France, loin des villes, pour aller à la rencontre des autres, les gens à qui personne ne prête habituellement attention. Les installations sont faites de photos prises par JR qu’il transforme en affiches géantes, qu’il met ensuite en scène avec ses “modèles”, avec la collaboration d’Agnès Varda à la caméra. Ils réalisent ainsi un film “à quatre mains” plein d’humour et de poésie. C’est avant tout un vibrant plaidoyer pour l’art de rue qui nous révèle la beauté d’âme des “invisibles” et la beauté inattendue de nos villages. Le film “Visages, Villages”, projeté en sélection officielle au Festival de Cannes, hors compétition sera récompensé de l’Oeil d’Or (meilleur documentaire). Il recevra d’autres récompenses à travers le monde.

Afin de dénoncer le problème persistant de l’immigration, JR a placé une énorme photographie d’un garçon mexicain à la frontière entre le Mexique et les Etats-Unis. Vu du côté américain, il semble regarder les Etats-Unis de l’autre côté. L’idée du projet est née lorsque le Président américain Trump a commencé à parler de la construction d’un mur le long de la frontière mexicaine. Pour le dernier jour de cette installation JR a organisé un gigantesque pique-nique des deux côtés de la clôture. “Les gens mangent la même nourriture, partagent la même eau, apprécient la même musique autour de l’œil d’un rêveur … Nous avons oublié le mur pendant une minute “, a déclaré JR.

Pour fêter le 30ème anniversaire de la Pyramide, le Musée du Louvre invite l’artiste à collaborer une nouvelle fois pour célébrer l’évènement. Après avoir fait disparaître le monument en 2016, JR propose cette fois de le faire sortir de terre pour en révéler les mystères. Un procédé d’anamorphose et de collage de bandes de papier révèle les fondations de la Pyramide de la Cour Napoléon. En réalisant une oeuvre collaborative exceptionnelle avec l’aide de 400 participants bénévoles, JR réalise son plus grand collage installé à ce jour.

L’artiste recouvre l’Opéra Bastille avec 500 portraits de soignants en noir et blanc, en juillet 2020. JR collabore avec le collectif “Protège ton soignant” et l’Opéra National de Paris pendant la période de confinement, pour soutenir le personnel hospitalier. Les 500 portraits qui composent l’immense fresque ont été pris dans plus d’une dizaine d’Etablissements hospitaliers à travers la France.

JR et les élèves de l’école de cinéma créée par le réalisateur Ladj Ly ont réalisé une immense fresque en hommage à l’Américain George Floyd, ex-rappeur et basketteur noir décédé lors d’une interpellation, et Adama Traoré, un jeune français noir décédé lors de son interpellation en 2016. La fresque de JR “combine” les deux regards d’un peuple noir victime de violences policières.

PICCADILLY CIRCUS, emblème du capitalisme et du consumérisme donne la parole aux artistes…


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La nouvelle plateforme d’art numérique CIRCA, créée par Josef O’Connor, prend le contrôle de l’écran emblématique de Piccadilly Circus pendant deux minutes chaque jour (entre 20h20 et 20h22) jusqu’à la fin de l’année, le transformant en une toile numérique géante. CIRCA défend la vision et l’état d’esprit collaboratif qui sont nécessaires, alors que le monde de l’art est cruellement impacté par la crise du Coronavirus. « Nous sommes honorés d’avoir cette opportunité sur une plateforme aussi emblématique de présenter des artistes émergents et établis et d’aider à soutenir la communauté créative au sens large ».

Chaque mois CIRCA mettra en vedette un artiste différent, sans communiquer à l’avance le programme à venir. L’œuvre est diffusée chaque nuit sur le site Web de CIRCA et sur de nombreux réseaux sociaux, les organisateurs ne souhaitant pas créer des rassemblements de grande ampleur.

Ai Weiwei était l’artiste inaugural du programme Circa et a créé une pièce originale intitulée Circa 20:20 , un récit visuel épisodique rassemblant des images, des vidéos, des sons et de la poésie de sa carrière artistique et de son travail d’activiste.  «Le projet commence de l’année de ma naissance jusqu’à la pandémie actuelle et incessante qui menace la condition humaine dans le monde. Tout le matériel visuel est produit par mon studio. Il [existe] une sélection de citations tirées de mes propres écrits, ainsi que d’autres écrivains et poètes. Nous offrirons un festin visuel avec un message fort pour le public. »

Le samedi 31 octobre 2020, le film d’une heure de Weiwei a été projeté, ce qui en fait la plus longue présentation jamais réalisée d’une œuvre dans l’histoire de Piccadilly Circus.

Un artiste différent chaque mois sera programmé. Vous pouvez découvrir Cauleen Smith tout le mois de novembre. Elle présente son « covid manifesto », une série de 23 déclarations faites comme réflexions sur cette année et des appels à l’action pour l’avenir, réalisés comme des natures mortes sur le bureau de l’artiste.

A venir en décembre Eddie Peake

Le STREET ART affiche le coronavirus sur les murs du monde entier


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Au-delà du personnel médical mobilisé dans la lutte contre la pandémie, les artistes de rue du monde entier réagissent aussi…

BANKSY – Londres
EDUARDO KOBRA – Sao Paulo
THE REBEL BEAR – Glasgow
JOHN D’OH – Bristol Angleterre
WELINOO – Copenhague Danemark
LIONEL STANHOPE – Londres
C215 – Paris
TEACHR1 – Labrea Brésil
AIRA OCRESPO – Brésil
PONY WAVE – Venice Beach Los Angeles
GNASHER – Royston Angleterre
TV BOY – Barcelone Espagne
ONE MIZER – Paris
TYLER – Mumbay Inde
DAFLEMINGO – Charlotte Etats-Unis
COLLECTIF RBS CREW – Dakar Sénégal
NELLO PETRUCCI – Pompéi Italie
HIJACK – Los Angeles Etats-Unis
POBEL – Bryne Norvège

BANKSY EN 10 OEUVRES


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SERIE STREET ART

Banksy fascine car on ne sait pas qui il est, on ne sait pas comment il pose ses œuvres et il est maître de sa communication sans jamais apparaître. C’est pour cela qu’il est devenu un mythe ! Banksy utilise la technique du graffiti au pochoir ou “pochoir urbain” qui permet de reproduire plusieurs fois des caractères ou des motifs sur divers supports. Chaque œuvre qu’il revendique sur les réseaux sociaux est un évènement repris par la presse internationale car à chaque fois il délivre un message politique, subversif ou engagé.

