Archives

Tagged ‘italie‘

Millo en 10 oeuvres


Warning: Use of undefined constant tr_read_more - assumed 'tr_read_more' (this will throw an Error in a future version of PHP) in /home/clients/9f1a1df576bbbfda28fad54a97c73600/web/wp/wp-content/themes/purity/templates/blog/right-sidebar-1.php on line 19

SERIE STREET ART

J’aime les artistes qui nous parlent de notre monde. Francesco Camillo Giorgino aka Millo, muraliste, né en 1979, nous propose une réflexion sur notre environnement urbain, dans ce sens il est engagé. Ses fresques sont facilement identifiables : omniprésence du noir et blanc, rares touches de couleur, fonds d’immeubles enchevêtrés, personnages disproportionnés… Mais derrière tout cela se cache la dénonciation de la réalité urbaine de notre temps, toujours métaphorique et poétique. Millo fait non seulement le procès des urbanistes et architectes, mais aussi celui de la classe politique, complices des entreprises de constructions qui, au nom du profit, ne prennent pas en compte les besoins des habitants. Sa passion du dessin est le fil conducteur de toute son oeuvre, qui se révèle pendant son enfance et lors de ses études d’architecture en Italie, son pays d’origine.

01 – Concours B Art – Italie 2014

En 2014, Millo remporte de Concours B Art, ce qui lui donne l’énorme opportunité de réaliser 13 grandes fresques murales dans la ville de Turin. C’est à ce moment qu’il acquiert une visibilité dans le monde du street art.

02 – “Backpack home” – Ascoli Piceno, Italie 2016

Millo réalise cette peinture murale lors du Festival Arte Pubblica. “Cette fois, mon personnage porte avec lui toute son histoire, ses souvenirs et ses racines. Je l’ai dessiné comme une maison sac à dos… L’histoire, les souvenirs, les racines, la maison, les amours sont ce que nous portons en nous, même si nous sommes loin ou forcés d’être loin”.

03 – “Childhood dream” – Shanghai, Chine 2016

Dans la culture chinoise, le poisson rouge est un symbole de l’excédent et de la richesse. Certaines légendes chinoises parlent d’une période de sécheresse qui aurait pris fin lorsque le dernier poisson rouge du monde aurait sauté hors d’un puit. “Goldfish ne représente pas seulement la fortune, mais la notion qu’il est possible pour tout le monde d’atteindre ce qu’il veut”.

04 – “Blind” – Bonito, Italie 2016

Millo a réalisé cette fresque pour “Impronte 2016”, évènement organisé par le Collectif Boca, en collaboration avec la Fondation Salvatore Ferragamo, natif de Bonito. “Chaque artiste s’inspire d’un modèle de chaussure de Ferragamo. J’ai été inspiré par les chaussures arc-en-ciel, modèle conçu en 1938 par Ferragamo pour Judy Garland alors qu’elle interprétait Dorothy dans Le magicien d’Oz.”

05 – “Rivoluzione” – St Petersbourg, Russie 2017

En italien, le mot “rivoluzione” a deux significations. La première exprime un changement complet et soudain, la seconde exprime la rotation d’un corps céleste autour d’un autre. Ici Millo a voulu exprimer le deuxième sens en représentant une série de cercles qui traversent le personnage central qui, à l’image d’une planète vit des “révolutions” successives dans sa vie. Le message que Millo veux donner ici est la nécessité, pour chacun, de trouver sa propre révolution personnelle.

06 – Free art – Canada 2018

Millo réalise ici sa première fresque à Montréal qui fait référence à la culture Québécoise : la densité de la ville, la densité du trafic aérien, les food trucks de rue. Il souligne ici le rôle primordial que joue l’art et la culture dans la vie des habitants des villes.

07 – “Manipuler avec soin” – Casablanca 2019

Suite au ravalement de façade de l’immeuble du quartier Derb Omar, cette fresque de Millo a été effacé à peine un an après sa réalisation lors du Festival Sbagha Bagha.

Millo partageait sa déception et son indignation dans Maroc Hebdo : “Vous savez, quand on travaille dans le «Street art», on intègre ce risque et on peut s’attendre à ce genre de mésaventures. Toutefois et malheureusement, j’ai remarqué qu’au Maroc, voir disparaître ce type d’oeuvres est plus courant que dans d’autres pays. Les gestionnaires de la ville de Casablanca doivent comprendre qu’il s’agit d’une ressource et non seulement d’un investissement à court terme. Casablanca est une très belle ville et avoir autant de «Street art» ne peut que contribuer à attirer davantage de touristes. Ce type d’art permet également d’embellir certaines zones qui sont délaissées urbanistiquement parlant. Et ça, je pense que les Marocains le savent déjà”. En effet, les marocains se sont mobilisés sur les réseaux sociaux pour dénoncer cet acte et montrer leur engagement et leur respect envers cette forme d’art.

08 – “Le coeur avant tout” – Italie 2020

Millo, lors de la pandémie de Covid, crée une campagne de financement en mars 2022 pour recueillir des fonds dans la région de Pescara dont il est originaire. “Il est urgent d’acheter du matériel, des machines ainsi que tous les équipements pour la sécurité des soignants travaillant en soins intensifs… Les fonds collectés (en achetant le print) seront directement reversés à l’hôpital Santo Spirito.”

09 – Série “At the crack of dawn” – Los Angeles 2021

Dans le cadre du “Thinkspace Projects”, Millo réalise plusieurs fresques avec son style bien reconnaissable. Ses personnages surdimensionnés, perdus dans des décors architecturaux austères, incarnent l’état de transition entre le sommeil profond et l’éveil. Les seules touches de couleur mettent l’accent sur les personnages, la nature, les animaux, le système solaire. Selon Millo : “Je capture les sentiments inconscients passés à travers la brume de l’ombre jusqu’à l’aperçu de la lumière, façonnant ce qui est silencieux”.