Il s’agit, sans doute, de l’oeuvre la plus emblématique et la plus populaire de Banksy, porteur du message “There is always hope”, qu’il a décliné pour diverses causes politiques. En 2014, pour le troisième anniversaire du conflit en Syrie, elle devient l’icône de la campagne de soutien #WithSyria. Il voile la petite fille et son ballon rouge en coeur symbolise le soutien et l’espoir pour la Syrie. En 2017 le pochoir a été modifié pour contrer la campagne pour le Brexit. Le ballon est alors aux couleurs du drapeau britannique. Ultime déclinaison en 2018 : une version papier, présentée dans un cadre en bois, est mise aux enchères, adjugée à plus d’un million d’euros et se détruit ! C’est bien le marché de l’art qui est visé ici avec les excés qu’on lui connait, la toile lacérée aujourd’hui valant plus chère que l’original…

Cette oeuvre de rue, réalisée à taille humaine, est peinte pour la première fois en 2003, à Jérusalem, sur le mur qui sépare la Palestine d’Israël. La posture de l’homme masqué est celle d’un manifestant jetant une pierre ou un cocktail Molotov, le bouquet de fleur, en couleur, s’oppose à ce geste violent et remplit son rôle d’injonction à la paix, à la révolte sans violence.

Apparu pour la première fois dans le quartier londonien de Chalk Farm, ce pochoir aborde le thème de la démocratisation des sujets dans les oeuvres d’art, Banksy est sur tous les fronts… “A une époque sombre et reculée, seuls les Papes et les Princes disposaient de l’argent nécessaire pour se faire immortaliser en peinture. Ceci est le portrait d’une femme de chambre appelée Leanne, qui a nettoyé ma chambre, dans un motel, à Los Angeles. C’était une femme au fort caractère”.

Le graffiti, haut de six mètres, réalisé à Londres sous une caméra de vidéosurveillance, aurait été exécuté derrière une bâche de travaux publics. Le sujet est brulant quand on sait qu’un londonien est filmé environ 300 fois par jour… Banksy fait ici la critique d’une société filmée en permanence et se veut le défenseur des droits à la liberté individuelle. C’est avec beaucoup d’ironie qu’il se moque des forces de police et de leur impuissance en figurant un policier en train de filmer. A titre d’exemple, les autorités londoniennes, touchées par la critique, décident de faire effacer ce graffiti qui dénonçait la généralisation de la vidéosurveillance à Londres.

Réalisée dans un quartier populaire du Nord de Londres, cette peinture murale dénonce le travail des enfants. On ne sait pas vraiment si Banksy a voulu poser un regard critique sur les Jeux Olympiques de 2012, ou sur le Jubilé de diamant de la Reine Elisabeth II, ou sur la découverte d’un enfant de sept ans travaillant en Inde pour fabriquer des produits vendus par les magasins Poundland. En 2013, cette peinture murale est détachée de son support pour être vendue aux enchères à Miami, où elle est estimée entre 500.000 et 700.000 dollars. Provocant de vives polémiques, l’oeuvre sera finalement retirée de la vente. Cela pose bien des questions ! Le pochoir découpé appartient-il au propriétaire du mur ? ou aux habitants de Haringey au titre d’un “bien public”, ou à Banksy ? Au final la question est : à qui appartiennent les productions du “street art”?

Cette oeuvre a été peinte à l’entrée de la “jungle” de Calais. Nous y voyons Steve Jobs, fondateur d’Apple avec un baluchon sur le dos, un vieil ordinateur à la main. Dans un communiqué Banksy déclare : “On nous fait souvent croire que l’immigration est un fardeau pour les ressources d’un pays mais Steve jobs était le fils d’un immigré syrien. Apple est la société qui dégage le plus de bénéfices, et qui paye plus de sept milliards de dollars d’impôts ; mais cela a pu être le cas seulement parce qu’un homme venu de Homs a pu entrer aux Etats Unis”. Banksy a réalisé quatre oeuvres à Calais, toutes consacrées à la crise des réfugiés.

Banksy s’empare du thème de la sortie du Royaume-Uni de l’Union Européenne avec cette fresque murale géante réalisée à Douvres. Il évoque ici sa position anti-Brexit et une Union européenne fissurée par la sortie du Royaume-Uni. La ville de Douvres est choisie à dessein, il s’agit de la ville du Royaume-Uni la plus proche des côtes françaises. Chaque année, plus de 18 millions de migrants empruntent cette voie par ferries.

Le 13 novembre 2015, toute une nation pleure et se mobilise en réaction à la tuerie du Bataclan qui a fait 130 morts et des dizaines de blessés. Banksy leur rend hommage en dévoilant, en 2018, sa petite fille triste qui semble en état de choc. Cette oeuvre est réalisée sur une des portes de la salle de concert parisienne, par laquelle de nombreux spectateurs s’étaient échappés, dans le passage Saint-Pierre-Amelot. L’oeuvre a été volée en 2019 et restituée par les autorités italiennes en 2020.


Réalisé lors de la Biennale de Venise, ce pochoir sur le mur d’une maison du quartier du Dorsoduro aborde une nouvelle fois la question de la crise des réfugiés déjà évoquée par l’artiste. Cette fois il dénonce la situation désespérée des enfants qui tentent, avec leurs parents, la traversée de la Méditerranée en bateau, au péril de leur vie.

Période de confinement compliquée pour les Street Artists… Cette dernière oeuvre est bien particulière et symbolise bien notre époque. Ce n’est pas sur des murs que Banksy a signé sa dernière oeuvre, mais sur du papier. Par la force du symbole elle apparaît dans notre classement. Bansky a fait don de cette oeuvre à l’hôpital de Southampton en hommage au travail des infirmières durant la crise du coronavirus. Une poupée d’infirmière, tel Superman et cape sur les épaules, a relégué aux oubliettes Batman et Spiderman que l’on peut voire dans une poubelle. Une note de l’artiste accompagnait le dessin “Merci pour tout ce que vous faites. J’espère que le dessin égayera un peu ce lieu, même s’il n’est seulement fait que de noir et blanc”. Le dessin restera accroché jusqu’à la fin de l’automne avant qu’il ne soit mis aux enchères pour récolter des fonds pour le système de santé britannique.

SHEPARD FAIREY EN 10 OEUVRES


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SERIE STREET ART

Artiste touche à tout, Shepard Fairey, alias OBEY (obei), né dans les années 70, a été influencé très jeune par l’univers du skate. Il utilise l’art de la propagande contre le système, ce qui en fait un artiste à part. Il est à la fois graffeur, designer, graphiste, sérigraphiste, muraliste, DJ et activiste américain. « J’appelle mon art de la propagande car je pense que tout art qui défend des objectifs précis contient des éléments de propagande. Il existe une différence entre la propagande dans le sens sinistre du terme, qui veut avoir le dernier mot dans  une conversation et l’art qui a pour but d’ouvrir une conversation ! »

Dans un manifeste qu’il a écrit en 1990 et posté depuis sur son site web, il relie son travail au concept de phénoménologie de Heidegger. « Quand j’ai commencé à voir des réactions et à considérer les forces sociologiques à l’œuvre autour de l’utilisation de l’espace public et de l’insertion d’une image très accrocheuse mais ambiguë, j’ai commencé à penser qu’il y avait un potentiel pour créer un phénomène ».

Au début des années 90 Shepard Fairey commence à coller, avec une bande d’amis, des stickers dans toute la ville de Providence, dans l’état de Rhode Island où ils font leurs études. Ce sont des posters du lutteur français André Roussimoff, un géant de 2,24 mètres pour 235 Kg. Il est le seul catcheur français, à l’époque à avoir été champion du monde. Sur son site internet il déclare que son œuvre est une « expérience de phénoménologie ». Il veut nous faire prendre conscience des choses que nous ne remarquons plus, stimuler notre curiosité. Cette campagne prend une telle ampleur aux Etats-Unis et dans le monde, que Titan Sport qui possède la marque d’André the Giant le poursuit en justice et l’oblige à renoncer à la « marque ». Il adopte alors « Obey ». Dès lors, le paradoxe exprimé par l’injonction « OBEY » inscrite sur des affiches posées illégalement, appelle implicitement à la désobéissance …

Fairey crée ici une affiche inspirée du roman de George Orwell 1984, avec le célèbre slogan « Big Brother vous regarde », un véritable message d’avertissement d’Orwell déjà intégré dans la campagne d’Obey. Big Brother symbolise le pouvoir dictatorial qui exige une obéissance et un dévouement complet aux lois et aux règles.

Cette affiche, réalisée lors de la candidature de Barack Obama à l’élection présidentielle américaine de 2008 a fait le tour du monde. Elle est clairement inspirée des affiches de propagande soviétique des années 30, mais également des visuels d’Andy Warhol et de Rodtchendo. A l’origine nommée « progress » le traitement graphique est percutant car il reprend les couleurs du drapeau américain. Cette affiche contribuera fortement à valoriser l’image du candidat qui le remerciera par courrier, après l’élection. La lettre disait : ” Je tiens à vous remercier d’avoir utilisé votre talent pour soutenir ma campagne. Les messages politiques impliqués dans votre travail ont encouragé les Américains à croire qu’ils peuvent changer le statu quo. Vos images ont un effet profond sur les gens, qu’elles soient vues dans une galerie ou sur un panneau d’arrêt. J’ai le privilège de faire partie de votre œuvre d’art et je suis fier d’avoir votre soutien. Je vous souhaite un succès et une créativité continus.”.. Cette iconographie nous rappelle étrangement la représentation de Che Guevara, faut il y voir un détournement de cette référence révolutionnaire…

Fairey réalise cette peinture murale pour Urban Nation à Berlin en 2014. Cette expression est inspirée du mantra anti-guerre très populaire dans les années 60, notamment lors de la guerre du Vietnam. Ici Fairey affirme la nécessité d’actes créatifs plutôt que destructeurs. La calligraphie, le graphisme, les codes couleurs, nous renvoient à l’art nouveau, en opposition aux représentations psychédéliques de l’art hippie.

Fairey peint une représentation imposante de 9 étages, rendant hommage à Nelson Mandela, à johannesburg, surplombant le pont Nelson Mandela. Cette peinture murale est la première de Fairey en Afrique et est considérée par beaucoup comme une suite de l’affiche emblématique de Barack Obama Hope. Patrick Gaspard, Ambassadeur Américain en Afrique du Sud a déclaré : “C’est un énorme point d’exclamation en Afrique du Sud, ce qui nous rappelle toute la lutte de libération et la transition remarquablement pacifique vers la liberté réalisée par Nelson Mandela”.

Fairey a créé ce portrait avec un groupe de partisans de l’artiste chinois afin de faire connaître le statut juridique des artistes en Chine, qui ne peuvent avoir de passeport pour quitter leur pays. Fairey s’exprime à cette occasion: ” J’admire Ai Weiwei pour son art et son activisme. Son art est beau par sa forme et sa fonction incarne les principes du populisme et de la conscience sociale auxquels j’aspire dans ma propre pratique. Cette affiche est un hommage à l’art d’Ai Weiwei, à son courage de s’exprimer ouvertement et à son soutien à sa lutte politique en cours avec le gouvernement chinois. J’espère que l’image contribuera à sensibiliser et à faire progresser le dialogue qui pourrait conduire Ai Weiwei à voyager librement et à continuer à s’exprimer”.