10 – Festival “Walls can dance” – Hambourg, Allemagne, 2022

Pour le Festival Walls Can Dance, Millo a créé cette fresque sur un bâtiment récemment construit par une ONG qui soutient, depuis plus de 60 ans, des personnes souffrant de problèmes de dépendance et qui aide les sans-abris ou les réfugiés, premières victimes de l’inflation du prix des logements. Pour Millo : “Accueillir est un acte d’amour”.

BLU EN 10 OEUVRES


Warning: Use of undefined constant tr_read_more - assumed 'tr_read_more' (this will throw an Error in a future version of PHP) in /home/clients/9f1a1df576bbbfda28fad54a97c73600/web/wp/wp-content/themes/purity/templates/blog/right-sidebar-1.php on line 19

SERIE STREET ART

On sait peu de choses sur Blu, qui entretient le mystère sur son identité, à part qu’il est originaire d’Argentine, qu’il est né en Italie en 1980 et qu’il y vit aujourd’hui. Il réalise de gigantesques fresques urbaines dans le monde entier et excelle également dans l’animation en stop-motion. C’est un artiste militant qui développe dans ses oeuvres une critique du capitalisme, il condamne les politiques qui exacerbent les inégalités sociales, les accointances entre les multinationales et les puissants, la mécanique du néolibéralisme, la corruption de ceux qui nous dirigent. Il développe aussi une réflexion sur l’écologie et l’évolution de notre société.

A travers la première oeuvre “Chain”, sur la gauche BLU dénonce notre société de consommation, il montre un “col blanc” qui ajuste sa cravate, lié par les chaines du capitalisme avec ses deux Rolex. La deuxième oeuvre “brothers” symbolise la réunification de l’Allemagne : l’un des personnages forme un W pour ouest avec ses doigts tandis que l’autre forme un E pour l’Est. Fin 2014, BLU fait disparaître sa fresque sous de la peinture noire pour éviter toute spéculation financière, le bâtiment étant racheté par un groupe immobilier.

Dans le cadre du projet “Super Wall” la ville de Belgrade en Serbie s’est enrichie d’une fresque de BLU : “Deforest” ou plus littéralement “la ville qui a mangé la verdure”. L’artiste y dénonce la déforestation et l’urbanisation massive.

Jeffrey Deitch, Directeur du moca à Los Angeles, confie à BLU le soin de peindre une fresque sur le mur du Museum of Contemporary Arts, qui est adjacent à un hôpital pour les Vétérans et un mémorial dédié aux soldats nippons-américains morts pour la patrie. L’oeuvre de BLU est forte : des cercueils recouverts de billets de banque à la place des traditionnels drapeaux américains choque la sensibilité des américains et la fresque est comprise comme un “blasphème” contre la patrie. Il faut y voire ici le symbole des “boys” morts pour la patrie dupés par le pouvoir, la révolte de BLU devant le massacre d’innocents. Le Directeur du Moca, quelques heures après que BLU ait terminé sa peinture, la fera recouvrir de peinture blanche…

Après l’incident du MOCA, BLU récidive dans son pays d’origine à l’occasion du Festival Draw The Line, à Campobasso. Cette oeuvre, de par son thème, provoque une vive controverse. Il y représente en effet ses vues sur la guerre et la façon dont nos états forment des “armées de lobotimisés”.

BLU a peint cette fresque à Melilla, une des deux enclaves espagnoles situées au Maroc. Elle est ainsi devenue une entrée des migrants en Europe. Les étoiles du drapeau européen se sont transformées en fil de fer barbelé qui blessent les foules qui se pressent pour pénétrer dans l’espace interdit. Les 12 étoiles de la paix sont devenus des symboles de violence.

Cette peinture murale gigantesque, située à Rome, représente une chronologie de l’évolution, de la première bactérie au monde actuel. Arrivée à l’époque moderne, l’histoire envahit par la pollution et les guerres se brise et tombe ainsi dans le néant. À en croire Blu, la fin du monde est proche et nous en sommes la principale cause.

Cette peinture est une attaque directe contre le gouvernement mexicain corrompu. Les couleurs de drapeau mexicain y sont représentées : le vert par des billets de banque, le blanc par la cocaïne et le rouge pour le sang versé. L’incident qui a influencé cette création de BLU est la disparition de 43 enseignants d’un collège qui manifestaient contre les pratiques discriminatoires de recrutement et de financement du gouvernement. Ils auraient été remis par les autorités à une organisation mafieuse et ensuite exécutés.

Blu crée une oeuvre allégorique à Rome qui résume toute la « saleté » qui au fil du temps s’est installée dans les replis de notre société malade. Entre inégalité et injustice sociale émerge une critique acerbe du système capitaliste mondial, cheval de bataille de l’artiste. Les toboggans multicolores terminent leur course dans deux piscines : dans l’une l’eau y est putride et recueille les « déchets de la société », dans l’autre l’eau y est claire et l’ambiance « festive », la représentation ironique et impitoyable des disparités sociales et d’une partie corrompue du pouvoir.

Cette peinture murale de BLU représente un scénario dystopique de pandas géants, qui, grâce au confinement des humains, prennent le contrôle des centres urbains. Une réflexion ouverte de l’artiste qui dénonce un monde qui devient fou en transformant l’image du panda, considéré comme un animal drôle et paisible, en une sorte de Godzilla capable de dévaster une ville. Elle est située sur la façade d’un cinéma de Campobasso en Italie.