Lors de la COP 21, Shepard Fairey dévoile une sphère géante de 2,3 tonnes pour 8 mètres de diamètre, suspendue entre le premier et le deuxième étage de la Tour Eiffel, à Paris, à plus de 60 mètres au-dessus du sol. Dans un interview Shepard déclare « Je ne suis pas un alarmiste, mais je pense que les gens doivent comprendre que nous sommes confrontés à une crise de la terre… J’espère que Earth crisis interpelle visuellement et génère une conversation nécessaire sur la protection de notre planète pour les générations futures ». Les graphismes dessinés sur la sphère sont dans les tons bleus et aquatiques « pour nous rappeler que nous avons besoin d’air pur, d’eau et de végétation pour soutenir la planète… »

En réaction aux attentats du 13 novembre 2015 à Paris et Saint-Denis, Shepard Fairey peint en 2016, sur la façade d’un HLM du 13ème arrondissement une grande fresque d’une Marianne entourée de la devise « Liberté, Egalité, Fraternité ». C’est un « détournement » de « make art not war ». Dans un entretien, Obey explique sa démarche : « C’était pour exprimer mon soutien au peuple français et aux parisiens. Je pense que l’art a une grande place dans la culture française, il encourage la paix, l’harmonie et la tolérance ». Cette allégorie moderne de la République française orne les murs de l’Elysée depuis l’élection de E.Macron.

La campagne “We the people” apparaît en première page de New York Times et du Washington Post le jour de l’investiture de Donald Trump. Le nom de cette campagne fait clairement référence aux premiers mots de la constitution d’Amérique. Fairey reprend les codes de présentation de Hope en déclinant des visages de femmes de cultures différentes, pour symboliser le « melting pot » de la nation américaine avec les messages forts : « defend dignity », « are greater than fear », « protect each other », qui figurent aussi dans la constitution. Ces iconographies seront reprises lors de « la marche des femmes », le lendemain de l’investiture de D. Trump.

Fairey et un groupe d’artistes mettent leurs forces en commun pour «Enough of Trump », une nouvelle campagne en faveur de l’art qui vise à inspirer les électeurs pour les élections américaines de novembre. En utilisant l’art comme catalyseur du changement, l’objectif est de faire barrage à la réelection de Trump et de cibler les principaux Etats swing, tels que l’Ohio et le Minnesota, en diffusant des messages « Enough » et « vote ». Les affiches, réalisées par plus d’une douzaines d’artistes en vue, seront montrées lors de manifestations, collées sur des bâtiments et des panneaux d’affichage et projetées sur des murs, pendant toute la campagne.

ERNEST PIGNON-ERNEST EN 10 OEUVRES


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SERIE STREET ART

Street artist malgré lui, Ernest Pignon-Ernest déteste le terme Street Art, pourtant il collait ses images dans les rues dès les années 70, bien avant Banksy ! Le pionnier du Street Art sera donc le premier de notre série.

Né le 8 novembre 1942 à Nice, il vit et travaille aujourd’hui à Paris. Ernest Pignon-Ernest est un artiste engagé et militant. Son objectif est de réveiller les consciences collectives, dans des lieux choisis, sur des évènements politiques liés à ces lieux et à leur histoire.

«Je travaille sur les villes, ce sont mon vrai matériau, je m’en saisi pour leurs formes, leurs couleurs, mais aussi pour ce qu’on ne voit pas ; leur passé ou leurs souvenirs qui les hante »                  Ernest Pignon Ernest

Avec Yvette, sa femme, il s’installe dans le Vaucluse pour se consacrer entièrement à la peinture. Il apprend l’installation de la base militaire du Plateau d’Albion. Le thème s’impose immédiatement à lui. Pour mieux appréhender ce que représentait cette menace nucléaire enfouie dans le sous-sol provençal, il se met en quête de documentation sur Hiroshima. Il découvre une photo sur laquelle on voit un éclair nucléaire qui a brulé un mur, décomposant un passant dont il ne reste que la silhouette, comme pyrogravée sur la paroi. Cette première œuvre est à l’origine de toute sa démarche. A partir de ce moment il n’aura de cesse de porter une emprunte, une image emblématique du moment de l’Histoire où l’intervention humaine pouvait détruire des hommes mais aussi menacer l’humanité entière.

A l’origine on propose à Ernest Pignon Ernest une exposition sur le thème de la Semaine sanglante de la Commune. En préparant ce projet il découvre l’ampleur des espoirs et des utopies qu’avait levés cette première révolution populaire qui devait se terminer par un effroyable carnage. Il imprime 1000 sérigraphies de gisant qu’il colle sur les marches du Sacré Coeur pour commémorer le sanglant historique de la Commune de Paris en 1871. “Il fallait témoigner au ras du sol, réinvestir les lieux chargés d’histoire, dire la permanence des répressions de tous ordres”.

L’artiste s’oppose au jumelage de sa ville avec la ville du Cap en Afrique du Sud, alors capitale du racisme institutionnalisé. Sur le parcours des « festivités » qui célébraient ce rapprochement, l’artiste a collé des centaines d’images d’une famille noire parquée derrière les barbelés, « le cortège des absents ».

En 1975, l’artiste s’engage au côté du MLF pour dénoncer la campagne réactionnaire contre l’avortement dont le projet de loi était alors débattu à l’Assemblée Nationale par Simone Veil. A l’époque une campagne d’affichage particulièrement réactionnaire, illustrée par un fœtus, proclamait « l’avortement tue ». Ernest Pignon-Ernest a imaginé de retourner le slogan « oui l’avortement tue, mais d’abord des femmes ».

Cette œuvre fait particulièrement échos aux évènements contemporains avec l’expulsions de migrants. A l’origine de cette œuvre il y a deux choses. L’expulsion des parents d’Ernest Pignon-Ernest de leur logement à Nice, où il avait passé son enfance. D’autre part, durant cette période de 1975 à 1980, les nombreuses rénovations dans Paris. L’artiste est bouleversé par ces immeubles éventrés, cette mise à nu, cette projection aux yeux de tous de toutes les traces de l’intimité de la vie des gens. “Cette exhibition me semblait d’une grande violence, comparable à un viol”.

Les affiches sont placardées dans les lieux où Rimbaud avait circulé à Paris, elles semblent faire partie du mur. Elles ont été à l’époque très relayées par la presse. Cette image du poète a une longue histoire pour Ernest Pignon-Ernest. Depuis son adolescence il a cycliquement tenté de faire un portrait de Rimbaud sans y parvenir. L’image est imprimée en sérigraphie, en noir, simplement sur un papier très ordinaire, du papier journal récupéré des chutes de rouleaux des rotatives. On perçoit immédiatement ainsi le caractère éphémère et fragile du dessin.

A Martigues, au milieu de complexes sidérurgiques et pétroliers, surgit l’image de Prométhée, voleur de feu. L’artiste, qui s’est inspiré d’une photo étonnante de l’atomiste Oppenheimer sautant, fait le parallèle avec le feu et le nucléaire. L’image peut aussi bien se lire comme une chute que comme un envol.

Cette série de 80 sérigraphies a été réalisée à Naples par Ernest Pignon-Ernest entre 1988 et 1995. La plupart de ses œuvres s’inspirent de Caravage, sur le thème de la mort. Pour l’artiste, trois paramètres vont déterminer l’accrochage de ses œuvres. La lumière doit être compatible avec celle de son dessin d’origine. Pour “épidémie” les deux personnages s’engouffrent dans un passage sombre, le noir semble les aspirer dans le mur. Le sol : Ernest Pignon-Ernest choisi uniquement des murs devant lesquels le sol est recouvert de grandes dalles noires. Ces dalles font partie de l’histoire de Naples, elles sont réalisées avec de la lave du Vésuve, volcan tout proche dont la menace pèse sur la ville depuis des siècles. Pour que l’oeuvre s’intègre dans la ville, l’artiste utilise des détails de l’architecture.

Après la révolte de Soweto du 16 juin 1976, manifestation d’écoliers et de lycéens noirs réprimée dans le sang par la police blanche de l’apartheid, Ernest Pignon-Ernest reprend la photo d’un jeune adolescent dans les bras d’un homme et la transforme. Le mourant n’est pas une victime des manifestations mais un mourant du sida. “Les mères sont les pieta contemporaines qui nous regardent et accusent le monde de leur tragédie.”

En 2015, il rend hommage à Pasolini avec une mise en abyme du poète et réalisateur très controversé à l’époque et assassiné en 1975. Pasolini est installé à Certaldo, lieu d’origine du Décameron, qui lui a inspiré la plus belle facette de sa Trilogie de la vie. C’est un déclencheur pour Ernest Pignon-Ernest qui exprime par cette image toute la palette pasolinienne : le Décameron, c’est le sexe, l’amour, le corps, le peuple et la mort. Son oeuvre et la persécution dont il fut victime s’apparente emblématiquement à celle d’un martyre de son époque.

LE MYSTERE SOULAGES


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28 juillet 2020, je lis une brève info. Cambriolage à Paris : deux tableaux de Pierre Soulages portés disparus… Les cambrioleurs ont-ils voulu s’approprier ces toiles pour percer le mystère Soulages ?

Petit rappel technique… Soulages invente l’Outrenoir en 1979. Les noirs qu’il utilise sont de différente nature, rugueux ou lisses, brillants ou mats. L’Outrenoir est mono pigmentaire et non monochrome. La lumière frappe la surface noire du tableau et revient vers nous, portant toutes les couleurs du spectre.

Selon moi, la consultation de reproductions des oeuvres de Soulages sur papier ne font aucun sens et ne peuvent remplacer la rencontre physique avec ses oeuvres. Le rapport physique à la toile est important, ce que l’on ne ressent pas dans un livre.

Dans un premier temps, je pense que l’artiste a un rapport physique particulier avec ses créations. Ses oeuvres n’obéissent à aucun principe prédéfini, elles expriment essentiellement la volonté de faire de l’espace de la toile noircie, un espace duquel jaillit la lumière. Pour cela l’artiste dispose différentes surfaces de matière qu’il appelle “lisse”, “violentes” ou “adoucies”.

Dans un deuxième temps, le spectateur devant la toile est lui seul capable “d’activer” par ses déplacements, son rapport physique à la toile. Ainsi il verra apparaître une infinité de lumières émergeant du noir. Elles peuvent être de tonalités brunes, ocres, bleus… Ainsi la toile prend tout son sens “émotionnel” en fonction des déplacements du spectateur et des variations de la lumière à laquelle elle est exposée. Pour moi c’est une expérience physique proche de l’intime, qui force à l’intériorité et à la méditation.

A la fois sombre et lumineuse, tactile et mentale, violente et contemplative, l’oeuvre de Pierre Soulages s’offre comme une expérience à la fois physique, métaphysique et poétique qui se vit en direct. Ne cherchant pas à représenter le réel, il est libre !

Musée Soulages – Rodez Réouverture le 21 septembre 2020

L’ART PREND L’AIR A GENEVE


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Malgré les conditions très particulières de cet été 2020, marqué par la pandémie du coronavirus et l’annulation de nombreux évènements à Genève, la nouvelle édition de Sculpture Garden est une bouffée d’oxygène pour les amateurs d’art.

Initiée et organisée par Art Genève en collaboration avec le MAMCO et la ville de Genève, la Biennale 2020 commencée en juin se prolonge jusqu’à fin septembre. Une bonne nouvelle pour les amoureux de l’art en cette période de rentrée…

Sculpture garden se déploie dans des espaces très fréquentés : le Parc des Eaux-Vives, le Parc la Grange, le Quai Gustage-Ador, l’île Rousseau et l’Hôtel La Réserve.

L’exposition fait honneur à des productions originales expérimentales ou traditionnelles d’artistes jeunes ou confirmés. Le but, selon Balthazar Lovay, le Commissaire de l’exposition, “d’exposer des artistes qui allaient s’inspirer des lieux et travailler en cohérence avec les différents sites”.

Coup de boule de Zidane – Abel Abdessemed

Sur le Quai Gustave-Ador le monumental Coup de boule de Zidane à Materazzi fait polémique. Pourtant rien de plus classique dans sa forme pour cette sculpture de bronze de plus de cinq mètres de hauteur. Par contre rien de moins classique que le sujet ! Certains y verront une apologie de la violence tandis que d’autres y verront une représentation de la faiblesse humaine. A vous de vous faire votre idée…

A l’opposé, de nombreuses oeuvres jouent sur le côté champêtre et ludique comme “le grand bisse” de bois créé par l’ECAL de Lausanne qui amuse beaucoup les enfants.

Ces derniers jours de septembre il fait encore très beau, profitez bien…

SCÈNES DE SILENCE


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La Fondation Beyeler va rouvrir ses portes le 11 mai, ayant eu la chance de profiter de l’exposition Hopper avant le confinement, je pense que c’est vraiment le meilleur endroit pour mettre en valeur ces œuvres. Construit par Renzo Piano en 1997, le bâtiment fait la part belle aux espaces intérieur/extérieur tout comme dans l’œuvre de Hopper.

Hopper est reconnu comme un des artistes les plus emblématiques du 20ème siècle. Ses silhouettes mélancoliques et solitaires, son jeu de couleurs, d’ombres et de lumière sont bien caractéristiques de son travail.

Peintre de l’âme humaine
Une grande partie de son œuvre exprime la nostalgie d’une Amérique passée, ainsi que le conflit entre nature et monde moderne.
Quand un journaliste demande à Hopper ce qu’il cherche, il répond “I am after me” – “je me cherche”. C’est bien ce que semblent se dire les personnages des scènes composées par le peintre. En ville comme à la campagne, la quête est la même, le mal être, la solitude, l’amour, le passage du temps, la mort. Les personnages, en pleine introspection, pourraient symboliser les tourments intérieurs de l’artiste.

Peintre de paysages
Mais l’artiste américain est aussi peintre de paysages. Cette partie de son œuvre, peu connue, est pour la première fois exposée à la Fondation Beyeler de Bâle, constituant la plus grande exposition dédiée à sa peinture de paysage, mais aussi la première exposition d’Hopper en Suisse alémanique.

Il a peint ses premiers paysages lors d’un séjour en France. A son retour aux Etats-Unis, il s’est intéressé aux paysages ruraux, principalement en Nouvelle-Angleterre, avec une prédilection pour Cap Cod.

Si ses personnages en sont souvent absents, leur présence se ressent par les ajouts architecturaux aux couleurs vives. Les paysages d’Edward Hopper sont des compositions géométriques : des maisons, des voies ferrées, des phares… La lumière est toujours particulière, qu’il s’agisse de celle éclatante de midi ou de la lueur du crépuscule.

L’œuvre d’Edward Hopper est très influencée par le cinéma. Il était un grand amateur de films de “Série B”. Le 7e art s’est aussi beaucoup inspiré de ses toiles. Un des exemples les plus frappants est “House by the Railroad” (1925) qu’Alfred Hitchcock a reconstitué pour son film «Psycho» en 1960.

Court-métrage de Wim Wenders
Le cinéaste allemand est lui aussi tombé sous le charme des toiles de Hopper. Elles ont fortement influencé son œuvre cinématographique. Intitulé “Two Or Three Things I Know About Edward Hopper”, le court-métrage en 3D de Wim Wenders est présenté dans une salle installée dans l’exposition.
On y reconnait les mêmes paysages avec leur lumière particulière et il met en scène l’avant ou la suite de l’histoire du tableau. Il nous livre ainsi une explication du pourquoi Edward Hopper a pu choisir ces scènes et nous aide à les comprendre.

Et une bonne nouvelle à la fin: l’exposition d’Edward Hopper est prolongée jusqu’au 26 juillet 2020 à la Fondation Beyeler

MARKUS RAETZ, EXPLORATEUR DE LA PERCEPTION


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Markus Raetz, dont nul ne conteste la place parmi les artistes Suisses les plus importants de la fin du XXe siècle et des débuts du XXIe siècle, s’est éteint le 14 avril 2020. Né dans le canton de Berne le 6 juin 1941, c’est dans les années 60 qu’il concentre son travail sur le dessin, la peinture et la gravure. Dès les années 80 il se consacre principalement à la sculpture.

Hasenspiegel (1988)

Je l’ai découvert à mon arrivée en Suisse en 2011 lors d’une exposition temporaire au MAMCO – Musée d’Art Moderne et Contemporain – à Genève. J’y avais découvert une de ses sculptures les plus emblématiques “Hasenspiegel” (1988), un petit lapin en fonte qui se contemple dans un miroir qui lui renvoie l’image d’un homme au chapeau en hommage à Joseph Beuys, surement un clin d’oeil à son “lièvre mort” dans une performance célèbre de 1965. Les deux artistes cherchaient moins à représenter le réel qu’à en exprimer l’idée.

Markus Raetz semble s’interroger sur la confusion induite par les apparences. Il consacre toute son oeuvre à la recherche d’une quatrième dimension, celle de la transformation et de l’instabilité des images qui naissent avec le mouvement.

Yes-No (1996)

J’avais découvert aussi au MAMCO son travail sur les mots. Il porte tant sur la forme des lettres, les homophonies, le passage d’un mot à l’autre par le changement d’une lettre.

OUI-NON place du Rhône Genève

Chaque Genevois, place du Rhône peut expérimenter l’anamorphose OUI-NON, un jeu d’optique de métamorphose. Elle est composée d’un mât métallique, au sommet duquel ont été placées trois torsades de fer formant les mots OUI ou NON. En se déplaçant le promeneur voit des courbes se transformer en mots et ainsi révéler tout l’aspect tantôt figuratif, tantôt abstrait de l’oeuvre de Markus Raetz. Cette sculpture mondialement connue symbolise bien l’ambivalence de nos certitudes…

Avec ses inventions drôles et poétiques Markus Raetz fait l’unanimité hier et aujourd’hui auprès du monde de l’art qui le respecte et le public qui l’aime…

Nous vivons tous dans un tableau de Hopper…


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Alors que 4 milliards d’être humains dans le monde sont confinés en pleine épidémie du coronavirus, les internautes sont des milliers à se partager des peintures du célèbre peintre. Pourquoi ?

Morning sun – Edward Hopper – 1952

Comme les personnages de Hopper nous sommes immobiles au coeur du cyclone. Célèbre pour ses personnages solitaires et ses paysages urbains déserts, le peintre semble décrire avec réalisme ce que nous vivons tous à l’échelle planétaire. Il a capté à son époque la solitude post-moderne.

Office in a small city – Edward Hopper – 1953

La solitude dont Hopper se voulait l’illustrateur n’est plus seulement un concept, elle est bien réelle aujourd’hui. La perte soudaine de contacts sociaux, de liens charnels avec nos proches, le confinement que nous respectons plus ou moins, nous plonge dans un isolement contraint. Comme dans les tableaux de Hopper dans les rues le temps s’est comme figé, suspendu. Nous sommes passés d’un monde accéléré au mode pause. Pour combien de temps ? nous ne le savons pas, même si des plans de déconfinement se dessinent, il n’y a plus aucune certitude et beaucoup d’inquiétude…

Les tourments intérieurs de l’artiste sont bien proches de nôtres en ce moment : la solitude, l’amour, le passage du temps, la mort. Prémonitoire ou pas, nous tenons là l’artiste de l’ère du coronavirus.

All, we are living in a Hopper painting …

While 4 billion human beings in the world are confined in the middle of a coronavirus epidemic, thousands of Internet users share the paintings of the famous painter.

Why?

Like the Hopper characters, we are immobile in the heart of the cyclone. Famous for his lonely characters and his deserted urban landscapes, the painter seems to realistically describe what we are all experiencing on a planetary scale. In his time, he captured the post-modern solitude.

Today, loneliness illustrated by Hopper is no longer just a concept, it is our reality. The sudden loss of social contact, of carnal ties with our loved ones, the confinement that we more or less respect, immerses us into a forced isolation. As in Hopper’s paintings in the streets, frozen in time, suspended. We have moved from an accelerated world to a pause mode.

For how long? We don’t know, even if plans for deconfinement are taking shape, there is no longer any certainty, and a lot of concern …

The artist’s inner torments are very close to ours, right now: loneliness, love, the laps of time, death. Premonitory or not, we hold there the artist of the coronavirus area.

Des tableaux vivants à l’heure du confinement…


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Des employés du Getty Museum proposent aux internautes un défi artistique rigolo et stimulant en cette période de confinement à la maison. Reproduire des tableaux de maîtres avec ce que l’on a à la maison. En cette période c’est un bon prétexte pour exprimer notre amour de l’art et notre créativité… Regarder il y a des pépites…

Pour participer, prenez vous en photo en recréant un tableau célèbre et postez le sur les réseaux sociaux avec l’original en mentionnant le #gettymuseumchallenge.

Face au phénomène, le CLIC France (club innovation et culture France), plateforme francophone des musées et lieux culturels français innovants, lance en partenariat avec les musées de france le concours “réinterprétez les oeuvres des collections françaises” #artenquarantaine. Le concours est ouvert du 23 avril au 25 mai 2020. Les meilleures créations se verront remettre à la fin juin un prix du public et/ou un prix du jury.

Enjoy !!!

Living pictures at the confinement time …

Employees of the Getty Museum offer internet users a funny and stimulating artistic challenge during this period of confinement. Reproduce masterpieces with what you have at home. In this period, it is a good pretext to express our love of art and our creativity … Look there are nuggets …

To participate, take a picture of yourself by recreating a famous painting and post it on social networks with the original, mentioning the #gettymuseumchallenge.

Faced with this phenomenon, CLIC France, a French-speaking platform for innovative French museums and cultural places, is launching in partnership with the museums of France the “reinterpret works from French collections” contest #artenquarantaine. The competition is open from April 23 to May 25, 2020. At the end of June, the best creations will be awarded a public prize and / or a jury prize.

Enjoy !!!

LE CORONAVIRUS BOULEVERSE LE MONDE DE L’ART


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On apprend aujourd’hui qu’une soixantaine de chefs d’oeuvres européens prêtés par la National Gallery de Londres à un musée à Tokyo ont été placés dans une zone de quarantaine, dont sept tableaux de la série Les Tournesols de Vincent Van Gogh. L’édition d’Art Basel Hong Kong qui devait se tenir du 19 au 21 mars a été annulée…

Le marché de l’art asiatique est complètement paralysé, en sera t’il de même bientôt pour le marché de l’art Européen?

On ne peut pas encore, à ce stade, mesurer l’étendue des conséquences sur le secteur artistique, mais de nombreuses institutions ont déjà fermé leurs portes au public en Italie.

La France, deuxième pays le plus touché en Europe, n’a pas encore pris de mesures pour la fermeture de ses musées, même si cette semaine le personnel du Louvre a exercé son droit de retrait face à la menace de l’épidémie. Le musée le plus visité au monde est resté fermé trois jours cette semaine, le personne ne s’estimant pas suffisamment protégé contre une potentielle contamination. N’oublions pas que le Louvre accueille près de 10 millions de visiteurs par an, dont 75% d’étrangers…

Cette situation de crise unique va obliger les professionnels et les institutions, par la force des choses, à trouver des solutions.

Pour les musées, pourquoi pas plus de sites proposant des visites virtuelles, il en existe déjà. Google Arts & Culture propose depuis 2011 une plate-forme permettant aux amateurs d’art de se promener virtuellement dans les plus grands musées et monuments du monde. Actuellement environ 230 collections et plus de 43000 oeuvres sont numérisées, grâce à la technologie Street view. Le site ouvre donc la possibilité de visiter de chez soi ! une top idée même si je trouve la navigation peu fluide et les chargements longs…

Du côté des professionnels on peut noter que certains réagissent vite, les enjeux économiques étants énormes. Ainsi le 20 février dernier, un communiqué d’Art Basel Hong Kong annonçait le lancement d’une première experience de foire en ligne, offrant aux exposants la possibilité de présenter les oeuvres qu’ils prévoyaient d’exposer sur le salon. Une très bonne idée qui pourrait sauver les galeries très affectées par l’annulation de l’exposition de mars.

Les maisons de ventes aux enchères sont elles aussi en pleine réflexion pour contourner cette paralysie temporaire, pour éviter un écroulement du marché, en se reportant sur le report de ventes, des délocalisations et surtout le développement de ventes en lignes.

Même si nous voulons rester confiant, cette situation inédite va stimuler tous les acteurs du monde de l’art à se réinventer pour maintenir leur lien avec le public, en attendant des jours meilleurs…

ART WORLD GONE MAD?


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Une banane scotchée à un mur vendue 120 000 dollars à la foire d’Art Basel… avant d’être mangée

L’actualité de l’art contemporain ne cessera jamais de nous surprendre. La dernière en date est survenue à la Foire d’Art Basel à Miami en décembre 2019. Sur le stand de la Galerie Perrotin trônait une banane scotchée avec un ruban adhésif gris-argent. Il en demandait 120 000 dollars et les a obtenus. 200 grammes, 5 exemplaires, faites le calcul on est à 600 000 dollars le kilo!…

Un autre artiste, David Datuna, a prolongé le buzz en mangeant cette « œuvre » sur le stand, sans la payer. Sur son compte instagram il a commenté son geste ainsi : « j’aime les œuvres de Maurizio Cattelan et j’aime vraiment cette installation. Elle est délicieuse…» Perrotin n’a pas porté plainte et a fait de même.

L’idée et la mise en scène sont de Maurizio Cattelan, l’artiste italien qui accompagne Perrotin depuis ses débuts et déjà l’auteur de quelques œuvres qui ont fait grand bruit, la plus célèbre sans doute « La Nona Ora », une sculpture hyperréaliste représentant le Pape Jean Paul II écrasé sous une météorite.

Avant la vente Perrotin avait déclaré à CNN que les bananes étaient «un symbole du commerce mondial, un double sens, ainsi qu’un moyen classique d’humour».

Je pense qu’on peut y voir bien plus…

Ethymologiquement, le mot »banane » est un dérivé du portugais, lui-même sans doute dérivé de l’arabe banan qui signifie « doigts ». Parfait, que pointe cette installation du doigt?

Peut-être le symbole du commerce mondial, comme le dit Perrotin, la banane étant en effet la première culture alimentaire de l’homme, qui remonte à plus de 12 000 ans!

Peut-être la métaphore du paradis perdu et le symbole de la vanité des biens, dans la culture hindoue.

Peut-être le symbole phallique bien connu, au centre de blagues et d’allusions grivoises.

Je veux croire à une autre intention de l’artiste, une affaire de famille, mais chacun peut y voir ce qu’il veut…

Depuis des millénaires que la banane fait partie du régime alimentaire des hommes, ces derniers ont établi un parallèle entre la succession des générations de bananiers et celle des familles humaines.

En effet, pour assurer sa postérité, le bananier émet des rejets autour de la tige. Les appellations botaniques du bananier sont issues de cette similitude :

  • Le pied mère est la tige qui porte le régime
  • Les rejets fils sont les successeurs,
  • Les rejets petit fils sont les rejets issus des fils 
  • La grand-mère correspond à la souche et à la tige après récolte
  • Les rejets frères désignent les rejets d’une même souche.

Cette banane de Cattelan : une marque de génie faisant avancer l’art conceptuel, buz pour l’artiste et la galerie ou une vente ridicule à un prix exorbitant ?

Une chose est sûre, grâce à son œuvre Maurizio Cattelan a interrogé « l’idée » de l’art contemporain, sa symbolique, sa légitimité et son intérêt.

Parfois de grandes idées se cachent derrière de bien petites choses…

LE BAUHAUS A 100 ANS


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Dessau est sans doute l’une des étapes qui a motivé notre voyage en Allemagne.
Ayant étudié ce mouvement architectural pendant nos études, vous imaginez bien que notre attente était immense… Sabine, une copine s’est joint à nous et c’était heureux car c’est la meilleure en orientation… De plus sur place nous avions un super guide, Mario, un cousin de Christina qui a été juste parfait !

Petit rappel historique pas long c’est promis !
Le Bauhaus est un mouvement résolument moderne fondé par Walter Gropius en 1919 à Weimar, regroupant architectes, designers, artistes. Pour des raisons politiques le mouvement déménagera à Dessau en 1925. Walter Gropius dessine lui même les plans de sa nouvelle école avec un campus pour ses élèves, avec la vocation de revenir au travail artisanal. « Il n’existe aucune différence entre l’artiste et l’artisan ».
L’école a compté parmi ses piliers les plus renommés le peintre Russe de l’abstraction Kandinsky et le Suisse Paul Klee, figure du surréalisme.

Ce qui saute aux yeux en arrivant c’est cette fameuse typographie sur le bâtiment qu’on pourrait photographier à l’infini…

Et à l’intérieur on est saisi par l’architecture qui allie harmonieusement utilité et esthétisme.

A quelques kilomètres nous découvrons un ensemble de maisons dans lesquelles les maîtres du Bauhaus ont vécu. On est frappé par la modernité de ces cubes blancs assemblés, les larges ouvertures et l’agencement intérieur. Une philosophie faite bâtiment !…

A l’heure du déjeuner nous ne pouvions rater le Kornhaus Restaurant au bord de l’Elbe avec sa déco d’origine.

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